Question de M. BAILLY Gérard (Jura - Les Républicains) publiée le 26/05/2016

M. Gérard Bailly appelle l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur le nombre malheureusement extrêmement élevé de personnes sans domicile fixe (SDF) qui décèdent chaque année de façon prématurée dans nos rues.

Il lui rappelle qu'en juillet 2014, un article paru dans « Le quotidien du médecin », avait alerté les médecins, et par-delà les pouvoirs publics, sur le fait qu'une étude scientifique sur le nombre de décès des personnes vivant dans la rue en France, menée par une équipe d'épidémiologistes et publiée en juillet 2014 dans le « British Medical Journal Public Health », avait estimé à 6 730 le nombre de décès dans la rue entre janvier 2008 et décembre 2010. Soit un chiffre scientifiquement établi, qui malgré les limites de la méthode, clairement exposées par les auteurs de l'étude (manque de définition commune des SDF, absence de mention SDF sur les certificats de décès du centre d'épidémiologie des causes médicales du décès etc.) faisait littéralement exploser le chiffre d'environ 400 décès par an, dont on disposait jusqu'alors grâce au travail du collectif les morts dans la rue (CMDR), association crée en 2002 pour recenser les signalements de SDF décédés et accompagner les familles.

Cette étude montrait aussi que les personnes vivant dans la rue décèdent souvent pour les mêmes causes que la population générale, mais en moyenne 30 ans plus tôt !

Or, derrière les SDF se cachent souvent des grands blessés de la vie ou des personnes ayant des troubles psychiatriques, qui se sont retrouvés à la rue faute d'avoir les moyens ou l'envie de se battre. Et malheureusement, beaucoup de nos concitoyens qui se sentent en marge de la société, malades ou simplement fragilisés, redoutent de tomber à leur tour.

Aujourd'hui cette population n'est plus sous le feu des médias, plus intéressés par d'autres misères. Pour sa part, il s'en inquiète considérablement car il a le sentiment que le nombre de personnes se trouvant à la rue mais aussi, à limite de la très grande précarité, ne cesse d'augmenter.

C'est pourquoi, il la remercie de lui indiquer, premièrement le nombre de SDF recensés depuis 2011 ainsi que le nombre de ceux morts dans nos rues depuis cette même date et deuxièmement, les dispositions prises par les pouvoirs publics depuis cette étude de 2014, pour infléchir les courbes du nombre de personnes sans abris et éviter que la rue ne soit le lieu où trop de personnes décèdent.


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Transmise au Secrétariat d'État auprès du Premier ministre, chargé des personnes handicapées


La question est caduque

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