Question de M. FAUCONNIER Alain (Aveyron - SOC) publiée le 19/07/2012

M. Alain Fauconnier attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt sur le nématode du pin. Ce ver menace en effet 13 millions d'hectares de forêt de conifères dans l'Europe du Sud, avec une perte économique potentielle pouvant atteindre annuellement 49 milliards d'euros. Il le remercie de l'informer des mesures prévues par le Gouvernement en cas de propagation du nématode du pin sur notre territoire.

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Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt publiée le 04/10/2012

Le nématode du pin (Bursaphelenchus xylophilus) est un nématode originaire d'Amérique du Nord s'attaquant aux pins. Il a été introduit au Japon au début du 20e siècle, puis s'est étendu au sud de la Chine où il est considéré comme le plus important ravageur forestier, avant de s'étendre à différents pays (République de Corée, Taïwan, Mexique...). Il est actuellement présent en Europe, au Portugal de façon dispersée et en Espagne de façon ponctuelle. Les larves du nématode du pin sont transportées d'un conifère à l'autre par des coléoptères du genre Monochamus. Outre la dispersion naturelle par ce vecteur, les filières d'introduction potentielle du nématode sont diverses (plants destinés à la plantation, branches coupées, bois brut, déchets de bois, matériel d'emballage en bois et écorces isolées). La mortalité des arbres hôtes du nématode est particulièrement importante, entraînant des dégâts économiques considérables. Les conséquences économiques de l'introduction du nématode en France seraient dramatiques tant pour la filière bois que pour les écosystèmes forestiers. De ce fait, le nématode du pin est un organisme réglementé au niveau européen : son introduction et sa dissémination sur le territoire de l'Union européenne sont interdites, et toute détection doit faire l'objet de mesures de lutte obligatoires définies au niveau européen et récemment révisées. Au-delà de l'abattage des arbres détectés contaminés, les mesures comprennent la délimitation d'un périmètre de sécurité autour du foyer d'au moins 20 km de largeur, qui implique l'abattage de tous les pins morts ou affaiblis, une surveillance renforcée ainsi que l'interdiction de mouvements et de sorties de bois et matériels sensibles, sauf respect pour chaque type de matériel de conditions précises (par exemple en termes de période de circulation ou de traitements des matériels) et sous contrôle étroit des autorités publiques. Par ailleurs, l'ensemble des pins doit être abattu de façon préventive dans un périmètre d'au moins 500 m autour du foyer (ramené exceptionnellement à 100 m lorsque les conséquences socio-économiques ou environnementales se révèlent inacceptables). Par dérogation, cette mesure peut ne pas être mise en œuvre si le diamètre de la zone infestée dépasse 20 km et si l'expérience acquise révèle que l'éradication du nématode du pin dans ladite zone est impossible. Dans ce cas, la pression de surveillance dans la zone de sécurité est considérablement augmentée. Au vu des difficultés prévisibles d'application des mesures de lutte, notamment en termes logistiques, un plan d'urgence national a été élaboré en 2011 par le ministère chargé de l'agriculture afin de préparer les différents acteurs de la lutte à l'introduction potentielle du nématode du pin en France. Ce plan sera prochainement révisé afin de tenir compte des évolutions récentes de la réglementation européenne. Les États généraux du sanitaire menés en 2010 par le ministère chargé de l'agriculture ont en effet souligné la nécessité d'établir une prévention efficiente dans le domaine de la santé des végétaux et de garantir une gestion de crise plus réactive. Il a donc été décidé d'élaborer des plans d'urgence relatifs aux organismes nuisibles prioritaires dont l'apparition sur notre territoire entraînerait des conséquences importantes d'un point de vue économique, sanitaire et environnemental. Le décret n° 2012-845 du 30 juin 2012 fait ainsi figurer le nématode du pin dans la liste des dangers sanitaires pour lesquels un plan national d'intervention sanitaire d'urgence est élaboré.

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