CHAPITRE IER -

PANORAMA DE L'OUTRE-MER FRANÇAIS

I. L'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE DES DÉPARTEMENTS D'OUTRE-MER EN 2000

A. LA MARTINIQUE : UNE CROISSANCE INÉGALE SELON LES SECTEURS

L'année 2000 a été, sur le plan social, beaucoup plus calme que 1999 et, avec le passage aux 35 heures, l'évolution des salaires est restée modérée. La hausse des prix a été inférieure à celle de la métropole, résultant en partie de l'augmentation du prix des produits pétroliers.

Sur le plan sectoriel, les performances des activités liées aux échanges extérieurs, comme le tourisme, ont été décevantes, à l'exception des secteurs de la banane et du rhum. En revanche, les activités relevant de la demande locale, comme le commerce et le BTP, connaissent des résultats encourageants. Le secteur du BTP est porté par la commande publique évaluée à 305 millions d'euros (2.001 millions de francs)  pour la réalisation de grands chantiers d'équipement.

1. L'activité des principaux secteurs économiques

En matière agricole , la valeur de la production agricole finale s'est élevée à 301,90 millions d'euros (1.980,33 millions de francs)  en 1999, en diminution de 1,5 % par rapport à 1998.

Une meilleure valorisation de la production légumière et, dans une moindre mesure, de la canne et des cultures florales n'a pas compensé la réduction significative observée dans la filière banane (- 14,53 millions d'euros, soit - 95,31 millions de francs), du fait de la baisse des cours.

Mais les exportations de banane en volume ont progressé en 2000, atteignant 268.455 tonnes contre 265.524 tonnes en 1999.

Cette croissance ne doit cependant pas masquer la faiblesse structurelle de ce secteur, qui traverse une période difficile liées aux condamnations successives, de l'Europe par l'organisation mondiale des marchés (OMC), à propos des règles communautaires commerciales appliquées à cette production.

La production de sucre en diminution de 14 % (5.478 tonnes contre 6.341 tonnes en 1999), se limite à la seule satisfaction des besoins locaux.

La production de rhum est en nette progression (+16,9 %), mais la demande élevée en canne de la part des distilleries, pour accroître leur niveau de stock, n'est pas encore totalement satisfaite. Les ventes en direction de la métropole continuent d'augmenter pour atteindre 45.559 hectolitres contre 43.171 hectolitres en 1971, et les ventes sur le marché local sont orientées favorablement depuis 1998. En revanche, les ventes hors métropole, qui représentent une faible part, sont en forte baisse (-23 %).

En Martinique, le secteur du BTP occupe une place importante dans l'économie locale. Avec 10.400 actifs en 1998, il emploie 9 % du total des actifs occupés et réalise 7,4 % de la valeur brute ajoutée marchande.

Le secteur de la construction a bénéficié durant l'année 2000 d'une conjoncture économique et sociale encore bien orientée, après une année 1999 plus que satisfaisante. Selon la cellule économique du BTP, la commande publique (appels d'offres attribués en 2000) aurait avoisiné près de 305 millions d'euros (2.001 millions de francs).

La réalisation d'infrastructures d'envergure constitue le principal moteur de l'embellie économique du secteur BTP depuis deux ans. On peut citer, notamment, la construction des lycées de Ducos et de Bellefontaine, le port de plaisance de l'Etang Z'Abricots et la ZAC Perrinon à Fort de France notamment.

Fin 2000, l'offre d'hébergement touristique de la Martinique comprenait 8.730 unités d'hébergement (dont 6.770 chambres d'hôtels, résidences de tourisme et villages de vacances et 1960 en gîtes, meublés et villas). La capacité d'hébergement de la Martinique a augmenté d'environ 50 % au cours des huit dernières années.

548.000 touristes de séjour non plaisanciers ont été accueillis en 2000, ce qui représente 7.000.000 nuitées (dont 2.000.000 nuitées en hôtels, résidences de tourisme et villages de vacances).

Il convient d'y ajouter les 44.800 plaisanciers ayant fréquenté les bases de la baie de Fort de France et du Marin et 289.500 croisiéristes venus lors de 306 escales de bateaux de croisière. Mais le nombre des visiteurs croisiéristes a reculé de 14,6 % en 2000 et le nombre moyen de passagers par bateau est passé de 1.241 en 1998 à 1.040 en 1999 et à 946 en 2000.

Au total, la Martinique a reçu, en 2000, 928.200 visiteurs (contre 993.450 en 1999), ce qui marque, pour la deuxième année consécutive, un recul de fréquentation après une longue période de croissance . Une première statistique portant sur les quatre mois de janvier à avril 2001 révèle un nouveau recul de 8,3 %.

L'image de marque de la Martinique doit en effet être revalorisée pour enrayer la démarche de certaines compagnies maritimes qui ont supprimé l'escale de Fort-de-France au profit d'autres îles de la Caraïbe.

Plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer ces résultats plutôt décevants ; on peut citer la politique des transporteurs aériens, qui réduisent l'offre de sièges, en raison des restructurations intervenues dans le secteur, la très vive concurrence des prix pratiqués à Cuba et Saint-Domingue, une promotion insuffisante et plus généralement une politique touristique mal coordonnée.

2. Une situation sociale qui s'améliore

Malgré un indicateur de chômage qui reste élevé (26 % de la population active), la reprise de l'emploi amorcée en 1999 se confirme en 2000, et le nombre de chômeurs diminue de 10,6 %.

Cette diminution résulte d'évolutions contrastées. On constate ainsi une forte augmentation du nombre d'inscriptions à l'ANPE (+30,6 %), mais également une progression des offres d'emplois (+12,2 %) et surtout une hausse des placements réalisés par l'ANPE (+11,6 %) ce qui témoigne d'une meilleure adéquation entre l'offre et la demande d'emplois.

On enregistre, par ailleurs, une forte baisse du nombre de chômeurs de moins de 25 ans (-21 %) et de ceux de plus de cinquante ans -dans une moindre proportion. Enfin, la baisse du nombre de chômeurs de longue durée est très marquée, ces derniers représentant 53 % des chômeurs en 2000 contre 62 % en 1999.

Malgré la reprise économique en 2000, 30.000 personnes ont bénéficié du revenu minimum d'insertion (RMI) soit une augmentation de 6 %. L'effectif des allocataires du RMI représente 17,8 % de la population active fin 2000, contre 16,4 % en moyenne dans les DOM et 3,4 % en métropole.

3. Un déficit structurel de la balance commerciale

En 2000, malgré un taux de progression des exportations plus important que celui des importations, le déficit du solde commercial atteint près de 1.448 millions d'euros (9,5 milliards de francs) en 2000, en augmentation de 7 %. Mais le taux de couverture s'est amélioré, atteignant 16,9 % en 2000.

En millions d'euros

 

1998

1999

2000

Variations 2000/1999

Importations

1 523

1 617

1 742

7,8 %

Exportations

256

261

294

12,6 %

Balance commerciale

- 1 267

- 1 355

- 1 448

6,8 %

Taux de couverture

16,8 %

16,1 %

16,9 %

4,5 %

Source : Direction générale des douanes

B. LA GUADELOUPE : UNE NOTE OPTIMISTE POUR 2000 À CONFIRMER

Dans le prolongement de l'année 1999, l'année 2000 s'est achevée sur une note optimiste, la plupart des secteurs d'activité ayant enregistré une amélioration de leur chiffre d'affaires. La reprise économique a eu des effets positifs sur la situation de l'emploi et, en conséquence, le climat d'apaisement social observé en 1999 se poursuit en 2000.

1. Une hausse de l'activité dans la plupart des secteurs économiques

Les exportations de bananes ont augmenté par rapport à 1999 pour atteindre un niveau jamais égalé depuis 1994 (87.896 tonnes en 2000 contre 81.779 en 1994). La filière cannière a enregistré une campagne légèrement moins bonne que l'année précédente. La réduction de la quantité de canne broyée n'a cependant pas eu d'impact sur la production du sucre qui s'élève à 66.154 tonnes, en hausse de 1,5 % en raison de l'amélioration du rendement moyen « tel quel ». Alors que la production de rhum a légèrement diminué, la commercialisation a augmenté de 7,5 % en un an, permettant ainsi d'écouler une partie des stocks.

Le secteur de la pêche demeure peu structuré, mais la filière affiche de bons résultats pour l'année 2000 avec une augmentation de la production de 10 %. La production aquacole est restée stable. L'avenir s'annonce cependant prometteur puisque de nouvelles espèces de poissons devraient être commercialisées au cours de deux prochaines années.

Dans le domaine du bâtiment et travaux publics , les carnets de commande sont restés bien garnis, et même davantage par rapport à 1999, grâce au secteur de la maison individuelle et du logement social dont les financements (LBU) ont été consommés intégralement. Par ailleurs, la commande publique a été forte tant pour les bâtiments que pour les infrastructures routières. Les charges qui s'étaient alourdies pendant le premier semestre se sont allégées dans la deuxième partie de l'année alors que les trésoreries, bien que s'améliorant au second semestre, sont restées tendues notamment à cause de la longueur des délais de paiement.

Au cours de l'année 2000, le secteur industriel a globalement enregistré une hausse de son niveau d'activité, l'industrie des biens de consommation restant la principale composante de l'industrie guadeloupéenne.

S'agissant du tourisme , la Guadeloupe offrait 12.000 unités d'hébergement à la fin de 2000 (dont 9.800 en hôtels, résidences de tourisme et villages de vacances et 2.200 en meublés, villas et gîtes ruraux), ce qui représente un recul de 2 % par rapport à la capacité d'hébergement de 1999 (fermeture de plusieurs établissements à Gosier et Sainte-Anne avec réouverture prévue en fin 2001) mais une augmentation de plus de 80 % de l'offre d'hébergement en 11 années. 43 % de la capacité d'hébergement du département de la Guadeloupe sont concentrés à Saint Martin et Saint Barthélémy.

On estime que la Guadeloupe a reçu 790.000 clients, dont 69 % sont français, pour des séjours non plaisanciers en 2000 contre 730.000 en 1999, ce qui a représenté 9.000.000 nuitées dont 2.500.000 nuitées hôtelières.

La durée moyenne de séjour reste de l'ordre de 5,8 jours.

A ces touristes de séjour, il convient d'ajouter les 392.000 croisiéristes venus à Pointe-à-Pitre en 2000 (379.000 en 1999, 418.000 en 1998 et 610.500 en 1996), ce qui marque un recul de 35,8 % en quatre ans mais une remontée de 3,5 % par rapport à 1999, 61.400 croisiéristes à Saint-Barthélémy (74.000 en 1999). Plus de 80 % de ces croisiéristes sont des Nord Américains et 15 % des Européens de l'Ouest.

Le nombre des plaisanciers recensés en Guadeloupe était en 2000 de l'ordre de 55.000, 70 % d'entre eux étant des étrangers (Nord-américains, Allemands et Italiens notamment).

2. L'amélioration de la situation sociale

Grâce à la reprise économique qui s'est dessinée en 2000, on enregistre une diminution du taux de chômage de 10,2 % en 2000. L'amélioration de la situation de l'emploi est plus favorable aux jeunes de moins de 25 ans. Avec 47.842 demandeurs d'emploi, le taux de chômage s'établit à 24,9 % de la population active en diminution de 4,6 points . Le climat social s'est apaisé, compte tenu du dynamisme de l'activité économique, mais la nature des conflits a changé, ceux-ci durant plus longtemps.

L'augmentation du nombre des allocataires du RMI s'est ralentie en 2000, les bénéficiaires s'établissant à 29.338 personnes.

3. Une balance commerciale structurellement déficitaire

En millions d'euros

 

1998

1999

2000

Importations

1 632

1 580

1 820

Exportations

107

144

138

Balance commerciale

- 1 524

- 1 436

- 1 681

Taux de couverture

6,6 %

9,1 %

7,6 %

Source : Direction régionale des douanes

Le solde commercial reste structurellement déficitaire, évoluant d'année en année au gré du niveau des productions agro-industrielles.

C. LA GUYANE : UNE PROGRESSION DE L'ACTIVITÉ DÉCEVANTE

En 2000, et malgré un environnement national et international porteur, la progression de l'activité économique est décevante, après une année 1999 globalement orientée à la hausse.

La croissance a été portée essentiellement par les dépenses de consommation des ménages.

1. Des résultats contrastés selon les secteurs d'activité

L'année 2000 a été marquée par le dynamisme des activités spatiales à la faveur d'une reprise du marché commercial du transport spatial. Ainsi, 30 satellites ont été lancés en 2000 contre seulement 21 en 1999. Avec 12 lancements, Arianespace a assuré plus de 50 % de ces mises en orbite. Un tiers des tirs ont été assurés avec des lanceurs Ariane 5. L'année 2000 a également été riche en commandes puisqu'un record de 25 contrats nouveaux a été établi pour le lancement de 16 satellites et 9 engins spatiaux de desserte de la Station spatiale internationale. D'importants investissements ont également été réalisés en 2000 pour adapter les installations au sol et préparer l'arrivée des nouvelles versions d'Ariane 5 prévues à l'horizon 2002.

Le secteur du bâtiment , très largement dépendant de la commande publique, a enregistré un repli en 2000 après une année 1999 orientée à la hausse. Les engagements de travaux au titre de la commande publique se sont élevés à 150,47 millions d'euros (987 millions de francs) contre 164,19 millions d'euros (1.077 millions de francs) en 1999, soit une diminution de l'ordre de 8,4 %. Cette évolution défavorable résulte des retards pris dans la programmation 2000-2006, du nombre important d'appels d'offres infructueux, lié à la faiblesse des prix plafonds imposés dans le cadre de certains marchés publics, des difficultés à trouver des entreprises sur certains chantiers, notamment dans les communes de l'intérieur et de la pénurie de réserves foncières aménagées.

Le secteur de la pêche subit depuis deux ans une diminution sensible de son activité en raison de la raréfaction de la ressource halieutique et de la diminution de la taille des prises. Il affecte la production et les exportations et engendre des difficultés financières au niveau des armements. Les conditions climatiques, l'existence de cycles dans le renouvellement de la ressource, des méthodes de pêche inadaptées, ou la concurrence d'équipages étrangers sont autant de causes avancées pour expliquer cette tendance défavorable. En 2000, les prises de crevettes ont enregistré une diminution de l'ordre de 27 %, les exportations reculant par ailleurs de 26 % en valeur. De même, la pêche de vivanneaux s'est contractée de 23 % et les exportations de poissons diminuent parallèlement de 9 %. Dans ce contexte, le plan de désendettement de la filière artisanale crevettière semble bloqué. Des efforts de modernisation du secteur sont néanmoins réalisés avec l'aide notamment des financements publics.

Après une année 1999 particulièrement décevante, l'année 2000 ne présente pas d'amélioration pour la filière riz qui a souffert des mauvaises conditions climatiques du premier semestre. Sur l'ensemble des deux cycles, la production de riz a reculé de 2 % en 2000 (après - 21 % en 1999) en dépit d'une augmentation des surfaces ensemencées de l'ordre de 12 %. Les exportations de riz ont en conséquence chuté sensiblement, de 24 % en volume et de 31 % en valeur.

En ce qui concerne le tourisme , la capacité d'hébergement de la Guyane est de l'ordre de 1.450 unités (dont 1.272 chambres pour les 28 hôtels classés du département). 88 % de ces chambres sont situées dans l'île de Cayenne et dans la zone de Kourou-Sinnamary.

La fréquentation touristique représente près de 70.000 touristes en 2000. 65 % de ces touristes viennent de métropole et 20 % des Antilles françaises. Il s'agit soit d'un tourisme de découverte en forêt équatoriale par le biais de la descente des fleuves, soit de séjours à l'hôtel de la part de personnes venues en Guyane pour affaires ou lors des lancements des fusées européennes. Le comité du tourisme de la Guyane a mis en place des mesures destinées à renforcer l'activité touristique.

La production aurifère , qui restait inférieure à une centaine de kilos dans les années 1970, s'est progressivement développée au cours des années 1980 pour atteindre, 4.900 kg en 1999 et 6.700 kg en 2000.

L'inventaire minier, commencé en 1975, a permis au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) d'explorer à ce jour environ 52 % du territoire du département, les résultats disponibles ayant confirmé la possibilité d'une exploitation industrielle de l'or primaire.

Compte tenu de la technicité et des capitaux nécessaires, seules des compagnies internationales spécialisées peuvent prétendre à ce marché. Certaines d'entre elles ont d'ores et déjà créé des filiales françaises en Guyane, dont Guyanor Ressources SA (filiale de la société canadienne Golden Star), ASARCO Guyane française (filiale de la société américaine ASARCO) ou encore le groupe minier australien West Mining Corporation.

L'exploitation industrielle reste subordonnée aux résultats des recherches concernant la teneur des gisements ainsi que l'importance de leur continuité ou discontinuité.

En 2000, l'exploration devrait connaître de nouvelles perspectives avec l'accord de partenariat conclu entre, d'un côté, les sociétés Guyanor ressources S.A. et Golden Star Ressources et, de l'autre côté, le groupe Rio Tinto pour l'avancement du projet aurifère Paul-Isnard.

2. Une situation sociale fragilisée

La fin de l'année 2000 a été marquée par une succession de conflits sociaux, ce qui a engendré une hausse générale du sentiment d'insécurité. Néanmoins, les principaux indicateurs socio-économiques sont restés, dans l'ensemble, correctement orientés.

Le recul du chômage amorcé en 1999 s'est accentué au cours de l'année 2000 avec une diminution de 8,6 %. Avec une nouvelle baisse de plus de 20 %, les jeunes ne représentent plus que 14 % des demandeurs d'emploi. Au 31 décembre 2000, le taux de chômage s'établit à 18,7 %, soit 1,7 point de moins qu'à la fin de l'année précédente.

Mais le nombre d'allocataires du RMI a augmenté de 5,1 % et la population bénéficiaire représente plus de 13 % de la population du département.

3. Une nouvelle aggravation du déficit commercial

Le taux de couverture (hors spatial) des importations par les exportations s'est légèrement dégradé pour s'établir à 19,9 %, soit - 0,4 point. Cette évolution reflète principalement la progression importante des importations en valeur (+ 18,9 %), liée pour partie au renchérissement du dollar par rapport à l'euro conjuguée à l'augmentation des prix des hydrocarbures. L'accroissement de la valeur des exportations (+ 16,4 %) est imputable pour l'essentiel aux activités aurifères. Sous l'impulsion des importations, le déficit commercial s'est aggravé de 19,5 %.

En millions d'euros

 

1998

1999

2000

Importations globales

536,76

519,11

618,40

Exportations globales

111,05

105,76

123,06

Balance commerciale globale

- 425,71

- 413,35

- 495,34

Taux de couverture hors activité spatiale

20,7 %

20,4 %

19,9 %

Source : Direction régionale des douanes

D. LA RÉUNION : CROISSANCE DE L'ACTIVITÉ EN 2000

Le département a bénéficié, au premier semestre 2000, de l'amélioration conjoncturelle initiée en 1999, la consommation et l'investissement ayant dynamisé en relative synergie l'activité économique.

1. Les secteurs d'activité ont connu des évolutions contrastées

Après une campagne sucrière 1999-2000 exceptionnelle, la campagne 2000-2001 s'inscrit en baisse de 6 % avec 1.821 milliers de tonnes de cannes broyées, retrouvant ainsi le niveau de la moyenne décennale. Les conditions climatiques défavorables expliquent ces résultats en retrait.

La campagne rhumière a été caractérisée en 2000 par une augmentation de 8,8 % de la production, incluant une progression de 51,8 % des rhums légers. Les exportations de l'alcool issu de la canne ont augmenté de 12,7 % alors que les ventes sur le marché local ont diminué de 4,1 % pour la deuxième année consécutive.

Au sein des autres filières végétales , les fruits et légumes apparaissent comme les principales productions agricoles de l'île en terme de valorisation hors subventions (39,1 %). La production légumière couvrirait ainsi plus de 80 % des besoins de la population réunionnaise.

La situation des cultures d'exportation traditionnelles s'avère en revanche plus incertaine, la production de géranium atteignant un palier après trois années de croissance. La conjoncture pour la filière vanille est, en revanche, beaucoup plus porteuse après les dégâts occasionnés dans les plantations par un cyclone à Madagascar, portant le prix mondial de 35 à 140 USD/kg. Cette amélioration ne devrait être que passagère, une fois la production malgache rétablie.

Parallèlement, les filière d'élevage ont été marquées par la succession des crises alimentaires en métropole.

S'agissant de l'exploitation des ressources halieutiques, les prises ont fortement augmenté tant en quantité qu'en valeur, les recettes procurées par les exportations ayant dépassé pour la première fois en 2000 les dépenses d'importations.

Au sein du secteur secondaire , les enquêtes de conjoncture trimestrielles réalisées par l'IEDOM ont mis en évidence des résultats stables pour l'ensemble de l'industrie. Néanmoins, certains sous-secteurs comme les branches des produits chimiques et du plastique ont subi l'accroissement du coût des produits pétroliers, qui a pesé sur leur marge. On enregistre par ailleurs une diminution régulière, depuis le début de la décennie, du poids de l'agroalimentaire, fleuron de l'industrie réunionnaise, en termes tant de chiffre d'affaires réalisé que d'effectif employé.

Par ailleurs, l'artisanat, composante essentielle de l'économie réunionnaise, aurait généré en 2000 un volume d'affaires de 806 millions d'euros (5,3 milliards de francs), en croissance de 10,5 % par rapport à l'année précédente. Le secteur poursuit sa restructuration et a engagé des investissements significatifs pour améliorer sa productivité et lutter contre la concurrence.

L'activité des entreprises de bâtiment et travaux publics a été très satisfaisante en 2000, malgré un niveau décevant des engagements de la ligne budgétaire unique (LBU) dans le logement social. Les autres marchés traditionnels du secteur ont pu servir d'alternative, comme en 1998.

Enfin, le secteur touristique présente en 2000 des résultats très satisfaisants, avec un nombre de touristes en croissance de 9,1 %. Le taux de fréquentation hôtelière s'est amélioré de 0,9 point, dépassant ainsi le niveau record de 1998. Il convient de retenir que les recettes du tourisme estimées à 320 millions d'euros (2.099 millions de francs) sont supérieures de 40 % à la valeur totale des exportations de marchandises produites à La Réunion .

2. L'amélioration de la situation sociale

L'année 2000 se traduit par une accélération de la baisse du nombre de chômeurs (-3,1 %), qui fait suite à la relative stabilité observée en 1999, le nombre de demandeurs d'emploi s'élevant fin 2000 à 91.999. Cette amélioration semble plus liée à la conjoncture qu'à la mise en place de nouveaux contrats aidés, ce qui constitue un signal très positif pour l'avenir. Néanmoins, la Réunion occupe toujours la première place des régions françaises pour son taux de chômage (32,4 %) au 31 décembre 2000.

La progression du nombre d'allocataires du Revenu minimum d'insertion a été contenue à +2,6 %. 63.417 personnes en bénéficiaient, fin 2000, ce qui représente 8,7 % de la population totale de l'île.

3. Une légère augmentation du déficit de la balance commerciale

(millions d'euros)

 

1998

1999

2000

Importations

2 341

2 419

2 721

Exportations

186

193

227

Balance commerciale

-2 155

-2 226

-2 495

Taux de couverture


7,9 %


8,0 %


8,3 %

Source : Direction régionale des douanes

Le déficit de la balance commerciale s'est accru en 2000 de 12 %, mais le taux de couverture s'améliore très légèrement de 0,3 points.

E. SAINT-PIERRE ET MIQUELON

1. Une économie dominée par les problèmes de reconversion et de diversification

La réduction de 33 % du quota de pêche à la morue pour la saison d'avril 2000 à mars 2001, en raison de la fragilité de la ressource, a entraîné une diminution de la pêche industrielle et de l'activité de transformation du poisson d'Interpêche. Seule la pêche artisanale, avec des prises plus diversifiées, affiche de meilleurs résultats.

La commande publique a baissé avec l'achèvement, en septembre 1999, du chantier de construction de l'aéroport de la Pointe Blanche. Des retards de paiement ont entraîné une crise de trésorerie des entreprises. La construction privée a, par contre, connu une embellie avec 59 permis de construire de résidences principales délivrés en 2000 contre 27 en 1999.

S'agissant du secteur touristique , près de 15.000 touristes ont séjourné à Saint-Pierre-et-Miquelon en 2000 (+20,5 % par rapport à 1999), principalement d'origine nord-américaine, dont 3.200 croisiéristes pour une escale d'une journée. L'archipel dispose désormais d'un aéroport de classe III qui constitue un véritable atout pour le développement touristique.

2. Un marché du travail sans réelle amélioration

Comme en 1999, la situation du marché du travail ne s'est pas améliorée en 2000. Avec 361 personnes inscrites, le nombre de demandeurs d'emploi a augmenté de 7,8 % en moyenne annuelle, du fait notamment d'une moindre embauche dans le BTP .

Le nombre de bénéficiaires du RMI est resté stable en 2000, avec 39 allocataires.

3. Une balance commerciale toujours très déficitaire

En millions d'euros

 

1998

1999

2000

%

2000/1999

Importations

54,746

56,634

63,603

+12

dont Union européenne

25,487

24,844

24,674

-1

Exportations

5,819

7,687

10,846

+41

dont Union européenne

0,213

0,534

1,407

+163

Solde commercial

- 48,927

- 48,947

- 52,758

+7,78

Taux de couverture

10,6 %

13,6 %

17,1 %

-

Source : Service des Douanes

En raison de l'importante progression de la valeur des exportations principalement de poisson, entré en admission temporaire et commercialisé aux Etats-Unis et au Canada, le taux de couverture progresse, pour atteindre 17,1 % en 2000.

Néanmoins, le déficit commercial se creuse et atteint - 52,75  millions d'euros, en progression de 7,78 %.

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