Question de Mme DURANTON Nicole (Eure - RDPI) publiée le 11/03/2021

Mme Nicole Duranton attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur au sujet de la violence des mineurs en bande.

Début mars 2021, deux adolescents de 14 ans ont été tués dans des rixes opposant des bandes rivales en Essonne et un lynchage à Paris a eu lieu il y a quelques semaines.

Le 3 mars, à Saint-Éloi-de-Fourques, dans le département de l'Eure, dans une classe de CP-CE1, un groupe d'élèves âgés de 6 à 7 ans sème la terreur au sein de leur classe. Élèves et enseignants subissent leurs violences au quotidien.

Le phénomène de meute et de groupe amplifie-t-il les violences individuelles, on est en droit de se poser la question au vu et au su de l'actualité brûlante. Ce qui est nouveau, c'est que les victimes et les agresseurs sont très jeunes. Le phénomène de « guerre des bandes » semble en pleine expansion.

Le fait d'être en groupe risque toujours d'amener une « régression » de la pensée et du comportement. Dans les bandes violentes, c'est plus grave. Les spécialistes de la question sont unanimes à reconnaître qu'il y a une déshumanisation des agresseurs et des victimes au sens où ceux qui agressent ne se perçoivent pas comme des personnes mais seulement comme des membres d'un groupe qui s'ensauvage. Il en est de même de la victime qu'ils ne voient plus comme une personne. Le phénomène est plus violent qu'auparavant. Il s'expliquerait par des raisons sociétales, familiales et claniques.

Le travail éducatif est souvent inopérant car il se fait famille par famille et ne parvient pas à avoir un impact sur la bande violente elle-même.

C'est un phénomène de plus en plus grave. Il y a encore peu de temps ; les bandes rivales se « tabassaient ». On ne se tuait pas. Aujourd'hui, il semble qu'il n'y ait plus la moindre retenue.

Les chiffres de la délinquance violente indiquent que les individus sont de plus en plus jeunes. D'ailleurs, 41 % des mineurs qui se retrouvent devant les juges ont entre 13 et 15 ans. En quarante ans la violence apparaître de plus en plus tôt, dès la primaire ou la maternelle. Alors que, auparavant, le phénomène apparaissait dans le secondaire vers 13-14 ans.

Elle est consciente du risque grandissant lié à la l'augmentation dramatique des violences urbaines et péri-urbaines et des conséquences létales sur des jeunes mineurs, plongeant les Françaises et les Français dans l'effroi.

Elle souhaiterait connaître sa position et les éventuelles dispositions en cours, et en particulier celles visant à l'utilisation rationnelle et préventive des solutions numériques les plus performantes pour aider à maitriser ce fléau le plus en amont possible

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Transmise au Ministère de l'intérieur


La question est caduque

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