C. UNE CONJONCTURE STABLE POUR WALLIS ET FUTUNA

1. La situation politique et institutionnelle

Le statut du territoire, sous réserve de quelques aménagements mineurs (1971, 1973, 1978 et 1995), n'a pas été sensiblement modifié depuis la loi du 29 juin 1961 et se caractérise par la place accordée aux institutions traditionnelles et par son caractère centralisateurs ; à cet égard, l'assemblée territoriale a souhaité une réforme du statut vers une plus large décentralisation, toute réforme devant, par ailleurs, recueillir l'assentiment de l'État, mais aussi des autorités coutumières et catholiques du territoire.

C'est en mars 1997 que se déroulera le renouvellement général des membres de l'assemblée territoriale.

2. Le cadre du développement économique

Après négociation avec les responsables du territoire à la fin de 1994 et au début 1995, une convention pour le développement économique et social de Wallis et Futuna pour la période 1995-2000 a été signée, le 2 mars 1995, entre le président de l'assemblée territoriale et le ministre des départements et territoires d'outre-mer. Elle comporte un engagement financier de l'État pour un montant de 158 millions de francs sur la période considérée. Cet engagement vient s'ajouter aux 58 millions de francs déjà accordés au titre du contrat de plan signé le 14 novembre 1994.

Les secteurs prioritaires sont les suivants : infrastructures, protection de l'environnement, éducation et formation, développement économique, amélioration du dispositif sanitaire et social et affirmation de l'identité culturelle.

Cette convention, élaborée en partenariat, traduit la détermination de l'État et du territoire à promouvoir une nouvelle politique de développement de l'archipel.

3. Le développement économique en 1995


• Au niveau général

La situation économique de Wallis-et-Futuna n'a pas connu d'évolution importante en 1995 et demeure marquée par une relative atonie.

Pour une population de l'ordre de 15.000 habitants, 1.589 ont un emploi salarié, ce qui représente 11 % de la population totale et 28 % de la population en âge de travailler. Le secteur public emploie près de 69 % des salariés, qui bénéficient de 74 % de la masse salariale totale distribuée.

Compte tenu des handicaps naturels de l'archipel et de l'absence de structures productives modernes, le secteur privé n'a pas développé de production à l'exportation, ni même de substitution à l'importation. Le territoire se trouve donc dans une situation de dépendance toujours croissante vis-à-vis de l'extérieur.

La hausse du niveau de vie, en liaison directe avec la revalorisation des salaires (+ 1,15 % pour le SMIG) et la stabilité des prix (hausse de l'indice des prix de 0,47 %), a eu pour conséquence d'augmenter la demande des ménages, renforçant ainsi le déficit du solde des échanges avec l'extérieur.


• Par secteurs

Le secteur commercial, stimulé par une demande accrue, est de fait le secteur le plus dynamique. Il offre le plus d'emplois stables dans le secteur privé. Les services ont continué leur progression témoignant ainsi de l'évolution du mode de vie de la population.

L'évolution des concours bancaires consentis par l'établissement de crédit local confirme ces tendances. Les crédits octroyés aux particuliers, notamment pour l'acquisition de biens durables, ont progressé de 16 % en 1995.

Le bâtiment et l'artisanat, qui avaient souffert du ralentissement de la demande publique, sont à nouveau des secteurs créateurs d'emplois en 1995. Le principal chantier du territoire (aérogare de Hihnfo) est cependant en voie d'achèvement.

Par ailleurs, le secteur agricole ne permet d'assurer qu'une autosuffisance alimentaire et reste marginal du fait notamment des caractéristiques du régime foncier -indivision du patrimoine familial- et d'un système d'échanges de produits. Pour sa part, la pêche artisanale reste peu développée.

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