II. L'ANNÉE 2005 A ÉTÉ MARQUÉE PAR QUELQUES TENSIONS FINANCIÈRES ET OPÉRATIONNELLES

L'armée de l'air améliore incontestablement son efficacité au fil de la Loi de programmation militaire (LPM) 2003-2008. Cependant, le renouvellement de sa flotte de combat, amorcé avec l'arrivée des premiers Rafale, s'accompagne de difficultés auxquelles il faudra rapidement remédier.

Celles-ci tiennent à la carence ponctuelle en matière de drone d'observation et à l'inquiétante envolée des coûts d'entretien du matériel . L'évolution du prix du carburant pourrait menacer la qualité de l'entraînement des équipages, si elle n'est pas correctement compensée. Enfin, le réseau très dense des bases aériennes s'éloigne progressivement des besoins opérationnels de cette armée, du fait de sa modernisation.

A. LES DRONES D'OBSERVATION : LA DIFFICILE TRANSITION DU HUNTER AU SIDM

1. L'apport des Hunter

C'est au début des années 1990 que l'état-major des armées s'est intéressé à ce système de recueil d'information, particulièrement développé par Israël pour surveiller les territoires l'environnant. Cet avion non piloté permet d'effectuer des missions de surveillance longues et fastidieuses, sans mettre en jeu la vie de celui qui le téléguide : autant d'atouts pour un pays aux ressources humaines limitées, bordé de territoires potentiellement hostiles.

L'acquisition de quatre plateformes Hunter à la société Israël Aircraft Industries (IAI) a été décidée en 1994 par le ministère français de la défense.

Ces quatre véhicules, dirigés par deux stations de contrôle au sol, complétées par deux terminaux de liaison de données, disposaient d'un rayon d'action de 50 km, et d'une charge utile de 50 kg. Cette charge permettait la fourniture d'images TV et de données laser pendant près de 12 heures. Livrés au début de l'année 1998, ces systèmes ont été utilisés par l'armée française, avec des résultats convaincants, au Kosovo, puis pour des opérations intérieures, comme la surveillance du sommet du G8 à Evian, en juin 2003, puis celle des cérémonies du 60 e anniversaire du Débarquement allié, en juin 2004.

Ces utilisations sur le territoire national ont été rendues possibles par la création de « bulles » dans l'espace aérien, au sein desquelles les autorités militaires maîtrisent entièrement la circulation aérienne.

Malgré les apports considérables de ces moyens d'information, l'armée de l'air a été conduite à les retirer du service à la fin de l'année 2004, du fait des coûts très élevés d'entretien dus au vieillissement des systèmes.

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