Question de M. VÉZINHET André (Hérault - SOC) publiée le 05/06/2003

M. André Vézinhet appelle l'attention de M. le secrétaire d'Etat aux anciens combattants sur l'extension des dispositions d'indemnisation à tous les orphelins de déportés. En effet, il l'interroge sur ses intentions d'établir ou non l'équité entre orphelins de déportés juifs et orphelins de déportés résistants et autres déportés, ces derniers n'étant pas concernés par le dispositif spécifique institué par le décret du 13 juillet 2000. Il souligne que les conclusions du rapport de M. Philippe Dechartre relatif à ce dossier lui ont été remises le 14 février dernier. Il constate qu'à ce jour aucune décision n'a été prise et il demande au secrétaire d'Etat s'il entend mettre en oeuvre rapidement les mesures d'indemnisations légitimement réclamées et faire droit aux souhaits des associations de prendre pour point de départ le 13 juillet 2000. En conclusion, il l'interpelle sur la volonté du Gouvernement de concrétiser un engagement pris, lors des dernières élections présidentielles, par l'actuel Président de la République de trouver une solution équitable dans les meilleurs délais.

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Réponse du Secrétariat d'Etat aux anciens combattants publiée le 07/08/2003

Comme le sait l'honorable parlementaire, le décret n° 2000-657 du 13 juillet 2000 a institué une mesure de réparation destinée aux personnes dont le père ou la mère a été déporté à partir de la France dans le cadre des persécutions antisémites durant l'Occupation et a trouvé la mort en déportation alors qu'elles étaient mineures. Cette disposition s'inscrit dans le cadre de la mission présidée par M. Jean Matteoli. Elle prend en compte, parmi l'ensemble des personnes ayant souffert des actes commis pendant l'Occupation, la situation particulière de celles et de ceux ayant perdu leurs parents du fait d'une politique d'extermination qui avait un caractère systématique, visait toute personne, indépendamment de ses choix et de ses engagements, du seul fait qu'elle était juive, et s'étendait même aux enfants. Le caractère particulier de ces persécutions a d'ailleurs été reconnu par le Conseil d'Etat dans une décision du 6 avril 2001. Cependant, les pouvoirs publics ne pouvant rester indifférents à la situation des autres orphelins de déportés non visés par le dispositif spécifique institué par le décret du 13 juillet 2000, le secrétaire d'Etat aux anciens combattants a demandé à M. Philippe Dechartre, ancien résistant, ancien ministre du général de Gaulle et de Georges Pompidou, de conduire une concertation avec toutes les parties prenantes, afin de permettre au Gouvernement de mettre en oeuvre une solution équitable et raisonnable. Le Gouvernement s'attachera à ce que, dans le règlement de cette douloureuse question, la mesure préconisée recueille l'assentiment de tous, pour qu'en aucun cas, en tentant de réparer une injustice, il n'en soit créé une nouvelle. Conformément aux dispositions de l'article 115 de la loi de finances pour 2003, le Gouvernement adressera ce rapport au Parlement avant le 1er septembre prochain.

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