Question de Mme DINDAR Nassimah (La Réunion - UC) publiée le 27/02/2020

Mme Nassimah Dindar attire l'attention de Mme la ministre des armées sur les conséquences de la réforme de l'institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) sur le fonctionnement des associations d'auditeurs de l'IHEDN.

En application de la circulaire du 5 juin 2019 relative à la transformation des administrations centrales et aux nouvelles méthodes de travail, l'IHEDN, qui forme chaque année plus de 3 000 auditeurs, s'est engagée dans une profonde réforme qui se traduira notamment par une réduction importante du nombre de ses formations.

En effet, la réduction du nombre d'auditeurs formés chaque année se traduira par une diminution progressive du nombre d'adhérents de ces associations qui œuvrent de façon entièrement bénévole au service de la promotion de l'esprit de défense, du renforcement du lien armées-Nation et aussi de la jeunesse.

Grâce à leur puissant maillage territorial, les associations régionales apportent pourtant, dans un contexte stratégique et sécuritaire particulièrement dégradé, une aide précieuse à la diffusion de cet esprit de défense. Tel est notamment le cas des associations régionales ultramarines qui mènent de nombreuses actions au service de la jeunesse (classes de défense et sécurité globale, rallyes citoyens…).

En raison de leur grand éloignement de l'Hexagone et de leur isolement géographique, l'organisation dans nos territoires ultramarins de sessions régionales trop espacées dans le temps serait un vrai handicap. De surcroît, et lors du discours qu'il a prononcé à La Réunion le 23 octobre 2019 dans le cadre du forum « Choose La Réunion », le président de la République a souhaité que cette île inscrive désormais sa stratégie de développement dans l'axe Indopacifique.

De telles perspectives ne pourront donc qu'inciter les membres de l'association régionale océan Indien, mais aussi ceux des associations régionales du Pacifique, à engager des réflexions stratégiques visant à décliner cette ambition portée par le chef de l'État.

En définitive, la réforme de l'IHEDN, imposée par les contraintes budgétaires de l'État, se traduira par des conséquences pour les associations d'auditeurs, ainsi que pour les valeurs défendues par l'IHEDN depuis sa création. Face aux multiples menaces et risques qui pèsent sur notre pays, nous ne devons pas baisser la garde, bien au contraire.

La sécurité des Français, tout comme la défense de nos valeurs républicaines, n'a pas de prix.

Elle souhaite donc savoir quelles mesures seront prises pour que puisse a minima être maintenu le nombre actuel de sessions régionales et d'auditeurs y participant.

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Transmise au Premier ministre


Réponse du Premier ministre publiée le 11/03/2021

Créé au mois d'août 1936 sous le nom de centre des hautes études de défense nationale, l'Institut des hautes études de la défense nationale a connu plusieurs évolutions depuis lors. La dernière en date, intervenue le 23 juin 2009, l'a érigé en établissement public administratif, regroupant l'Institut des hautes études de la défense nationale proprement dit et le Centre des hautes études de l'armement, jusqu'alors subordonné au délégué général pour l'armement. Dix ans après cette fusion, il est apparu souhaitable de faire évoluer l'établissement, à la fois en opérant une réorganisation des services et en repensant l'architecture des sessions qui constituent les activités les plus visibles et les mieux connues de l'institut. Le principe de la transformation de sessions nationales juxtaposées en une session nationale unique, dotée d'un tronc commun à tous les auditeurs, puis se déclinant sous forme thématique, a fait l'objet de discussions suivies et d'un accord du cabinet du Premier ministre au printemps 2020. Depuis lors, le principe a été présenté à l'ensemble des partenaires et prescripteurs et la déclinaison pratique en maquette de session nationale a été très largement engagée. L'objectif calendaire de mise en œuvre est la rentrée des sessions qui interviendra au mois de septembre 2021. Le conseil d'administration du 19 novembre 2020 a permis de présenter la future organisation à grands traits. Il en ressort que la session 2021 s'articulera autour de quatre piliers : international, national, régional et cycles jeunes. Le volet national sera composé d'une session nationale unique comprenant un socle commun et cinq « majeures » (politique de défense, armement et économie de défense, enjeux et stratégies maritimes, souveraineté numérique et cybersécurité, défense et sécurité économique). Ces « majeures » permettront de poursuivre les quatre sessions nationales préexistantes et y ajouteront la nouvelle « majeure » consacrée à la défense et la sécurité économique. Au total, la session nationale, dans sa forme revue, aura une capacité d'accueil de 250 auditeurs par an, soit une quarantaine de plus que le total des quatre sessions préexistantes. Le volet régional comprendra également un socle commun portant sur les grands enjeux de sécurité et de défense et une spécialisation sur les enjeux locaux. Jusqu'à huit sessions régionales de quarante à cinquante auditeurs, d'une durée de trois semaines consécutives, seront organisées chaque année sur l'ensemble du territoire national, y compris les outre-mer. L'ambitions est donc de doubler, environ, le nombre de ces sessions. De surcroît, l'institut est disponible por insérer dans sa programmation une plus grande part d'activités outre-mer, sous réserve que des solutions de financement soient trouvées. Quoi qu'il en soit, il n'y a pas lieu de craindre, ni une diminution du nombre total d'auditeurs admis à l'ensemble des activités de l'institut, ni un désengagement vis à vis des territoires ultramarins qui ont toujours bénéficié de toute son attention.

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