B. LES FLUX D'INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS EN FRANCE

En 2012, selon les chiffres de la CNUCED, le montant des investissements directs étrangers s'est élevé à 25 milliards de dollars, ce qui fait de la France la quatorzième destination mondiale et la cinquième destination européenne. Ce flux est en baisse de 34 % par rapport à 2011.

Selon le rapport annuel 2012 de l'AFII, 693 projets ont été annoncés en 2012, contre 698 en 2011, soit une baisse de 0,7 %. Ces investissements ont permis de créer ou de conserver 25 908 emplois.

Concernant les pays d'origine de ces investissements, l'Europe et l'Amérique du Nord représentent plus des trois quarts des projets, avec une part respective de 58 % et 26 % du nombre total de projets. L'Asie n'est à l'origine que de 12 % des projets. Cette répartition géographique est stable par rapport à 2011.

Le nombre d'emplois induits par ces projets est en baisse depuis 2006, où il avait atteint un record en s'établissant à 39 998. Cela s'explique en partie par la diminution de la taille moyenne des projets : le nombre moyen d'emplois créés ou sauvegardés par projet est passé de 60 en 2006 à 37 en 2012.

Des différences fortes existent entre les régions d'accueil. Six régions concentrent 71% des projets investissements générés en 2012 : Ile-de-France, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Midi-Pyrénées, Alsace et Nord-Pas de Calais. Ces six régions comptabilisent 69 % des emplois créés ou sauvegardés. L'Ile-de-France représente à elle seule 29 % du nombre total de projets et 20 % des emplois. Pour lutter contre cette polarisation, l'AFII promeut la diversité des territoires auprès des entreprises étrangères. En particulier, elle contribue à l'implantation d'activités dans les zones prioritaires, à travers la mobilisation des aides à finalité régionale AFR. En 2012, un quart des emplois induits par les projets d'investissements étrangers sont situés dans les zones AFR. Symétriquement, l'Agence communique de manière transparente et égalitaire à l'ensemble des régions les projets détectés, ce qui permet à tous les territoires de manifester leur intérêt.

C. VERS LA FUSION AVEC UBIFRANCE : UNE FAUSSE BONNE IDÉE ?

Le rapport Bentejac-Desponts, remis le 26 juin 2013 à la ministre du commerce extérieur, propose de fusionner l'AFII et Ubifrance, l'agence française pour le développement international des entreprises, afin de donner naissance à l'agence France International . Cette nouvelle entité devrait rassembler, à terme, l'ensemble des opérateurs positionnés à l'export, qu'ils soient généralistes comme les équipes internationales des chambres de commerce et d'industrie, ou spécialisés dans un secteur comme la Sopexa.

La création de France International aurait un double objectif : la rationalisation des moyens et la simplification de la vie des entreprises. Elle permettrait également la création de synergies. Ainsi, selon le ministère du commerce extérieur, la forte présence à l'international d'Ubifrance enrichirait le réseau de l'AFII.

Le rapprochement entre l'AFII et Ubifrance a été décidé par le comité interministériel pour la modernisation de l'action publique le 17 juillet 2013. Une mission de préfiguration a été lancée au début du mois d'octobre, pour évaluer les conséquences d'un tel rapprochement.

Votre rapporteur pour avis estime que la prospection d'investisseurs étrangers pour la France et l'accompagnement d'entreprises françaises à l'étranger sont deux métiers bien différents. Alors que d'importantes réticences à l'égard de ce projet se manifestent déjà au sein d'Ubifrance comme de l'AFII, il craint que les synergies recherchées ne se concrétisent guère, et que la fusion annoncée ne soit qu'un prétexte pour réaliser davantage d'économies, au risque de détruire des compétences existantes.

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