II. UN PLAN DE SOUTIEN INÉDIT POUR LE SECTEUR FERROVIAIRE À PÉRENNISER ET À AMPLIFIER

A. UN SECTEUR FERROVIAIRE EN PLEINE MUTATION ET FRAGILISÉ PAR DEUX CHOCS D'AMPLEUR SURVENUS EN 2020

La transformation du groupe public ferroviaire en groupe public unifié au 1 er janvier dernier et l'ouverture à la concurrence du transport national de voyageurs constituent des changements de premier ordre cette année. Le transport ferroviaire - de voyageurs et de fret - a également été frappé, en 2020, par deux chocs d'ampleur , à savoir les mouvements sociaux de décembre 2019 à janvier 2020, puis la période de crise sanitaire et de confinement - qui se poursuit - et qui a conduit à diminuer considérablement le plan de transport voyageurs.

En ce qui concerne la SNCF , d'après la direction du groupe, les grèves de janvier représentent une perte déjà significative, de l'ordre de 300 millions d'euros de chiffres d'affaires 4 ( * ) . L'impact de la crise sanitaire pour le groupe au premier semestre 2020 se chiffre à 3,9 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 3,2 milliards d'euros de marge opérationnelle. Les pertes se concentrent sur SNCF Voyageurs (- 3,1 milliards d'euros d'impact sur le chiffre d'affaires), mais ont également touché le gestionnaire d'infrastructure SNCF Réseau, avec une baisse de chiffre d'affaires de 709 millions d'euros. La mise en place d'un plan de crise renforcé et de mesures d'économies a néanmoins permis de réaliser 1,1 milliard d'euros d'économies au premier semestre 2020.

S'agissant des entreprises ferroviaires représentées au sein de l' association française du rail (Afra), la majorité des circulations fret a opportunément pu être maintenue pendant la première période de confinement 5 ( * ) . Les pertes du secteur s'élèvent néanmoins à plus de 200 millions d'euros 6 ( * ) . Le transport de voyageurs a quant à lui connu de plus importantes difficultés, à l'image de Thello qui a suspendu ses circulations en raison de la fermeture des frontières et faute d'obtenir des sillons acceptables 7 ( * ) .

L'activité des industries ferroviaires a elle aussi été mise à mal par la crise sanitaire, avec l'arrêt de certains sites industriels pendant des jours, voire des semaines. D'après la Fédération des industries ferroviaires (FIF), la chaîne d'approvisionnement, « qui a résisté à la crise sanitaire , en est sortie très affaiblie et des craintes apparaissent sur les risques de défaillance ».

À ces conséquences déjà négatives liées à la crise s'ajoutent encore, pour l'ensemble du secteur, des craintes quant à l'avenir , liées au changement de comportements des voyageurs, à la généralisation du télétravail ou encore à la durée du confinement.


* 4 Les pertes cumulées liées aux grèves de décembre 2019 et de janvier 2020 s'élèvent à près de 1 milliard d'euros.

* 5 D'après l'Afra « la suppression de la majorité des circulations voyageurs a permis de libérer des sillons au bénéfice des circulations fret ». Des aménagements ont néanmoins été nécessaires pour maintenir les circulations, ce qui a engendré des surcoûts.

* 6 Les aides dont ont bénéficié les entreprises ont été déduites de ce montant.

* 7 Pour l'Afra : « la mauvaise qualité du réseau qui empire est un des principaux facteurs de la baisse de ses circulations. »

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