Question de M. BAZIN Arnaud (Val-d'Oise - Les Républicains) publiée le 26/07/2018

M. Arnaud Bazin attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la hausse sans précédent de cas d'infections sexuellement transmissibles affectant principalement les jeunes. Selon un rapport de Santé publique France, entre 2012 et 2016, le nombre de Français contaminés par certaines bactéries a même triplé.

Il apparaît que les infections à chlamydia et à gonocoques sont les infections bactériennes les plus fréquemment transmises lors d'un rapport sexuel non protégé.

Les jeunes de 15 à 24 ans étant les plus touchés, il lui demande quelles mesures elle entend prendre pour sensibiliser encore plus cette tranche d'âge à la prévention, le port du préservatif n'étant pas systématique chez ces derniers alors que ces infections entrainent de graves maladies.

- page 3835


Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 30/08/2018

Le suivi épidémiologique repose sur des réseaux de surveillance de cliniciens et biologistes volontaires qui donnent les tendances des principales infections sexuellement transmissibles (IST) (syphilis, gonococcie, chlamydiose, lymphogranulomatose vénérienne). Cette surveillance a en effet permis de noter une recrudescence de l'ensemble des IST bactériennes ces dernières années. En 2016, le nombre d'infections à gonocoques continue d'augmenter, alors que le nombre de syphilis récentes (contaminations datant de moins d'un an et d'infections uro-génitales à Chlamydia trachomatis se stabilise. Ceci semble être en lien avec une utilisation insuffisante du préservatif qui est le seul moyen de prévention protégeant à la fois du VIH et de ces autres IST. Pour les publics concernés, notamment les jeunes de 15 à 24 ans, il est devenu indispensable de mobiliser l'ensemble des outils de prévention, dans une logique de prévention combinée, tout en continuant à promouvoir l'utilisation du préservatif, dont le préservatif féminin. Le plan priorité prévention présenté par le Premier ministre en comité interministériel le 26 mars 2018 et la feuille de route à trois ans de la stratégie nationale de santé sexuelle présentée par la ministre des solidarités et de la santé ont fait de la prévention et du dépistage des enjeux majeurs pour faire baisser les IST. Éduquer dès le plus jeune âge à la vie relationnelle et sexuelle dans le respect des droits humains, en améliorant également l'impact des informations en santé sexuelle surtout chez les jeunes, continuer à promouvoir comme outil de base les préservatifs et leurs usages, évaluer et rendre disponibles les nouveaux outils de dépistage des IST comme les tests rapides d'orientation diagnostique (TROD), et promouvoir les dépistages répétés de ces IST sont autant de mesures qui doivent permettre de répondre à l ‘objectif de lutte contre les IST. De nouvelles recommandations sur les stratégies de dépistage des infections sexuellement transmissibles les plus fréquentes et les plus à risque de complications (l'infection à chlamydia et la syphilis) sont par ailleurs attendues de la Haute autorité de santé. Enfin, parmi ses mesures phares, le plan priorité prévention prévoit également d'expérimenter le « PASS préservatif » pour les moins de 25 ans. Cette expérimentation consiste en la construction d'un parcours en santé sexuelle du jeune avec un espace sûr et confidentiel d'échange avec un professionnel, formé à cette approche et à la communication avec les jeunes sur ces questions.

- page 4510

Page mise à jour le