Question de Mme NOËL Sylviane (Haute-Savoie - Les Républicains) publiée le 22/04/2021

Mme Sylviane Noël attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé s'agissant de la problématique d'indemnisation des médecins de montagne suite à la publication des décrets de mars 2021.

Comme de nombreux professionnels de la montagne, ces médecins exerçant en stations sont particulièrement impactés par la saison touristique blanche de cet hiver 2021. Les dispositifs financiers mis en place par l'État pour les soutenir sont bien loin d'être suffisants pour compenser leurs baisses drastiques d'activités.

Aujourd'hui, le diagnostic est sans appel : cette crise sanitaire met en péril le devenir même de ces cabinets médicaux qui fonctionnent de façon saisonnière et dépendent entièrement du tourisme. Ils sont nombreux à tirer la sonnette d'alarme, refusant de voir leurs cabinets s'effondrer.

En effet, l'absence de ces milliers de malades et de blessés qui affluaient en temps normal, tout comme celle de la patientèle étrangère (40 %), déséquilibrent profondément leur fonctionnement. Conçus pour absorber de grandes variations de patients, leurs frais de fonctionnement sont aussi deux fois plus élevés que dans les cabinets de ville. Bon nombre d'entre eux ont contracté des emprunts d'investissement avant la crise et ont déjà eu recours à un prêt garanti par l'État pour tenter de remédier à cette baisse d'activité inédite. La plupart de ces cabinets médicaux se sont retrouvés dans l'obligation d'annuler les dépenses liées aux remises à niveau de leurs équipements médicaux (radio, échographie…), se séparant malgré eux, d'une partie de leur personnel.

Bien entendu, tous ces cabinets médicaux de montagne ne sont pas touchés de la même façon et ce sont ceux qui sont installés dans des stations en altitude qui souffrent le plus.

L'indemnisation du Gouvernement de 10 % des pertes enregistrées reste très symbolique au regard de tous ces éléments sachant que la rémunération de ces structures se fait à 80 % sur les mois de la saison d'hiver. Il faut également tenir compte du dimensionnement de ces cabinets médicaux, adaptés pour prendre en charge tout type d'urgence médicale.

Elle déplore donc que ces spécificités ne soient pas davantage prises en compte dans les dispositifs d'indemnisation mis en place par l'État alors que les pertes financières de ces cabinets de montagne sont bien réelles.
L'exemple du centre médical de la station d'Avoriaz en Haute-Savoie est évocateur. Ses médecins ont déjà eu recours à un prêt garanti par l'État (PGE) de 180 000 euros en 2020 pour compenser les pertes financières de la saison d'hiver 2020. Cet hiver, en dépit de la fermeture du domaine skiable, le centre médical a pourtant assuré une présence médicale 24 h sur 24 avec un personnel réduit, en dépit d'une baisse d'activité de 80 à 90 % car il se situe dans un secteur isolé. Si ce cabinet a pu obtenir certaines aides de l'État, celles-ci sont loin de compenser son absence quasi-totale d'activité.

Pour rappel, il ne faut pas oublier non plus, que ces cabinets médicaux d'altitude prennent en charge près de 90 % de la traumatologie ski. Au-delà de ces périodes touristiques, ils constituent un maillage médical essentiel pour nos territoires de montagne enclavés et pour nos hôpitaux.

Elle souhaiterait donc savoir si le Gouvernement est prêt à dépasser ce saupoudrage et à soutenir davantage ces médecins de stations de montagne pour éviter leur disparition. C'est indispensable pour préserver l'accès aux soins de proximité de la population locale et ne pas surcharger encore l'activité des hôpitaux des vallées haut-savoyardes et de notre pays.

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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


La question est caduque

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