EXAMEN EN COMMISSION

Au cours d'une réunion tenue dans l'après-midi du 22 novembre 2000 sous la présidence de M. Adrien Gouteyron, la commission a procédé à l'examen du rapport pour avis de Mme Hélène Luc sur les crédits pour 2001 de l'enseignement technique .

Un débat a suivi l'exposé du rapporteur.

M. Albert Vecten a estimé que l'évolution préoccupante des effectifs dans l'enseignement professionnel, compte tenu des besoins de notre économie, appelait un effort d'information et d'orientation des élèves dès le collège, qui souvent, d'ailleurs, ne connaissent plus la réalité des métiers, y compris de ceux exercés par leurs parents, et il a regretté à cet égard que l'éducation nationale manque de personnels d'orientation. S'interrogeant par ailleurs sur les raisons d'une réduction de l'obligation de service des PLP, il a insisté sur l'importance du suivi pédagogique des stagiaires en entreprise.

M. Roger Hesling a souligné la nécessité d'un effort en faveur de l'enseignement professionnel et a confirmé que de nombreux élèves se voyaient proposer une embauche avant la fin de leur formation.

Evoquant le volume encore important du chômage, il a par ailleurs souhaité qu'une formation professionnelle accélérée soit proposée aux chômeurs adultes.

M. Pierre Laffitte a estimé que les lycées professionnels avaient un rôle considérable à jouer en matière de formation professionnelle initiale ou continue, notamment en raison de l'évolution rapide des métiers, et a noté que les formations qu'ils offrent étaient désormais en concurrence avec celles débouchant sur des certifications que proposent d'autres opérateurs publics ou privés.

Il a souhaité que l'enseignement professionnel et ses enseignants contribuent à répondre aux nouvelles demandes de formation, selon des formules qui pourraient être inspirées de l'exemple des groupements d'établissements pour la formation des adultes (GRETA).

Il a cité à cet égard la formation au métier de " web master ", désormais proposée à Sophia Antipolis aux chômeurs, en liaison avec l'ANPE.

M. Adrien Gouteyron, président , a exprimé la crainte qu'une rétribution obligatoire des stagiaires n'entraîne une réduction du nombre des stages proposés par les entreprises.

Il s'est interrogé sur la nature des futures classes de troisième d'orientation, et sur ce qui les différencierait des classes de quatrième et de troisième technologiques qu'il est par ailleurs prévu de rénover. Il a demandé si ces classes d'orientation étaient appelées à rester des classes de collège, assurant une formation générale commune, ou à devenir des structures autorisant une orientation précoce vers les filières professionnelles. Il a souhaité que leur rôle soit précisément défini, sauf à créer une nouvelle filière de relégation.

Répondant à ces interventions, Mme Hélène Luc, rapporteur pour avis , a notamment apporté les précisions suivantes :

- si de nombreux jeunes ne connaissent pas le métier exercé par leurs parents, d'autres sont encore moins motivés dans leur orientation scolaire et professionnelle du fait que leurs parents sont au chômage ;

- des actions de formation adaptées permettent d'orienter les jeunes en grande difficulté, et désoeuvrés, vers des activités professionnelles, comme l'ont démontré certaines expériences menées dans le département du Val de Marne ;

- si le chômage concerne les adultes, il touche aussi les jeunes diplômés, les jeunes chômeurs sans qualification relevant plutôt de stages d'insertion adaptés à leur situation ;

- la réduction de l'obligation de service des PLP répond à une vieille revendication des intéressés, relayée à des titres divers par leurs organisations syndicales ; cet alignement sur les obligations d'autres catégories d'enseignants est justifié par l'évolution des formations dites de spécialités qui suppose désormais un travail important de préparation des cours et de corrections ;

- le suivi pédagogique des stagiaires est extrêmement bénéfique pour les jeunes et conduit aussi les entreprises à être plus rigoureuses sur le contenu des stages proposés ;

- les PLP pourraient sans doute participer davantage à des actions de formation extérieures, de type GRETA, notamment dans la cadre de la formation aux nouveaux métiers ;

- il conviendra de demander au ministre, lors du débat budgétaire, des précisions sur la nature des nouvelles classes de troisième d'orientation et sur leur articulation avec les classes de quatrième et de troisième technologiques rénovées.

Au terme de ce débat, suivant les propositions de son rapporteur pour avis, la commission a décidé, à l'unanimité des commissaires présents, de donner un avis favorable à l'adoption des crédits de l'enseignement technique pour 2001.

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