Question de M. MARIE Didier (Seine-Maritime - SOCR) publiée le 19/04/2018

M. Didier Marie attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la place réservée aux sciences économiques et sociales dans l'enseignement dispensé au lycée, au regard des propositions qui ont été faites dans le cadre du projet de réforme du baccalauréat et du lycée. Ce dernier prévoit en effet la suppression des filières au lycée et la création d'un tronc commun dont les sciences économiques et sociales sont exclues. La réforme ferait donc des sciences économiques et sociales des enseignements de spécialité que les élèves ne pourraient en outre choisir de suivre qu'à partir de la classe de première, alors même qu'un grand nombre d'entre eux choisit cette matière comme enseignement d'exploration dès la seconde. Introduites il y a plus de cinquante ans au lycée, les sciences économiques et sociales ont permis l'apparition d'une « troisième culture », entre les lettres et les sciences. Elles ont ainsi contribué à l'enrichissement de la formation intellectuelle et citoyenne des lycéens, tant il est clair que les outils d'analyse que sont l'économie, la sociologie et les sciences politiques sont utiles pour saisir les enjeux de notre société, qu'il s'agisse de la persistance des inégalités, des effets contrastés de la mondialisation ou encore des défis de la construction européenne. Très appréciée des élèves, cette discipline a démontré sa réussite. La série économique et sociale a indéniablement participé à la démocratisation du lycée en accueillant un tiers des bacheliers généraux, qui représentent un recrutement social varié et ont ainsi bénéficié de débouchés diversifiés et de bons taux de réussite dans l'enseignement supérieur. Pour l'ensemble de ces raisons, il semble essentiel que les sciences économiques et sociales demeurent un élément constitutif de la culture commune, en continuant à être proposées à chaque lycéen et ce dès la classe de seconde. Absente du collège et des enseignements obligatoires en première et terminale, il apparaît nécessaire de leur donner une place suffisante en classe de seconde. Il lui demande donc s'il envisage dans le cadre de la réforme du baccalauréat et du lycée d'intégrer les sciences économiques et sociales au tronc commun de la classe de seconde générale et technologique, afin de faire bénéficier l'ensemble des élèves de cet enseignement particulièrement formateur.

- page 1860


Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 19/07/2018

La réforme du baccalauréat et du lycée général et technologique va contribuer à consolider la culture économique des lycéens français. Un certain nombre de mesures concourent à cet objectif : en classe de seconde générale et technologique, un enseignement de sciences économiques et sociales est introduit dans le tronc commun des enseignements à raison d'une heure trente par semaine. Cette mesure constitue une avancée par rapport à la situation actuelle puisque les sciences économiques et sociales, jusqu'alors choisies uniquement comme enseignement d'exploration optionnel, deviennent désormais obligatoires et partie constitutive de la culture commune de tous les lycéens ; en classes de première et de terminale, l'objectif est de préparer les élèves à ce qui les fera réussir dans l'enseignement supérieur. Cela se traduit par des parcours plus progressifs sans les enfermer dans l'enseignement supérieur. Dans ce cadre, les sciences économiques et sociales peuvent être choisies par les élèves en tant qu'enseignement de spécialité de quatre heures en classe de première et de six heures en classe de terminale. L'organisation nouvelle des enseignements dans le cycle terminal doit permettre des choix diversifiés complétant cet enseignement. L'association rendue possible des sciences économiques et sociales avec des disciplines scientifiques telles que les mathématiques ou des disciplines littéraires permet ainsi une diversification des parcours selon le projet de l'élève grâce au choix de trois enseignements de spécialité en classe de première et de deux enseignements de ce type en classe de terminale. À titre d'exemple, les sciences économiques et sociales peuvent s'articuler avec l'enseignement de spécialité « histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques » auquel pourront participer les professeurs de sciences économiques et sociales pour la partie sciences politiques. De plus, une option de « Droit et grands enjeux du monde contemporain » (DGEMC) de trois heures peut être choisie en classe de terminale ce qui permet d'élargir l'éventail des possibilités des élèves en matière de poursuites d'études supérieures. Ces modifications dans la structure des enseignements s'accompagnent d'une rénovation des contenus de programme, pour laquelle le Conseil supérieur des programmes a remis ses premières préconisations au début du mois de mai 2018. Compte tenu des évolutions décrites ci-dessus, les sciences économiques et sociales ont toute leur place dans la nouvelle organisation du baccalauréat et du lycée général et technologique.

- page 3611

Page mise à jour le