Question de Mme GILLOT Dominique (Val-d'Oise - Socialiste et républicain) publiée le 21/01/2016

Mme Dominique Gillot attire l'attention de Mme la ministre de la culture et de la communication sur le diplôme national supérieur professionnel de danseur hip-hop (DNSP).

Lors de son déplacement aux Mureaux, le Premier ministre a annoncé la création prochaine d'un DNSP. Ce diplôme, qui existe déjà depuis 2009 pour le ballet, le jazz et le contemporain, serait étendu au hip-hop, pour harmoniser les diplômes artistiques au niveau européen dans le système « licence, master, doctorat ». Le DNSPD est un cursus long destiné aux danseurs voulant faire de la scène.

Depuis 50 ans le hip-hop irrigue le monde entier, la France compte de nombreux danseurs aussi authentiques que spectaculaires. Ils ont donné corps à des créations originales, reconnues au niveau international. C'est leur talent qui a fait leur notoriété, et qui leur permet aujourd'hui de danser pour les plus grands noms de la scène musicale. La liberté de ton et la créativité du hip-hop émergent du fait même qu'elle ne connaît pas de formatage ni de modèle académique et qu'elle est autodidacte.

La maîtrise d'un « répertoire » imposé, que le danseur devra savoir interpréter, peut briser la créativité de cette danse en constante évolution, qui réunit déjà plusieurs générations.

À plus long terme, si l'institution, les théâtres et salles de spectacles peuvent exiger le DNSP, le risque est d'engendrer une fracture entre ceux qui peuvent ou non accéder à des études supérieures et l'exclusion des danseurs autodidactes issus de tous les milieux qui font et créent la danse hip-hop. Ce diplôme, même s'il apparaît comme une reconnaissance d'un art contemporain, n'est visiblement pas une attente des acteurs des danses urbaines, qui souffrent essentiellement d'un manque de support à la création et d'aide à la diffusion.

Actuellement, aucune information n'est disponible sur le contenu de cette formation, son coût, ni si elle sera un préalable obligatoire pour enseigner cette discipline, qui dispose à elle seule d'un large répertoire.

En conséquence, elle lui demande des précisions sur cette annonce et l'éventuel calendrier de mise en œuvre, compte tenu de la forte opposition exprimée.

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Transmise au Ministère de la culture et de la communication


Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 16/06/2016

Lors des assises de la jeune création organisées en juin 2015, la ministre de la culture et de la communication s'était engagée à donner à l'esthétique hip-hop le même statut qu'à celles déjà enseignées en conservatoire dans le cadre de la préparation au diplôme national supérieur professionnel (DNSP) de danseur. Rappelons que le DNSP de danseur est aujourd'hui délivré dans les seuls domaines du classique, du jazz et du contemporain. Il a toutefois été décidé de surseoir à la mise en œuvre de ce projet afin de prendre en compte les préoccupations exprimées par certains acteurs du milieu hip-hop. La ministre a demandé à ses services de poursuivre les échanges avec l'ensemble des représentants du secteur hip-hop autour de la définition des outils et modes d'apprentissage propres à ce champ artistique, et de réaliser des études préalables permettant d'éclairer les acteurs sur l'impact de la création du DNSP de danseur pour les artistes interprètes et l'histoire du hip-hop et de son répertoire.

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