Question de M. MARCHAND Frédéric (Nord - LaREM) publiée le 06/07/2018

Question posée en séance publique le 05/07/2018

M. Frédéric Marchand. Ma question s'adresse à Mme Brune Poirson, secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire.

Du 9 au 18 juillet prochains se tiendra, à l'ONU, le Forum politique de haut niveau sur le thème de la transformation vers des sociétés durables et résilientes : quarante-sept pays, dont la France, participeront à cet événement, qui rassemble société civile et politiques pour évoquer la mise en œuvre de l'Agenda 2030 pour le développement durable.

Notre pays est aujourd'hui moteur dans ce domaine, qu'il s'agisse de la transition énergétique et des annonces faites récemment dans le domaine des énergies renouvelables, de la préservation de la biodiversité ou encore de l'économie circulaire. À cet égard, madame la secrétaire d'État, une question cruciale se pose à l'humanité entière, celle de la réduction et du recyclage des déchets plastiques. Vous en avez d'ailleurs fait un axe majeur de la stratégie pour une économie circulaire, présentée le 23 avril dernier. Au niveau mondial, de 5 millions à 13 millions de tonnes de plastique rejoignent chaque année l'environnement marin. Si rien n'est fait, il pourrait y avoir plus de plastique que de poissons dans les océans en 2050…

Pour remédier à la situation actuelle, la première mesure figurant sur la feuille de route pour l'économie circulaire consiste à demander aux industriels d'entrer dans la boucle et d'incorporer dans les produits davantage de matières premières issues du recyclage, tout en assurant leur qualité et leur traçabilité, ainsi qu'une réelle sécurité pour les citoyens. Cinquante-cinq industriels et fédérations viennent de s'engager dans le but de tenir cet objectif essentiel en matière non seulement de développement durable, mais aussi d'emploi.

Au-delà de ces premiers signataires, nombre d'acteurs sont déjà présents sur ce champ vertueux. Ainsi, dans le Nord, dans le Cambrésis tout particulièrement – je salue les élus et responsables d'entreprises de ce territoire ici présents –, l'entreprise Hainaut Plast Industry est pionnière en matière de recyclage du polyvinyl butyral, film plastique que l'on trouve dans les pare-brise et vitrages feuilletés. Cette pépite est sans conteste une illustration de cette french tech que vous aurez à cœur, madame la secrétaire d'État, j'en suis persuadé, de mettre en avant et qui a été au centre de la restitution, ce matin, des ateliers citoyens « Votre Europe durable en 2030 ».


M. le président. Posez votre question, mon cher collègue !


M. Frédéric Marchand. Au-delà, pouvez-vous nous indiquer quel sera le principal message que délivrera la France pour assumer pleinement son rôle de premier de cordée du développement durable ? (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche.)

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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire publiée le 06/07/2018

Réponse apportée en séance publique le 05/07/2018

Mme Brune Poirson, secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire. Monsieur le sénateur Marchand, vous avez raison, la France a la responsabilité particulière de tirer le reste du monde vers le haut en matière environnementale. C'est d'ailleurs pour cette raison que le Président de la République en a fait une priorité de sa politique internationale et que j'ai lancé une initiative ambitieuse en termes d'objectifs de développement durable. À ce titre, j'ai d'ailleurs mobilisé l'ensemble de mes collègues du Gouvernement.

Dans ce cadre, je me rendrai au Forum politique de haut niveau qui aura lieu au milieu ce mois-ci aux États-Unis. L'Agenda 2030 pour le développement durable, c'est la boussole des Nations unies pour guider et accélérer les actions concrètes en faveur du développement durable dans tous les pays du monde.

Si nous voulons être au rendez-vous, il faut que chacun se mobilise, notamment les entreprises, petites ou grandes. Dans le domaine de l'économie circulaire, leur rôle est d'une importance est vitale, car ce sont elles qui sont sources d'innovation. Pour cette raison, sous l'égide du Premier ministre, nous avons lancé, dans le cadre du plan Biodiversité, une initiative ambitieuse en la matière. Il s'agit de mettre en œuvre une véritable politique industrielle en faveur du recyclage, pour que nos entreprises, nos territoires soient en avance et se montrent plus compétitifs.

L'économie circulaire, c'est pour nos territoires un potentiel de 300 000 emplois non délocalisables. Vous l'avez souligné, nous avons reçu lundi, avec Delphine Gény-Stephann, les cinquante-cinq premiers engagements d'industriels et de fédérations, qui vont permettre de doubler les volumes d'incorporation de plastique recyclé. Ce n'est qu'un début, de nombreuses entreprises sont impliquées, comme celle que vous avez citée, monsieur le sénateur. Je sais que vous vous attachez particulièrement à identifier et à soutenir les meilleures pépites que nous avons en France, notamment sur votre territoire, en matière de recyclage. C'est ce genre d'entreprises que nous devons aider par tous les moyens, parce que ce sont elles qui créent des emplois et qui jouent un rôle moteur pour la compétitivité de notre pays. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche. – Mme Nassimah Dindar et M. Jean-Marie Bockel applaudissent également.)

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