Question de M. MASSON Jean Louis (Moselle - NI) publiée le 05/08/2021

M. Jean Louis Masson attire l'attention de Mme la ministre de la culture sur le fait qu'un décret du 30 juillet 2013 a légalisé l'utilisation de détecteurs de métaux.
Or ces appareils sont souvent utilisés pour réaliser de véritables chasses aux trésors qui ont pour effet de détruire les sites archéologiques. La situation est vraiment préoccupante dans la mesure où par le passé, la découverte de trésors enfouis était assez rare car elle résultait du hasard. Actuellement, un grand nombre de chercheurs de trésors sont uniquement motivés par l'appât du gain ; ils n'hésitent pas à détruire les sites archéologiques et ils les trouvent d'autant plus facilement que le détecteur de métaux permet des recherches systématiques.
Il lui demande donc s'il serait possible de rétablir une règlementation beaucoup plus stricte de l'utilisation des détecteurs de métaux et de renforcer les sanctions pénales en cas d'atteinte à un site archéologique.

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Réponse du Ministère de la culture publiée le 07/10/2021

La législation relative à l'utilisation des détecteurs de métaux est restée inchangée depuis l'adoption de la loi n° 89-900 du 18 décembre 1989 relative à l'utilisation des détecteurs de métaux et son décret d'application n° 91-787 du 19 août 1991, tous deux codifiés à droit constant dans le code du patrimoine. Elle pose comme préalable à l'utilisation de détecteurs de métaux pour la recherche de monuments et objets pouvant intéresser la préhistoire, l'art ou l'archéologie, la délivrance, par le préfet de région, d'une autorisation, qui se fonde sur les qualifications du demandeur et sur son projet scientifique. Il est indéniable que des atteintes irréversibles sont régulièrement portées au patrimoine archéologique par des utilisateurs de détecteurs de métaux et qu'au regard des préjudices et pertes infligés à ce bien commun, le ministère de la culture se doit de porter une attention particulière à la poursuite des infractions pénales et à mettre en œuvre les voies de droit qui lui sont ouvertes afin qu'elles soient sanctionnées. Afin de protéger au mieux le patrimoine archéologique de ces atteintes, la loi relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine, votée en 2016, a modifié le code pénal pour prendre en compte le risque de destruction, de dégradation et de détérioration du patrimoine archéologique. Elle a par ailleurs consacré la propriété publique des vestiges archéologiques, permettant ainsi de mieux faire valoir auprès des instances judiciaires les préjudices subis par la Nation en raison de la dégradation, de la destruction et du vol de ce patrimoine par nature fragile. Parallèlement, les services déconcentrés du ministère de la culture ont développé et renforcé, depuis 2014, les actions pénales contre les atteintes portées au patrimoine archéologique. L'ensemble des services concernés du ministère de la culture est ainsi mobilisé sur ce sujet qui constitue une priorité des politiques publiques du ministère de la culture.

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