B. LA GUADELOUPE : UNE ÉCONOMIE TRÈS MARQUÉE PAR LES CONSÉQUENCES DES CYCLONES

En 1995, le département de la Guadeloupe a été marqué par une intense activité cyclonique. Du 4 au 6 septembre, l'ouragan Luis a eu des effets destructeurs sur Saint-Martin et Saint-Barthélemy où d'importantes infrastructures touristiques et de nombreuses maisons d'habitation ont été détruites, ainsi qu'à Basse-Terre.

Malgré la réparation rapide des dégâts grâce aux efforts conjugués de l'État, des collectivités locales et de l'Union européenne, les conséquences économiques de ces cataclysmes ont été catastrophiques pour la production bananière mais aussi pour le tourisme notamment à Saint-Martin.

1. Le niveau élevé atteint par le chômage

La situation de l'emploi en 1995 s'est caractérisée par un niveau élevé du chômage qui touche environ 26 % de la population active.

Fin décembre 1995, la structure du chômage montre que ce sont les jeunes de moins de 25 ans qui sont les plus touchés (27 %) et les femmes (57 %). On peut noter également une augmentation du pourcentage des chômeurs indemnisés depuis plus d'un an, 51 % en 1995.

Dans le cadre de la politique d'égalité sociale la parité entre le SMIC métropolitain (36,98 francs de l'heure au 1er janvier 1996) et celui des départements d'outre-mer a été atteinte grâce à une augmentation de + 6,76 %, soit 395 F/mois au 1er janvier 1996.

En ce qui concerne le revenu minimum d'insertion, le nombre des bénéficiaires en mars 1995 était de 23.217 (15 % de la population) soit une baisse de 7 % par rapport à l'exercice précédent (24.900). En 1994, le nombre d'allocataires a diminué de 0,3 %, alors qu'il augmentait dans les trois autres départements d'outre-mer.

2. Des secteurs économiques fragilisés


La filière canne-sucre-rhum

Les résultats de la campagne sucrière de 1995 avec 318.000 tonnes de cannes broyées et environ 28 tonnes de sucre (pour 15.000 hectares cultives) ont été supérieurs aux prévisions. Toutefois, le rendement a été moyen. La campagne 1996 qui va s'achever devrait avoir réussi à broyer plus 450.000 tonnes, avec un taux de sucre en augmentation.

La production rhumière totale (rhum agricole, rhum industriel, rhum léger) s'est élevée, pour la campagne 1995 à environ 65.921 HAP (hectolitre d'alcool pur).

SOLDE DES ÉCHANGES EXTÉRIEURS DEPUIS 1992

C. LA GUYANE : STABILISATION DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE

L'année 1995 confirme le retour à une certaine stabilisation de l'économie guyanaise amorcée en 1994 après deux années particulièrement difficiles. Toutefois, la crise que le département a traversée marque encore profondément le tissu économique et l'évolution des différents secteurs d'activité apparaît de plus en plus contrastée.

1. L'aggravation du chômage des jeunes

L'emploi reste l'un des enjeux majeurs en Guyane où la forte croissance démographique conduit des classes d'âges de plus en plus nombreuses sur le marché du travail. Ainsi, le taux de chômage de la population de la population active est passé de 18,2 % fin 1994 à 20,0 % au 31 janvier 1996, soit une progression identique à celle de 1994. Toutefois, depuis l'été 1994, la part des chômeurs de longue durée s'est stabilisée à environ 38 % de la demande d'emploi non satisfaite en fin de mois.

Néanmoins, la mise en place d'une politique active de l'emploi reste une priorité dans un département où un habitant sur deux en âge de moins de 25 ans.

2. Une situation économique en cours d'assainissement


Le secteur spatial -dont l'importance pour l'économie du département a été soulignée par une étude de l'INSEE rendue publique en 1995 -a connu un rythme de lancements record en 1995. Onze tirs ont été réalisés, tous avec succès, ce qui correspond à une augmentation de près de 40 % des capacités de lancement du centre spatial guyanais. Les retombées de cette augmentation de l'activité ont notamment profité aux secteurs du tourisme, du transport et des services aux entreprises.


Par ailleurs, la restructuration des principales filières exportatrices s'est poursuivie en 1995. Le secteur rizicole, dont trois des six exploitations existantes ont été reprises au cours de l'année écoulée, a enregistré une hausse de ces exportations. Dans le secteur de la pêche, les entreprises industrielles (cinq en 1995 contre huit en 1991) ont bénéficié d'une production de crevettes excellente (plus de 400 tonnes) et d'un maintien des exportations. Toutefois, la restructuration des artisans crevettiers tarde à se concrétiser. Dans le secteur forestier, un audit rendu public à l'été 1995 a mis en évidence les faiblesses de la filière. Enfin, le secteur aurifère connaît une intensification de l'exploration depuis l'arrivée des grandes compagnies minières internationales.


Pour sa part, le secteur du BTP reste largement sinistré, avec des effectifs divisés par trois depuis 1991 et une activité limitée. Après l'achèvement des grands chantiers en Guyane, le secteur subit en effet une baisse de la construction de logements neufs et un effritement des dépenses d'équipement des collectivités locales.


Compte tenu de la dégradation du marché de l'emploi, les ménages ont privilégié l'épargne, adoptant ainsi un comportement de prudence. Globalement, l'épargne constituée auprès du système bancaire local est passée de 1.424 millions de francs fin 1994 à 1.608 millions de francs fin 1995, soit une augmentation de 12,9 %. Parallèlement, la revalorisation du SMIC et son alignement sur le SMIC métropolitain n'ont pas encore produit les effets attendus sur la consommation. Celle-ci reste globalement atone et la multiplication des magasins de maxi-discompte encourage une préférence des consommateurs, déjà largement marquée, pour les produits de premiers prix.

SOLDE DES ÉCHANGES EXTÉRIEURS DEPUIS 1992

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