Question de M. AMOUDRY Jean-Paul (Haute-Savoie - UC) publiée le 25/11/2004

M. Jean-Paul Amoudry appelle l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur le financement du Fonds de soutien à l'expression radiophonique, dans la perspective de l'adoption par le Parlement de la loi de finances pour 2005. Il lui rappelle que, depuis sa création en 1986, ce fonds, alimenté par une taxe appliquée aux recettes publicitaires de l'audiovisuel, et donc sans impact sur le budget de l'Etat, a permis le développement des radios associatives non commerciales, comme l'accomplissement des missions de communication de proximité que leur a confiées la loi. Toutefois, le FSER devrait accuser, à la fin de l'année 2004, un déficit atteignant 3 millions d'euros et, si le niveau des ressources qui lui sont affectées demeure inchangé, de 7 millions d'euros à la fin de l'année 2005. Or le montant prévu pour être affecté au FSER en 2004 est aujourd'hui annoncé au niveau de 2003, soit 22 millions d'euros. Il lui signale que, dans ce contexte, nombre de radios associatives se préoccupent vivement de l'avenir du FSER, qui ne peut juridiquement accuser aucun déficit. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir lui indiquer les dispositions qu'il envisage de prendre en vue de permettre de combler le déficit existant et d'assurer la pérennité de ce fonds essentiel pour le financement de très nombreuses radios associatives de notre pays.

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Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 13/01/2005

L'honorable parlementaire appelle l'attention du ministre de la culture et de la communication sur l'avenir du fonds de soutien à l'expression radiophonique (FSER), en soulignant les difficultés financières auxquelles il est confronté. Depuis dix ans, le FSER a enregistré une explosion des dépenses, due à l'augmentation du nombre des radios éligibles (442 en 1993, 589 en 2004, soit une hausse de 33 %) et, surtout, aux relèvements excessifs du barème des subventions de fonctionnement. Ainsi, le total des subventions versées aux radios est passé de 14 millions d'euros en 1993 à 24,2 millions d'euros en 2003, soit une hausse de 73 %. Parallèlement, les recettes n'ont pas augmenté aussi rapidement et ont même connu une stagnation depuis 2001 en raison du plafonnement de la taxe sur la publicité diffusée par voie de radiodiffusion sonore et de télévision, qui alimente le compte d'affectation spéciale dédié au FSER. Ainsi, le déficit de recettes par rapport aux dépenses n'a cessé de croître : 1,8 million d'euros en 2001, 2,7 millions d'euros en 2002, 4,1 millions d'euros en 2003. Les aides du FSER ont été cependant pleinement honorées grâce à des produits exceptionnels et des revenus des exercices précédents. Aujourd'hui, cette marge de manoeuvre n'existe plus et le risque d'impasse financière appelle des mesures fortes. Du côté des recettes, il apparaît indispensable d'augmenter le rendement de la taxe, dont le produit est inférieur depuis trois ans à la prévision inscrite en loi de finances. C'est pourquoi, dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances pour 2005, le Gouvernement a soutenu un amendement parlementaire proposant d'ajouter six nouveaux paliers de taxation au barème de la taxe en vigueur pour la publicité télévisée. Cette mesure a été adoptée par le Parlement et prendra effet à compter du 1er janvier 2005. Elle limite les effets du plafonnement et crée les conditions d'une augmentation régulière du produit de la taxe. En ce qui concerne les dépenses, le versement des subventions d'équipement et des majorations de subventions de fonctionnement proposées par la commission du FSER au titre de 2004 demeure suspendu au niveau de recettes qui sera enregistré lors du dernier trimestre. En 2005, la commission du FSER appréciera s'il est nécessaire de réviser le barème des subventions de fonctionnement. De manière générale, il apparaît indispensable de revoir en profondeur les règles de fonctionnement du FSER afin d'optimiser l'utilisation du fonds. Une réflexion est en cours, qui devrait déboucher courant 2005, après consultation des organisations représentatives des radios associatives.

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