Question de Mme DINDAR Nassimah (La Réunion - UC) publiée le 24/05/2018

Mme Nassimah Dindar attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la situation de vie préoccupante des personnes âgées à La Réunion.

Les statistiques de l'agence régionale de la santé Océan Indien ont été récemment publiées. Ces statistiques résultent de l'enquête dénommée « Gramoune care » qui met en exergue l'état de santé et les conditions de vie des personnes de plus de 65 ans à La Réunion.

Cette étude a été réalisée sur plus de 870 patients vivant à domicile à La Réunion. Plus de 50 % des personnes âgées se sentent déprimées et tristes. La situation inquiétante de ces personnes s'explique par des pathologies dont elles sont victimes et par l'isolement qu'une partie d'entre elles doit endurer. Le constat phare de l'étude est le suivant : un quart des personnes âgées interrogées vivent seules.

Ainsi, la problématique inhérente à cette question est de savoir comment prendre en charge l'ensemble des personnes âgées qui vivent seules.

Les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes ne semblent plus être la solution à ce problème. L'objectif est de répondre fidèlement aux attentes de ces personnes vulnérables et à leurs besoins. Par ailleurs à partir de 2040 la population réunionnaise comptera plus d'un quart de personne âgées de 65 ans.

Elle souhaite alors connaître les solutions que le Gouvernement s'engagera de mettre en place, en vue de contribuer à un meilleur épanouissement de nos aînés.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 27/09/2018

Le vieillissement de la population est une préoccupation pour l'ensemble du territoire français, y compris les départements d'Outre-mer. De plus en plus de personnes âgées vivent seules, avec des solidarités familiales qui se délitent parfois. La feuille de route « Grand âge et autonomie » présentée le 30 mai 2018 comporte plusieurs mesures de court terme pour améliorer la qualité de vie des personnes âgées. Afin de permettre aux personnes âgées, en perte d'autonomie ou non,  de rompre leur isolement, des alternatives au maintien à domicile ou à la vie en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) seront soutenues, comme l'habitat inclusif. La définition de cette nouvelle forme d'habitat est actuellement en cours de discussion dans le cadre du projet de loi pour l'évolution du logement, l'aménagement et la transition numérique. Elle est destinée aux personnes handicapées et aux personnes âgées en perte d'autonomie qui font le choix, à titre de résidence principale, d'un mode d'habitation regroupé, entre elles ou avec d'autres personnes. Cette forme d'habitat est assortie d'un projet de vie sociale. Les habitants pourront disposer d'une aide quasi-permanente pour leurs actes de la vie quotidienne. Pour soutenir le développement de cette nouvelle offre, le forfait « habitat inclusif » à hauteur de 15 millions d'euros en 2019, discuté dans le cadre du projet de loi pour l'évolution du logement, l'aménagement et la transition numérique, financera la sécurisation et l'animation de la vie collective. Les initiatives solidaires doivent également se multiplier, qu'il s'agisse d'entraide entre voisins ou avec l'aide d'associations et souvent sous la coordination des centres d'action sociale communaux et intercommunaux. Au-delà de la situation des EHPAD, la qualité de vie des personnes âgées, l'accompagnement de la perte d'autonomie et son financement sont des sujets qui engagent l'avenir. C'est pourquoi, à l'occasion de la présentation de la feuille de route « Grand âge et autonomie », le lancement d'un débat associant l'ensemble des acteurs et des citoyens a été annoncé. Ce débat, qui s'ouvrira en octobre, et les réflexions qui y seront associées, viseront à définir quelles sont les priorités, le socle de biens et de services qui doivent à l'avenir être accessibles à toutes les personnes âgées pour accompagner le vieillissement et la perte d'autonomie. Il s'agit également de proposer des grands scenarios de répartition des contributions de chaque acteur en matière de financement durable de la perte d'autonomie et dessiner les évolutions de la gouvernance qui en découlent. Cette concertation devra déboucher sur des propositions en vue de la préparation d'un projet de loi sur le financement de la perte d'autonomie en 2019, comme l'a annoncé le président de la République.

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