Question de M. RAVIER Stéphane (Bouches-du-Rhône - NI) publiée le 30/01/2020

M. Stéphane Ravier attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur la note de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) révélant officiellement l'existence de cent cinquante quartiers tenus par des islamistes sur le territoire français.

La note précise qu'on trouve ces ghettos où l'islam fait loi dans les grandes métropoles mais également en province et dans des « zones des plus improbables ». Cet aveu et cette nouvelle dimension du problème révèlent l'ampleur alarmante de la situation. L'ordre républicain semble échapper à l'État et notre territoire se disloquer à mesure que l'islamisation de la société progresse.

L'influence de l'islamisme dans de nombreux quartiers de la deuxième ville de France est de notoriété publique. Il lui demande dans quelle mesure Marseille est touchée par les révélations de cette note ainsi que le reste des Bouches-du-Rhône.

Par ailleurs, il souhaite savoir quelles sont les actions concrètes mises en œuvre pour l'éradication des réseaux islamistes dans ces quartiers et quelle coordination est prévue, à cet effet, avec les préfets et les élus locaux.

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Transmise au Ministère de l'intérieur


Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 17/09/2020

Il convient tout d'abord de rappeler que la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) n'a pas rédigé à ce jour de note permettant de cartographier l'existence de « 150 quartiers tenus par des islamistes sur le territoire français ». Pour autant, le ministère de l'intérieur a mis en place un certain nombre de dispositifs opérationnels visant à combattre l'islamisme et le séparatisme avec le déploiement, dès février 2018, de 15 plans de lutte contre la radicalisation dans les quartiers (PLR-Q) dans 13 départements dont celui des Bouches-du-Rhône avec des outils d'évaluation et de contrôle qualitatifs et quantitatifs ayant conduit, en un an, à des fermetures d'établissements dont des lieux de culte et à des redressements financiers de plusieurs dizaines de millions d'euros. En novembre 2019, le ministère de l'intérieur, par circulaire aux préfets présentée lors d'un séminaire en présence de la garde des sceaux, ministre de la justice et des ministres de l'éducation nationale et de la jeunesse, de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations et de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, mobilisait autour d'une nouvelle stratégie d'action l'ensemble des services de l'Etat et des acteurs partenaires dans le combat contre l'islamisme et contre les différentes atteintes aux principes républicains. Le cadre de la coopération entre les préfets et les maires a été fixé par la circulaire du ministre de l'intérieur du 13 novembre 2018 relative à la mise en œuvre d'un dialogue renforcé entre l'Etat et les maires dans le domaine de la prévention de la radicalisation violente. De plus, en application de la circulaire déjà évoquée du 27 novembre 2019, les préfets doivent mettre en place des cellules départementales de lutte contre l'islamisme et le repli communautaire, où les maires pourront être associés selon les thématiques évoquées. Aujourd'hui, les maires sont également associés aux cellules de prévention de la radicalisation et d'accompagnement des familles, présidées par les préfets. Le 18 février 2020, lors d'un déplacement officiel à Mulhouse, le Président de la République a présenté la stratégie nationale de lutte contre le séparatisme islamiste, portée par le Gouvernement. Cette stratégie comporte quatre lignes de force : reprendre le contrôle et lutter contre les influences étrangères, en particulier à l'école et dans les lieux de culte ; favoriser une meilleure organisation du culte musulman en France, dans le respect de la laïcité et pour s'assurer du respect de toutes les lois de la République ; lutter avec détermination contre toutes les manifestations du séparatisme et du repli communautaire qu'il génère et qui contreviennent aux lois et règlements ; ramener partout la République là où elle a démissionné, là où elle n'a pas toujours été au rendez-vous. La mobilisation de l'ensemble des ressources ministérielles, portée par le Président de la République, marque un changement de paradigme et fixe un cap clair dans la lutte contre le séparatisme islamiste.

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