Question de M. LE GLEUT Ronan (Français établis hors de France - Les Républicains) publiée le 29/04/2021

M. Ronan Le Gleut attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères, sur les conséquences de la réforme du baccalauréat sur la mobilité internationale des bacheliers français.
La réforme du baccalauréat qui voit disparaître les séries L, S et ES, et où le contrôle continu compte désormais pour 40 % de la note finale, oblige les universités étrangères à adapter leur modèle d'évaluation du système scolaire français. En effet, l'ajout de choix d'enseignements de spécialité en Première et Terminale et d'options supplémentaires modifient profondément le baccalauréat. Les lycéens qui souhaitent étudier à l'étranger s'interrogent sur le choix le plus pertinent à opérer, en particulier dans le choix des enseignements de spécialité en fonction des études supérieures qu'ils souhaitent poursuivre.
Par ailleurs, les lycéens scolarisés dans les établissements homologués par l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) ou qui préparent le baccalauréat français depuis l'étranger par le centre national d'enseignement à distance ou un autre établissement, souhaitent parfois étudier dans leur pays de résidence ou dans un autre pays étranger. En effet, tous les bacheliers français établis à l'étranger ne poursuivent pas obligatoirement leurs études en France, même si l'agence Campus France promeut avec talent l'excellence des formations supérieures françaises.
Le nouveau baccalauréat devrait donc entraîner de nouvelles conditions d'admissibilité. En effet, la réforme a un impact sur le barème des notes. Il ne suffit donc pas de traduire la réforme auprès des universités étrangères mais bien d'en expliquer la philosophie et le contenu. Enfin, accompagner les universités étrangères afin qu'elles adaptent leurs critères de sélection paraît nécessaire.
Il souhaite donc savoir comment le Gouvernement agit pour s'assurer que la réforme du baccalauréat ne pénalise pas les bacheliers français, qu'ils vivent en France ou à l'étranger, et qui souhaitent étudier dans une université hors de France. En particulier, il souhaite savoir quelle communication est adressée aux universités étrangères par nos postes diplomatiques.

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Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 30/09/2021

La réforme du baccalauréat permet de rapprocher ce diplôme des standards internationaux et peut ainsi contribuer à faciliter la mobilité internationale des bacheliers français. Cela est particulièrement vrai pour les bacheliers issus du réseau homologué de l'enseignement français à l'étranger qui regroupe 540 établissements dans près de 140 pays, accueillant 370 000 enfants. Dans ce cadre, la réforme appelle un travail de valorisation et d'explication auprès des établissements d'enseignements supérieurs étrangers qui accueillent des bacheliers français ou issus des établissements d'enseignement français à l'étranger. Les ambassades sont donc totalement mobilisées pour appliquer le nouveau système et, le cas échéant, le promouvoir auprès de nos partenaires étrangers. A cet égard, une enquête a été réalisée par l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) à l'automne 2019, en lien avec le ministère de l'Europe et des affaires étrangères, auprès de 173 postes, pour évaluer la reconnaissance du baccalauréat par les systèmes d'enseignement supérieur étrangers. Cette étude a montré que, dans les trois quarts des pays, le baccalauréat bénéficie d'une reconnaissance identique au diplôme de fin d'études locales. Dans les pays où la reconnaissance du baccalauréat français est encadrée par un accord intergouvernemental, les postes diplomatiques, en lien avec le ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports (MENJS), ont pris l'attache des autorités éducatives afin de procéder aux adaptations nécessaires. Par exemple, certains pays demandent une conversion des notes obtenues par l'élève. Ainsi, la réforme a conduit les postes diplomatiques, en lien avec le MENJS, à renégocier les grilles de conversion en vigueur avec les autorités éducatives locales. La communication avec les universités étrangères susceptibles d'accueillir des bacheliers de l'EFE est cruciale. En lien avec l'AEFE et l'agence Campus France, les ambassades ont été instruites de mener une campagne de communication spécifique sur la réforme du baccalauréat en France et dans le réseau homologué à l'étranger. Certains postes diplomatiques ont d'ores et déjà entrepris des démarches afin de présenter le nouveau baccalauréat aux universités locales qui accueillent des bacheliers de l'enseignement français à l'étranger. C'est le cas aux États-Unis et au Canada où 87% des lycéens font le choix d'y poursuivre leurs études. C'est dans ce cadre que les deux postes diplomatiques ont organisé dès février 2020 une journée de présentation et de promotion du nouveau diplôme auprès de représentants de 39 universités américaines et canadiennes.

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