Question de Mme JOISSAINS Sophie (Bouches-du-Rhône - UMP) publiée le 14/06/2012

Mlle Sophie Joissains attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur le traité international concernant le commerce des armes classiques (TCA) qui doit être adopté en juillet 2012, au siège des Nations unies à New York. En effet la France, en sa qualité de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, a une responsabilité toute particulière dans la dynamique de négociation au sein de la conférence diplomatique. Fortement mobilisée en qualité de vice-présidente du comité préparatoire à cette conférence, elle se doit, au regard des valeurs de notre République et des droits fondamentaux, de défendre le droit de chaque citoyen de pouvoir acquérir, vendre, détenir et utiliser des armes de chasse, de sport ou de collection et d'éviter tout amalgame avec les armes utilisées par les belligérants dans le cadre des conflits ou guerres diverses. L'adoption de ce traité ne doit surtout pas porter atteinte au respect par les États du droit des citoyens d'être armés pour l'exercice de leur loisir ou, dans certains cas, de leur légitime défense. Il lui demande donc s'il a l'intention de s'opposer à l'intégration de toute « règle d'or » dans le TCA qui imposerait une évaluation rigoureuse au cas par cas de toutes les demandes d'exportations, d'importations et de transferts internationaux d'armes classiques, sans distinguer les armes civiles des armes de guerre ou encore les armes de collection des armes modernes. Il s'agit là de protéger le droit aux loisirs de chaque citoyen et d'éviter toute dérive, notamment, dans les éventuelles définitions du TCA. Il s'agit donc d'exclure de toute définition contraignante des armes, munitions et articles connexes de chasse, de sport ou de collection en indiquant expressément qu'elles ne peuvent servir à des opérations militaires ou de maintien de l'ordre.

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Réponse du Ministère des affaires étrangères publiée le 09/08/2012

La conférence diplomatique qui s'est ouverte à New York le 2 juillet vise à établir un instrument juridiquement contraignant sur le commerce international des armes, et non pas sur les dispositions relatives au droit des citoyens à acquérir, détenir ou utiliser des armes. L'objectif est de faire adopter par la communauté internationale un traité fixant des normes de comportement plus responsable des États exportateurs et importateurs d'armement fondées sur un engagement d'évaluation des risques liés aux transferts, en édictant des principes partagés régissant le contrôle des transferts de technologies et d'équipements militaires. L'approche retenue consiste à inclure dans les critères d'autorisation de transfert la prise en compte du risque que les matériels exportés puissent servir à des violations explicitement définies : transferts en violation d'embargos décidés par les Nations unies, actions constitutives d'actes de terrorisme ou de violations des droits de l'Homme ou du droit international humanitaire, contribution à une accumulation d'armements ayant un effet déstabilisant au niveau régional ou encore transfert d'équipements dont la nature est incompatible avec les objectifs de développement durable du pays destinataire. En outre les travaux du comité préparatoire à cette conférence des Nations unies ont montré qu'une exclusion des armes de chasse et de tir sportif, un moment réclamée par certaines délégations, ne pouvait pas passer par une définition à priori de ces catégories mais devait simplement résulter du champ général d'application du traité, qui vise en effet directement les armes à usage militaire ou de maintien de l'ordre.

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