Question de M. GUÉRINI Jean-Noël (Bouches-du-Rhône - RDSE) publiée le 23/07/2020

M. Jean-Noël Guérini appelle l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur la menace que représente la progression de la tique à pattes rayées.

La tique Hyalomma marginatum se distingue par ses pattes rayées de rouge et de jaune. Depuis 2015, le Cirad (centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) observe l'extension de son territoire dans les zones de garrigues ou de collines sèches du littoral méditerranéen, et même dans le sud de l'Ardèche. Deux fois plus grosse que la tique commune en France (Ixodes ricinus), chasseuse, elle peut piquer aussi bien les animaux que les humains. Si elle ne transmet pas la maladie de Lyme, elle peut être le vecteur du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, aux symptômes sévères et au taux de létalité parfois élevé. Des sérologies positives ont été signalées en mai 2020 sur des bovins en Corse, alors que ce virus, largement répandu en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient, n'avait jamais été détecté en France. Il a toutefois récemment causé une épidémie en Turquie, il est présent en Crimée, en Roumanie et dans les Balkans et il a fait son apparition en Espagne.
C'est pourquoi il lui demande ce qui peut être envisagé pour endiguer la prolifération de cette espèce invasive, qui constitue l'un des principaux vecteurs du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo.

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Transmise au Ministère des solidarités et de la santé


Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 28/04/2022

La tique à pattes rayées, Hyalomma marginatum, est endémique au Maghreb, dans la péninsule Ibérique, de l'Italie à la Turquie, dans le Caucase et dans le sud de la Russie. Elle est présente en Corse depuis plusieurs décennies alors qu'en France continentale son installation est plus récente : selon le centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) les premières observations convaincantes de sa présence pérenne datent de 2015. H marginatum a été retrouvée des Pyrénées-Orientales au Var et jusqu'en Ardèche, principalement dans des sites à la végétation et au climat méditerranéens. Ces tiques peuvent être porteuses de différents agents pathogènes responsables de maladies pour l'homme, notamment le virus de la fièvre hémorragique de Crimée Congo (FHCC), et de maladies animales. Le réseau européen de surveillance des maladies transmissibles identifie moins d'une dizaine de cas de FHCC chaque année. Pour la France la surveillance est sous la responsabilité de Santé publique France, en lien avec le centre national de référence des fièvres hémorragiques virales. Des études en cours pour déterminer les conditions climatiques limites de survie de l'espèce permettront de déterminer sa zone d'extension potentielle. Les citoyens peuvent participer à la surveillance des tiques en signalant les piqûres sur eux-mêmes ou leurs animaux et en expédiant les tiques capturées, voire des photographies, dans le cadre du programme Signalement-tique. L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) met en place un groupe de travail sur l'analyse des risques pour la santé humaine et animale liés aux tiques du genre Hyalomma. Des mesures de contrôle pourront ensuite être étudiées.

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