Question de M. LAURENT Pierre (Paris - CRCE) publiée le 02/11/2017

M. Pierre Laurent attire l'attention de Mme la ministre, auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports sur la menace qui pèse sur le service auto-train de la SNCF en général.
Ce service permet le transport par le rail des véhicules légers et des motos ainsi que de leurs passagers sur moyennes et longues distances.
Il présente de nombreux bénéfices pour l'environnement, les économies d'énergie et la sécurité routière ainsi que pour le confort, la protection de la santé et la sécurité de ses utilisateurs. Pourtant ce service a fortement régressé, tant en termes de dessertes abandonnées, en totalité à l'international et pour la moitié nord du territoire national, que de diminution des fréquences, contrairement à l'engagement pris par l'État lors du Grenelle de l'environnement d'encourager son développement.
L'arrêt définitif de la desserte, depuis Paris-Bercy, de sept des douze destinations du service auto-train de la SNCF (Lyon, Brive, Biarritz, Bordeaux, Toulouse, Narbonne et Briançon) serait programmé à dater du 10 décembre 2017.
Pour toutes ces raisons, il lui demande ce qu'il compte faire en vue de revenir sur cette mesure contraire à l'intérêt général et aux engagements pris par les pouvoirs publics.

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Réponse du Ministère auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargé des transports publiée le 08/02/2018

Le service Auto-Train mis en place par la SNCF permet à ceux qui y recourent d'acheminer leur voiture ou leur moto pendant qu'eux-mêmes se rendent à leur destination en train. Très utilisé, il y a quelques dizaines d'années encore, ce service a connu une forte baisse de sa fréquentation depuis 40 ans. Cette tendance s'est confirmée ces quatre dernières années, avec une baisse d'activité de 13 % entre 2013 et 2017. À ce jour, Auto-Train permet de desservir 12 destinations du Sud de la France depuis Paris, une fois par semaine en hiver, tous les jours en été. En 2016, 62 000 véhicules ont été transportés. Compte tenu de la baisse du trafic, Auto-Train est aujourd'hui très déficitaire. Alors que le prix moyen payé par les voyageurs est de 189 €, les coûts de production sont deux fois plus élevés : pour chaque véhicule transporté, la SNCF perd ainsi 168€, soit au total 9,6 M€ en 2016. La SNCF a donc étudié plusieurs hypothèses, dont notamment un arrêt des dessertes vers le Sud-Ouest ou une réduction du nombre de villes desservies dans le Sud-Est. Aucune décision n'est prise à ce stade et ces différents scénarios continuent à être étudiés, dans l'objectif de trouver un meilleur équilibre économique à ces trains. En effet, dans un contexte où l'économie du secteur ferroviaire est fragilisée, il est nécessaire de réfléchir aux moyens du secteur, et notamment des voyageurs du quotidien. C'est le sens de la mission qui a été confiée à Jean-Cyril Spinetta et dont les conclusions seront prochainement rendues au Gouvernement.

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