Question de M. MOULY Georges (Corrèze - UMP) publiée le 27/11/2003

M. Georges Mouly attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur l'importance de l'illettrisme en France - concernant plus de deux millions de nos compatriotes, croit-on savoir - dont il est certain qu'il favorise, autant que la détresse économique, l'exclusion. Il lui demande en conséquence de bien vouloir lui préciser de quelle manière il entend tirer partie de l'enquête réalisée dernièrement sur ce sujet par l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme.

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Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 22/01/2004

L'enquête intitulée Information et vie quotidienne (IVQ), réalisée par l'INSEE en novembre 2002, a permis d'analyser la répartition de la population par niveau de compétences et d'observer les liens entre celles-ci et le parcours scolaire et professionnel des personnes concernées par l'enquête. Environ 2 000 personnes de dix-huit à soixante-cinq ans, réparties dans 10 régions françaises, ont été interrogées dans le cadre de cette enquête. Dans l'état actuel de l'analyse des résultats, on estime entre 10 % et 14 % la proportion de personnes en difficulté de lecture dans la population vivant en France. Si l'on s'en tient aux personnes ayant appris à lire en français, ce taux est compris entre 7 % et 10 %. Ces éléments permettent de dresser un premier état des lieux. Cependant, du fait de la taille réduite de l'échantillon sélectionné, l'analyse ne peut être complète. C'est pourquoi, en collaboration avec l'ANLCI, le ministère de la culture et de la communication participe au financement du prolongement de l'enquête IVQ, dont les résultats sont attendus pour la fin de l'année 2004, afin d'analyser plus précisément les difficultés rencontrées, en se fondant sur un échantillon d'enquêtes beaucoup plus large. En France, la lutte contre l'illettrisme est animée par l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme, groupement d'intérêt public, ayant pour mission d'animer et de coordonner les actions conduites en la matière par l'Etat, les collectivités territoriales et les entreprises. S'appuyant sur le cadre national de référence de l'ANLCI, des plans d'action régionaux d'une durée de trois ans vont être élaborés dès 2004, afin d'organiser l'action sur le plan territorial. Outre son investissement dans l'élaboration de ces plans régionaux, le ministère de la culture et de la communication soutient deux axes du plan national d'action de l'ANLCI, l'un visant à faire converger les formations linguistiques afin de mieux articuler les ressources et les réponses sur le terrain, l'autre développant le rôle de l'action culturelle dans la lutte contre l'illettrisme, afin d'offrir la possibilité de renouer avec la lecture et l'écriture par d'autres voies que celles de la formation traditionnelle. Depuis plusieurs années, le ministère de la culture intervient dans la lutte contre l'illettrisme par la mise en oeuvre d'actions diverses, impulsées au niveau central par la direction du livre et de la lecture, la délégation au développement et à l'action territoriale et par la délégation générale à la langue française et aux langues de France. Enfin, dans sa directive nationale d'orientation pour les années 2003-2005, le ministère de la culture a inscrit l'objectif de maîtrise de la langue et son corollaire, la lutte contre l'illettrisme, dans l'ensemble des politiques contractuelles menées par les directions régionales des affaires culturelles.

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