Question de M. GAUTIER Charles (Loire-Atlantique - SOC) publiée le 09/04/2009

M. Charles Gautier attire l'attention de M. le ministre du travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville sur les conséquences de la suppression de l'allocation équivalent retraite (AER), mesure prise dans le cadre de la loi de finances pour 2008 et effective depuis le 1er janvier 2009.
Cette allocation, qui bénéficiait aux chômeurs ayant cotisé 160 trimestres et âgés de moins de 60 ans, a été supprimée aux seules fins d'augmenter en théorie le taux d'emploi des seniors. En réalité, ces salariés âgés de plus de 55 ans, victimes de licenciements, arrivés jeunes sur le marché du travail, sur des postes à forte pénibilité, sont pénalisés à double titre : leurs ressources s'effondrent tandis que le retour à l'emploi en pleine crise économique s'avère presque impossible.
Il lui demande donc de répondre à l'urgence sociale en rétablissant l'allocation équivalent retraite ou en la remplaçant par un dispositif équivalent en direction des demandeurs d'emploi les plus âgés.

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Transmise au Secrétariat d'État chargé de l'emploi


Réponse du Secrétariat d'État chargé de l'emploi publiée le 16/07/2009

L'allocation équivalent retraite (AER), qui est une allocation du régime de solidarité, constitue un revenu de remplacement, au même titre que l'aide au retour à l'emploi ou l'allocation de solidarité spécifique. L'AER est attribuée aux demandeurs d'emploi âgés de moins de soixante ans qui peuvent justifier de 160 trimestres de cotisations validés dans les régimes de base obligatoires. Cette allocation, qui est versée sous condition de ressources, garantit un revenu minimum revalorisé chaque année. Elle peut se substituer à un revenu de remplacement antérieur (allocation de solidarité spécifique ou RMI) ou peut être versée après expiration d'une allocation d'assurance chômage. Elle peut également compléter une allocation chômage d'un faible montant ; elle est alors désignée comme AER de complément. Pour dynamiser l'emploi des seniors, le Gouvernement a souhaité supprimer les mesures liées à l'âge : constituant ainsi un levier supplémentaire à l'action initiée par le plan national concerté pour l'emploi des seniors, la suppression de l'AER a été prévue par la loi 2007-1822 du 24 décembre 2007 de finances pour 2008. Ainsi, aucune entrée ne pouvait être possible à compter du 1er janvier 2009. Dans la période actuelle et exceptionnelle de crise, cette volonté forte du Gouvernement de promouvoir l'emploi des seniors est renforcée. Toutefois, conscient que l'emploi est, en cette période de crise, au coeur des préoccupations des citoyens depuis le début de l'année 2009 et des difficultés économiques subies par de nombreux demandeurs d'emploi, le Gouvernement a décidé, en accord avec les partenaires sociaux et reprenant ainsi une initiative parlementaire, de rétablir l'AER durant cette année de crise. En outre, pour garantir une juste couverture des personnes qui auraient pu prétendre à l'allocation, le décret n° 2009-608 du 29 mai 2009 instituant, à titre exceptionnel, une AER pour certains demandeurs d'emploi, prévoit que celle-ci sera versée à compter du jour où, en 2009, le demandeur remplit les conditions de bénéfice, éventuellement en complément d'autres revenus.

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