II. UN RECRUTEMENT SATISFAISANT QUI DEVRA ÊTRE CONSOLIDÉ DANS LA DURÉE

La réalisation des objectifs en matière de personnels militaires passe par un flux annuel de recrutement de l'ordre de 18 000 hommes , le volume des départs devant se stabiliser à un niveau sensiblement identique. L'armée de terre constitue ainsi le premier recruteur de France.

En ce qui concerne les officiers , le flux de recrutement concerne près d'un millier de postes par an, dont environ 300 officiers contractuels. Le nombre de candidatures est satisfaisant. En 2004, on comptait 7 candidats pour 1 poste à Saint-Cyr et 3,8 candidats pour 1 poste à l'école militaire interarmes.

S'agissant des sous-officiers , une augmentation significative du recrutement a été décidée pour compenser le flux élevé de départs volontaires. Cet effort porte sur le recrutement corps de troupe, ce qui permet de réduire l'impact sur l'outil de formation, tout en maintenant une attention forte au recrutement de jeunes sous-officiers pour conserver une qualité de recrutement suffisante. Ainsi, alors que la voie corps de troupe offrait environ 1 400 postes par an dans les années 2001-2002, elle concerne plus de 2 000 postes depuis 2003. S'agissant de la voie école, assurant en moyenne 1 600 recrutements par an, la baisse des candidatures a été enrayée en 2003 , où l'on a compté 5,4 dossiers et 3,5 candidatures utiles pour 1 poste, contre 4,4 dossiers et 2,6 candidatures pour 1 poste l'année précédente. Il faut voir dans cette tendance un premier résultat des mesures d'attractivité décidées dans le cadre du fonds de consolidation de la professionnalisation. Des primes modulables ont été mises en place pour favoriser les recrutements dans certaines spécialités considérées comme critiques, en particulier celles en rapport avec les hélicoptères (avionique, motorisation), celles relatives à l'emploi des systèmes de télécommunications et des réseaux informatiques ou encore dans des domaines comme la pyrotechnie, l'optronique ou la détection électromagnétique.

C'est bien entendu le recrutement des engagés volontaires de l'armée de terre (EVAT) qui constitue le principal défi pour l'armée de terre, puisque il doit s'opérer à un rythme très soutenu concernant près de 11 000 postes par an en moyenne. Le taux de sélection, établi par rapport aux dossiers utiles, et non par rapport à l'ensemble des dossiers ouverts, s'améliore régulièrement puisqu'il est passé de 1,15 candidature pour 1 poste en 2001 à 1,21 candidature pour 1 poste en 2003. Certains indicateurs montrent toutefois que le succès ne peut être tenu pour acquis . L'attrition dans les six premiers mois de service qui était de 13 % en 2001 et 2002, a dépassé 18 % en 2003, ce qui est supérieur aux objectifs. De même, en 2003, 70 % des contrats de 3 ans arrivant à échéance ont été renouvelés, conformément aux objectifs, mais le taux n'est que de 57,5 % pour les contrats de 5 ans, qui représentent 85% des contrats signés.

S'agissant des volontaires de l'armée de terre, après l'ajustement opéré ces deux dernières années par transformation de 3 000 postes en postes d'engagés, les effectifs budgétaires deviennent plus cohérents avec le vivier des candidats potentiels et les capacités réelles de recrutement.

Ces différents éléments montrent que l'armée de terre ne dispose que d'une marge étroite pour réussir à conserver un flux de recrutement satisfaisant , notamment s'agissant des engagés. Plus que jamais, l'attention doit être portée à la condition militaire, qui recouvre les différents aspects du déroulement de carrière (rémunération, avancement), mais également les conditions de vie et de travail (rythme d'activité et d'opérations extérieures, disponibilité et qualité des équipements, moyens de fonctionnement).

Enfin, votre rapporteur souhaite évoquer la réserve opérationnelle , qui doit constituer une composante à part entière de l'armée de terre professionnelle. Elle compte actuellement environ 5.200 officiers, 5.400 sous-officiers et 3.600 militaires du rang, ce qui traduit une montée en charge lente mais régulière depuis trois ans. Les crédits disponibles permettent de financer 19 jours d'activité et 200 réservistes environ participent chaque année aux opérations extérieures.

L'objectif final en terme d'effectif a été légèrement révisé à la baisse. Il est maintenant de 29.000 hommes en 2011. Pour l'atteindre, un effort particulier devra être engagé en vue d'accroître le volontariat des militaires du rang de réserve , dont l'effectif reste modeste même s'il progresse . L'une des principales difficultés concerne la compatibilité entre l'engagement dans la réserve et les obligations professionnelles, en particulier dans les petites et moyennes entreprises.

On peut observer que le projet de loi de finances pour 2005 prévoit une majoration de 5 millions d'euros de la dotation consacrée aux réserves , qui passera de 33,5 à 38,5 millions d'euros (+ 14,9 %). Ces moyens supplémentaires permettront de renforcer les activités. Un crédit de 3 millions d'euros est plus spécialement destiné à généraliser les formations militaires initiales des réservistes (FMIR) en vue de favoriser le recrutement de jeunes réservistes issus du secteur civil en facilitant leur intégration au sein des forces armées. Ces formations militaires initiales ne sont pas concurrentes des préparations militaires, qui sont maintenues pour dispenser une formation militaire générale permettant d'opérer une première sélection et d'évaluer la détermination des jeunes à servir dans les armées, soit comme professionnels, soit comme réservistes. Les formations militaires initiales des réservistes constitueront pour leur part une formation plus spécialisée, adaptée aux emplois de réservistes dans l'armée de terre.

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