Question de Mme DAVID Annie (Isère - CRC-SPG) publiée le 26/11/2009

Mme Annie David appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la place des biosciences et des géosciences dans les programmes de l'enseignement secondaire.
En effet, lors de la présentation par le Président de la République de la réforme du lycée, ce dernier a souhaité un rééquilibrage des disciplines, en particulier dans les filières L et ES. Or, la crainte exprimée par les professeurs de biologie et de géologie est que ce rééquilibrage se fasse au détriment de l'enseignement des sciences, en particulier celui des sciences de la vie et de la terre.
De même, dans le projet actuel de la réforme, les sciences économiques et sociales sont cantonnées à un statut optionnel «d'enseignement d'exploration », restreint à un enseignement d'1h30 par semaine en classe de seconde, c'est-à-dire un horaire en recul de près de 50% par rapport à l'offre actuelle. Cette dernière est pourtant déjà reconnue comme insuffisante : jusqu'à présent, les SES font partie des options de détermination, à raison de 2h30 par semaine par élève, dont ½ heure en demi-groupe. 43% des élèves de seconde suivent l'option SES actuellement.
Elle lui rappelle pourtant que la culture scientifique et les sciences économiques et sociales sont des disciplines indispensables pour l'orientation, la formation, l'emploi et l'instruction citoyenne de nos jeunes.
Aussi, elle lui demande quelles dispositions il entend prendre afin de consolider voire développer l'enseignement de ces disciplines dans la réforme des lycées pour garantir aux lycéens et lycéennes de l'ensemble des filières une formation complète de haut niveau, indispensable à la réussite de leurs parcours professionnel et personnel, indispensable pour l'avenir de notre pays.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 22/04/2010

Le Président de la République a présenté le 13 octobre dernier les ambitions de la réforme du lycée, qui entrera en vigueur à la rentrée 2010. Cette réforme, qui vise à permettre la réussite de chaque élève et à mieux préparer aux études supérieures, poursuit trois objectifs principaux : mieux orienter chaque lycéen, mieux accompagner chaque élève et mieux adapter le lycée à son époque. Pour atteindre ces objectifs, le ministre de l'éducation nationale a en particulier proposé que la spécialisation intervienne plus progressivement, afin de permettre, encore en classe de première, des changements de parcours pour les élèves qui se seraient trompés dans leur choix en fin de seconde et qui exprimeraient le souhait de changer de série. Cela suppose une évolution du rôle assigné à chacune des trois années du lycée. La classe de seconde sera ainsi réaffirmée dans sa vocation de classe de détermination. Elle sera essentiellement consacrée aux enseignements généraux, tout en permettant d'explorer deux disciplines ou champs disciplinaires nouveaux, à raison de 1 h 30 min hebdomadaire chacun contre un seul aujourd'hui d'une durée de trois heures (2 h 30 min pour les SES). La vocation de ces enseignements d'exploration est de mieux éclairer les choix d'orientation vers les différentes voies ou séries offertes à partir de la classe de première. Toutefois, parmi ces deux enseignements d'exploration, chaque lycéen choisira au moins un enseignement d'économie (sciences économiques et sociales ou principes fondamentaux de l'économie et de la gestion). En effet, les évolutions de notre monde et la crise récente révèlent plus que jamais le besoin de comprendre l'économie et la place que celle-ci occupe dans nos sociétés contemporaines et dans la vie quotidienne de chacun. Cette initiation à l'économie offerte dorénavant à tous les lycéens est une innovation importante qui était attendue par tous les Français. Cet enseignement d'économie devrait, en outre, permettre à tous les lycéens de mieux identifier les parcours de formation au lycée puis dans l'enseignement supérieur. La classe de première, tout en amorçant un début de spécialisation, sera bâtie sur un ensemble important de disciplines (français, histoire et géographie, langues vivantes, éducation physique et sportive, éducation civique juridique et sociale), communes aux différentes séries générales (ES, L ou S) et constitutives d'une culture partagée. Les changements de série seront ainsi facilités car les élèves n'auront qu'à acquérir les contenus des disciplines spécifiques de la nouvelle série d'accueil, ce qui sera possible dans le cadre des « stages passerelles » organisés à cette fin. La classe terminale enfin, grâce à une spécialisation plus affirmée, permettra une meilleure préparation aux études supérieures. Cette réorganisation pédagogique, qui vise aussi le rééquilibrage entre les différentes séries, préservera, sur l'ensemble du lycée, les grands équilibres entre les disciplines actuellement enseignées. Ainsi, la place des sciences économiques et sociales n'est en aucun cas remise en cause. Les SES demeurent la discipline dominante des classes de première et terminale ES. Avec l'enseignement d'exploration en classe de seconde, un élève de la série ES, durant sa scolarité au lycée, aura bénéficié d'un enseignement de SES de plus 400 h, et même plus de 450 h pour ceux qui choisiront l'enseignement de spécialité. Encore ce calcul ne tient-il pas compte du temps consacré à cette discipline dans le cadre de l'accompagnement personnalisé. En effet, pour répondre aux besoins spécifiques de chaque élève, le ministre de l'éducation nationale a proposé la création d'un temps d'accompagnement personnalisé, destiné à tous les élèves, de la classe de seconde à la classe terminale. Cet enseignement pourra prendre la forme d'un soutien personnalisé, d'une aide méthodologique, d'un approfondissement ou encore d'une aide à l'orientation. D'une durée de deux heures par semaine, l'accompagnement personnalisé sera intégré à l'emploi du temps des élèves. Il est en effet important de ne pas alourdir davantage la semaine des lycéens, qui figure déjà parmi les plus chargées en Europe. Sa mise en place suppose donc une redéfinition des horaires et des programmes par discipline. Ces dispositions sont de nature à renforcer l'efficacité des apprentissages dans toutes les disciplines grâce à une réponse pédagogique mieux adaptée aux besoins des élèves, sans remettre en cause, de quelque manière que ce soit, le niveau des enseignements dispensés.

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