Question de M. RIETMANN Olivier (Haute-Saône - Les Républicains) publiée le 01/04/2021

M. Olivier Rietmann interroge Mme la ministre déléguée auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance, chargée de l'industrie sur la problématique difficile et récurrente que rencontrent les entreprises du secteur métallurgie concernant leur approvisionnement en matières premières.

Il s'appuie sur la situation d'un chef d'une très petite entreprise du département de la Haute-Saône, fabricant de tiges filetées, qui l'alerte sur la fragilisation provoquée par une hausse des cours de l'acier en Europe qui se double d'un triplement du coût du fret maritime pour l'approvisionnement en Chine.

En effet, les deux phénomènes se combinent. D'une part, la hausse des prix de l'acier est due principalement au fait que la production des hauts-fourneaux en Europe ne redémarre pas. L'incertitude, qu'elle relève ou non du confinement, freine la production. Structurellement, de longs délais sont nécessaires pour redémarrer un haut-fourneau. La pénurie s'installe et de manière mécanique les prix augmentent de 25 à 30 %. D'autre part, les matériaux en provenance de Chine arrivent avec un retard qui serait dû au manque de containers disponibles. Les coûts de fret qui avoisinent généralement les 1 300 dollars américains sont ainsi passés à environ 5 500 dollars américains.

Devant les difficultés engendrées par les distorsions liées au marché et indirectement à la crise sanitaire, il remercie le ministre de livrer son analyse de cette situation et de préciser les mesures susceptibles d'être mises en œuvre d'une part pour soutenir conjoncturellement nos entreprises et d'autre part pour relocaliser et relancer la production d'acier en France.

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Réponse du Ministère auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance - Industrie publiée le 17/06/2021

Des fortes tensions sur les marchés, en raison de la reprise de l'activité industrielle, entraînent des hausses de prix et des difficultés d'approvisionnement. La ministre déléguée à l'industrie a demandé aux services du ministère de l'économie, des finances et de la relance d'assurer un suivi précis de ces situations, avec une vigilance toute particulière sur le respect de relations équilibrées entre clients et fournisseurs, afin d'éviter que ne soient invoquées abusivement des clauses de force majeure. Plusieurs actions sur le court terme vont bénéficier aux différentes filières industrielles et du BTP : la mise en place d'une organisation de crise pour suivre le sujet au plus près des filières industrielles avec une référent au sein de la direction générale des entreprises par filière ; des actions pour fluidifier la circulation des biens qui connaissent une situation de pénurie (accélération du passage en douanes, actions diplomatiques,…) ; une mobilisation collective au sein des filières, pour que les grands donneurs d'ordres évitent la constitution de stocks de précaution qui entretiendrait la pénurie. Le ministre de l'économie, des finances et de la relance et les ministres chargés de l'industrie et des PME ont par ailleurs demandé aux acheteurs publics de l'État dans les contrats de commande publique en cours d'exécution : de veiller, au cas par cas, à ne pas appliquer de pénalités lorsque les retards de livraison ou d'exécution sont liés aux envolées des prix des matières premières ou de pénuries d'approvisionnement des entreprises ; quand cela est possible, d'accorder des reports de délais et de réfléchir, au cas par cas, aux autres mesures d'exécution qui permettraient d'apporter une réponse à cette situation. Le Gouvernement invite les collectivités locales et les établissements publics, locaux comme nationaux, à faire de même. L'ensemble des décideurs publics sont investis dans la relance de notre économie et doivent donc participer à cette démarche de soutien à nos entreprises. Les ministères concernés réuniront les acteurs de la profession, sur l'ensemble de la chaîne de valeur, dans les prochaines semaines, afin de faire le point sur la situation et les mesures déjà engagées en soutien aux professionnels de la filière. Ces tensions démontrent la pertinence de l'action menée par le Gouvernement depuis le début du quinquennat et accélérée dans France Relance, pour la résilience de nos approvisionnements et des chaînes de valeur, et le soutien aux projets qui concourent à notre autonomie stratégique dans les secteurs clés. L'appel à projet résilience du plan de relance finance à ce jour plus de 300 projets de relocalisation sur notre territoire, représentant 2,1 milliards d'euros d'investissement industriel, aidés à hauteur d'un demi-milliard d'euros par l'État. Nous renforçons ainsi notre souveraineté économique dans 5 secteurs critiques clés : la santé, l'agroalimentaire, l'électronique, les intrants essentiels à l'industrie et la 5G.

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