Question de M. LEGENDRE Jacques (Nord - UMP) publiée le 15/06/2011

Question posée en séance publique le 14/06/2011

Concerne le thème : Suivi de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités et de la politique universitaire française

M. Jacques Legendre. La loi du 10 août 2007 a enfin donné aux universités la liberté et les moyens de construire et de conduire une vraie stratégie de formation et de recherche. Le groupe UMP du Sénat a souhaité vous interroger, madame la ministre, sur cette réforme, dont le succès est désormais salué sur toutes les travées de cet hémicycle.

M. David Assouline. Pas du tout !

M. Jacques Legendre. Quatre ans après le début de la réforme, il nous a semblé nécessaire d'en dresser le bilan et d'en dessiner les prochaines étapes.

Avec l'autonomie, ce sont bien les établissements d'enseignement supérieur et de recherche qui ont été mis au centre de notre projet politique.

Mobiliser chaque membre de la communauté universitaire autour d'un véritable projet d'établissement, offrir à tous nos étudiants une formation de qualité et de véritables perspectives professionnelles, développer une réelle stratégie de recherche et de partenariats : tels ont été les objectifs de la réforme des universités que la majorité, madame la ministre, a soutenue à vos côtés. J'associe à mes propos M. Jean-Léonce Dupont, qui avait rapporté le texte mais n'a pu être présent aujourd'hui.

Parallèlement, vous avez souhaité accélérer la politique de regroupement instaurée en 2006 par la loi de programme pour la recherche, qui a permis la création des pôles de recherche et d'enseignement supérieur.

Cette coopération entre établissements et organismes de recherche se poursuit et s'amplifie aujourd'hui avec les investissements d'avenir. Madame la ministre, comment ces évolutions fortes du paysage de l'enseignement supérieur et de la recherche s'articulent-elles ? Les politiques de regroupement, les investissements d'avenir viennent-ils soutenir l'autonomie des universités ?

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Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 15/06/2011

Réponse apportée en séance publique le 14/06/2011

Mme Valérie Pécresse, ministre. L'autonomie donne aux universités la compétence pour gérer leur propre budget, pour assumer à la fois la liberté et la responsabilité que cela suppose.

Il fallait le socle de l'autonomie pour pouvoir construire. Sur ce socle, nous avons bâti un certain nombre de dispositifs, tels le plan « Réussir en licence », le plan d'aide aux jeunes chercheurs, le plan de rapprochement entre l'université et le secteur privé, le plan Campus.

Puis est venue la décision visionnaire du Président de la République (Marques d'ironie sur les travées du groupe socialiste.) de lancer les investissements d'avenir, financés par un grand emprunt national : en pleine crise économique, 22 milliards d'euros vont être investis dans l'enseignement supérieur et la recherche. Si les universités n'avaient pas été autonomes, un tel plan n'aurait jamais pu être mis en œuvre.

L'autonomie, c'est bien sûr l'émulation, mais c'est aussi la coopération entre les universités. Dans votre région, les petites universités de proximité, celles du littoral, de l'Artois ou de Valenciennes, se sont alliées avec les trois grandes universités de la métropole lilloise pour former le PRES Lille-Nord de France, qui, à lui seul, a réussi à construire des projets fortement porteurs d'emplois et d'espérance : citons le projet Railenium, concernant les transports de demain, un laboratoire d'excellence sur le diabète, l'obésité et la nutrition, ou encore le projet d'institut des énergies décarbonées, devant travailler sur les nouveaux plastiques naturels.

Mettre la technologie au service de l'emploi représente de grands espoirs pour toutes les régions.

M. le président. La parole est à M. Jacques Legendre, pour la réplique.

M. Jacques Legendre. Force est de le constater, les anciens comportements demeurent ancrés dans de nombreux esprits. On attend encore l'intervention de l'État en matière d'aménagement du territoire.

Nous devons adopter les nouvelles pratiques, comme les concours internationaux, qui doivent contribuer au dynamisme de nos universités et leur donner toutes leurs chances, et non pas aggraver les inégalités.

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