Question de M. LAURENT Daniel (Charente-Maritime - UMP) publiée le 20/11/2008

M. Daniel Laurent attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative sur les difficultés de transport interhospitalier des malades victimes d'infarctus du myocarde dans le secteur Charente-Maritime sud et est. Ce secteur est le seul démuni de coronarographie. De même, en cas d'accidents vasculaires ischémiques par thrombose d'une artère cérébrale, le traitement de la pathologie ne peut se faire que dans une unité neurovasculaire, dont le centre hospitalier de Saintes est dépourvu, les établissements les plus proches de sectorisation étant La Rochelle et Poitiers. Or, on sait que pour ces deux pathologies le traitement doit intervenir très rapidement. Deux hélicoptères sont basés en Poitou-Charentes, l'un au CHU de Poitiers, non accessible au centre hospitalier de Saintes et l'autre dépendant de la protection civile à La Rochelle, dont le transfert inter-hospitalier n'est pas la priorité. Enfin, le CHU de Bordeaux, refuse de plus en plus de patients du sud de la Charente-Maritime, argumentant que le CHU de référence est Poitiers. Aussi, afin de permettre une prise en charge des patients dans de bonnes conditions sanitaires et assurer leur transfert dans les centres hospitaliers adéquats et adaptés aux pathologies, il conviendrait qu'un hélicoptère sanitaire puisse être basé au centre hospitalier de Saintonge. En conséquence, il lui demande quelles mesures elle compte mettre en œuvre pour assurer la prise en charge des patients et le bon fonctionnement des urgences dans le territoire de Saintonge.

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Réponse du M. le secrétaire d'État à la défense et aux anciens combattants publiée le 17/12/2008

Réponse apportée en séance publique le 16/12/2008

M. le président. La parole est à M. Daniel Laurent, auteur de la question n° 345, adressée à Mme la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative.

M. Daniel Laurent. Monsieur le secrétaire d'État, je souhaite attirer votre attention sur les difficultés du transport inter-hospitalier des malades victimes d'infarctus du myocarde dans les secteurs sud et est de la Charente-Maritime.

L'hôpital de Saintes, au cœur de la Saintonge, est doté d'un service mobile d'urgence et de réanimation, un SMUR, qui effectue le transport des malades vers les CHU – centres hospitaliers et universitaires – voisins, mais également les transports secondaires de secteur.

Ce secteur est le seul à ne pas disposer de coronarographie. De même, en cas d'accident vasculaire cérébral, le traitement de la pathologie ne peut se faire que dans une unité neurovasculaire, dont le centre hospitalier de Saintes est dépourvu, les établissements de sectorisation les plus proches étant La Rochelle et Poitiers.

Or, on sait que, pour ces deux pathologies, le traitement doit intervenir très rapidement. Les praticiens ont donc recours à des traitements alternatifs qu'ils ne considèrent pas comme optimum, alors qu'un transfert rapide vers des établissements spécialisés permettrait une meilleure prise en charge des patients.

De plus, chaque intervention mobilise les équipes médicales pendant plusieurs heures au détriment du bon fonctionnement de l'établissement et des autres patients. Ainsi, en cas de transfert vers La Rochelle ou Bordeaux, c'est au minimum quatre heures d'équipes indisponibles.

Deux hélicoptères sont basés en Poitou-Charentes : l'un au CHU de Poitiers, complètement au nord, non accessible au centre hospitalier de Saintes et l'autre dépendant de la protection civile à La Rochelle, dont le transfert inter-hospitalier n'est pas la priorité. Quant au CHU de Bordeaux, il refuse de plus en plus de patients du sud de la Charente-Maritime, argumentant que le CHU de référence est Poitiers.

Pour mieux comprendre, je vous citerai quelques chiffres : en 2007, le SMUR de Saintes a effectué 581 transferts d'hôpital à hôpital et sollicité 132 transports de cardiologie via Bordeaux ou La Rochelle.

Alors que l'on sait que cet établissement ne sera jamais doté des moyens techniques pour traiter ces pathologies, il convient de mettre en œuvre les moyens logistiques idoines pour permettre le transport des patients.

Aussi, afin de permettre une prise en charge des patients dans de bonnes conditions sanitaires et assurer leur transfert dans les centres hospitaliers adaptés aux pathologies, il conviendrait qu'un hélicoptère sanitaire puisse être basé au centre hospitalier de Saintonge.

En conséquence, monsieur le secrétaire d'État, quelles mesures le Gouvernement compte-t-il mettre en œuvre pour assurer la prise en charge des patients et le bon fonctionnement des urgences sur le territoire de la Saintonge, sachant que notre ami Dominique Bussereau, secrétaire d'État aux transports et président du conseil général de la Charente-Maritime, a également interpellé Mme la ministre de la santé sur cette question ?

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État.

M. Jean-Marie Bockel, secrétaire d'État à la défense et aux anciens combattants. Monsieur le sénateur, ces malades, dont vous avez rappelé la situation, et qui nécessitent des soins à la fois urgents et très spécifiques, sont pris en charge par le centre hospitalier universitaire de Poitiers, qui dispose d'unités de chirurgie cardiaque et de neurochirurgie.

Dans le schéma régional d'organisation sanitaire, le SROS, un hélicoptère dit « blanc » a été affecté sur le site du CHU de Poitiers. Il est armé par des équipages du CHU de Poitiers, mais aussi par des services d'urgence voisins, à savoir Niort et Angoulême.

Le transport de ces malades peut également être assuré par l'hélicoptère dit « rouge » de la sécurité civile, qui participe aux transports urgents du centre hospitalier de La Rochelle, au nord du département.

Les territoires sud et est de la Charente-Maritime bénéficient des quatre SMUR des centres hospitaliers de Saintes, de Jonzac, de Royan et de Saint-Jean-d'Angély, qui peuvent assurer si nécessaire le transport vers le CHU de Poitiers.

L'une des préoccupations premières du ministère de la santé est d'apporter une réponse égale et juste en termes de répartition de l'offre de soins. À ce titre, Mme Roselyne Bachelot-Narquin – dont je vous prie d'excuser l'absence ce matin – souhaite améliorer la prise en charge de la population « en moins de vingt minutes ». Des services d'urgence de proximité seront déployés d'ici à deux ans pour atteindre la prise en charge en moins de vingt minutes de 90 % de la population contre 80 % aujourd'hui.

À cette fin, Mme la ministre de la santé souhaite véritablement que les quatre équipes SMUR des centres hospitaliers de Saintes, de Jonzac, de Royan et de Saint-Jean-d'Angély, en coordination avec l'agence régionale de l'hospitalisation de Poitou-Charentes, se mobilisent afin d'améliorer l'accès de la population aux structures d'urgence, et qu'elles soient soutenues pour le faire. C'est également ce qui sera répondu à notre collègue Dominique Bussereau.

Ce n'est qu'après cette étape que nous pourrons déterminer dans le cadre du troisième schéma régional d'organisation sanitaire, SROS, la nécessité d'un deuxième hélicoptère « blanc » dont, il faut le rappeler, le coût est de 1,3 million d'euros.

Monsieur le sénateur, je sais que vous continuerez à être attentif à cette question et à veiller à ce que les engagements et les délais soient respectés sur ce dossier, dont les acteurs sont multiples, et ce afin de parvenir à cet objectif que Mme la ministre rappelle régulièrement.

M. le président. La parole est à M. Daniel Laurent.

M. Daniel Laurent. Monsieur le secrétaire d'État, je vous remercie de cette réponse. Dans ce territoire de la Saintonge, qui est complètement sous-équipé, il serait utile, nécessaire, voire indispensable, de mettre en place des moyens adaptés. Je suis heureux de voir que Mme la ministre prépare un plan de bataille pour répondre à toutes ces interventions.

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