Question de M. de MONTESQUIOU Aymeri (Gers - RDSE) publiée le 03/12/2009

M. Aymeri de Montesquiou attire l'attention de M. le ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche sur la difficulté des petits exploitants agricoles, notamment dans le Gers, pour mettre en place une agriculture biologique. Celle-ci demande une main d'œuvre importante ainsi qu'une bonne connaissance des méthodes et des techniques complexes et spécifiques. Bien qu'ils souhaitent développer une pratique d'agriculture biologique, les agriculteurs sont découragés par la complexité de sa mise en œuvre et considèrent que son développement est plus propice dans les zones maraîchères importantes, à proximité de bassins de population urbaine à très forte densité. Il souhaite donc connaître les dispositifs que le Gouvernement compte mettre en place afin de rendre l'agriculture biologique plus accessible aux petits exploitants.

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Réponse du Ministère de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche publiée le 11/03/2010

Au mois de septembre 2007, le ministère chargé de l'agriculture a lancé un plan d'actions cohérent et global en faveur de l'agriculture biologique, d'une durée de cinq ans, décliné selon cinq axes complémentaires : 1. La recherche, le développement et la formation. les premiers efforts devant porter à l'amont de la production, le dispositif de recherche et de développement en faveur de l'agriculture biologique est réorganisé et ses moyens accrus. Par ailleurs, l'enseignement agricole est d'ores et déjà mobilisé sur la thématique de l'agriculture biologique. Depuis la rentrée 2008, tous les élèves des établissements d'enseignement agricole reçoivent au moins une formation de base à l'agriculture biologique ; 2. La structuration des filières. L'Agence Bio est dotée d'un fonds de structuration des filières de 3 M€ par an pendant les cinq années du plan d'actions (soit 15 M€ sur la période de cinq ans). Par ailleurs, le Fonds d'intervention stratégique des industries agroalimentaires (FISIAA) du ministère de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche est accessible aux investissements des entreprises de transformation du secteur de l'agriculture biologique. De plus, le maintien des crédits d'animation ayant vocation à accompagner les actions régionales est également prévu dans ce cadre ; 3. La consommation de produits de l'agriculture biologique. L'une des voies du développement de la consommation passe par la restauration collective. Une circulaire du Premier ministre du 2 mai 2008 relative à l'exemplarité de l'État en matière d'utilisation de denrées issues de l'agriculture biologique prévoit l'introduction progressive de produits biologiques dans la restauration collective publique de l'État, l'objectif étant d'atteindre 20 % d'approvisionnement en bio d'ici 2012 ; 4. Une réglementation adaptée tant au niveau national que communautaire, prenant en compte les spécificités de l'agriculture biologique, de ses pratiques culturales respectueuses de l'environnement. 5. La conversion et la pérennité des exploitations biologiques. La prorogation et le doublement du crédit d'impôt alloué à ce mode de production, porté désormais à 2 400 € par exploitation avec une majoration de 400 € par hectare dans la limite de 1 600 € par exploitation, complètent les aides à la conversion et au maintien. L'enveloppe nationale destinée aux aides à la conversion et au maintien à l'agriculture biologique, d'un montant de 11 M€ en 2008, a été augmentée de 15 M€ en 2009. Par ailleurs, le bilan de santé de la politique agricole commune (PAC), dont les négociations ont été conclues sous présidence française, permet la mise en place au niveau national, d'une aide annuelle au maintien en agriculture biologique afin d'accompagner les exploitations certifiées au-delà des cinq ans des aides à la conversion. Dès 2010, un montant annuel de 50 M€ d'euros sera alloué à cet effet. Dans le même cadre, sera instaurée une prime au veau sous la mère dont pourront bénéficier les éleveurs bio. Ce dispositif d'aide est complété, au niveau régional, par des aides à la certification, et des aides à la promotion de l'agriculture biologique. En outre, afin d'optimiser les actions financées par les pouvoirs publics et de renforcer la synergie, la cohérence et la transparence des financements publics au plan local, des conférences régionales annuelles réunissant tous les acteurs de l'agriculture biologique ont été mises en place. Ces conférences, dont la deuxième édition s'est déroulée à l'automne 2009, sont aussi l'occasion pour les régions de présenter et d'assurer le suivi de la déclinaison régionale du plan de développement « Agriculture biologique : horizon 2012 ». Par ailleurs, l'agence Bio est chargée de promouvoir l'agriculture biologique et met en oeuvre de nombreuses actions dans cet objectif. Peuvent être plus particulièrement citées à ce titre, la coordination du Printemps bio, l'animation d'un stand lors du Salon international de l'agriculture, l'organisation de séminaires, la mise en place d'action vis-à-vis des médias (relation presse, programme de sponsoring TV), d'outils de promotion et de communication sur l'agriculture biologique, dans le cadre d'un programme cofinancé par l'Union européenne. L'objectif de ce plan est de multiplier par trois, d'ici 2012, les surfaces actuelles cultivées dans le mode de production biologique afin d'atteindre 1,6 million d'hectares. Ce plan, soumis au Grenelle de l'environnement, a été approuvé par les instances mises en place dans ce cadre et est mis en oeuvre en étroite concertation avec l'ensemble des organisations professionnelles intéressées. Il fait l'objet de bilans d'étapes réguliers.

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