3. Les parcs à thème, nouvel Eldorado ?

L'année dernière votre rapporteur avait évoqué la situation des secteurs du Thermalisme et des jeux de hasards. Cette année, il a paru intéressant de faire le point de la situation des parcs à thèmes qui constituent des poids de plus en plis dans l'économie du tourisme.

a) Importance du secteur et fréquentation

Le secteur des parcs à thème regroupe une multitude d'établissements de taille et de nature tres différente : parcs récréatifs, parcs animaliers, parcs à dominante aquatique .

A ce jour, on recense une grande diversité de parcs de taille et de nature très différente :

• une dizaine de grands parcs à thème de dimension nationale (Disneyland Paris, Futuroscope, Astérix) ,

• une cinquantaine de petits parcs récréatifs de dimension régionale,

• une dizaine de parcs aquatiques,

• environ 120 parcs botaniques,

• enfin un millier d'écomusées.

Les parcs européens recensent annuellement 60 millions d'entrées, alors que le continent américain (Canada, Etats-Unis) comptabilise près de 1 800 parcs et accueille chaque année 350 millions de visiteurs pour un marché domestique de 300 millions d'habitants soit un taux de fréquentation de + 100 % par an.

En France, la fréquentation des parcs est en hausse constante. Entre 1994 et 1997, le taux de fréquentation passe de 26 % à 33 %. Le nombre de visiteurs est supérieur à 30 millions en 1998 pour l'ensemble des parcs français y compris le Futuroscope et Disneyland Paris (source Observatoire National du Tourisme. - "Palmarès des sites non culturels (20 premiers) dont les entrées sont comptabilisées ").

En 1999, environ trente millions de personnes ont visité en France les parcs d'attractions, parcs à thème, parcs zoologiques et autres aquariums. Compte tenu du potentiel existant, cette fréquentation devrait connaître une progression exponentielle dans les années futures.

La clientèle est essentiellement française, familiale et régionale à l'exception de Disney land. Ce parc d'une superficie de 1943 hectares s'est d'ailleurs recentré en 1998 sur la clientèle de proximité en lançant une nouvelle carte annuelle. Le taux de fidélisation du parc était de 36 % en 1998, et de 70 % parmi les visiteurs originaires d'Ile de France, Nausicaa fidélise 10 % de sa clientèle en dehors de Boulogne-sur-Mer. Astérix compte un taux de revisite de 50 %. Le Futuroscope a permis l'ouverture de nombreux hôtels en moins de cinq ans. Son pare hôtelier est passé de 2 500 à 5 300 chambres.

b) La situation de Disneyland Paris

Le parc, ouvert le 12 avril 1992, a connu des débuts difficiles. Écrasé en outre par le poids de sa dette en cette période de taux d'intérêts élevés, Disneyland Paris a enregistré pour sa première année d'exploitation une perte nette de 5,3 milliards de F suivie, l'année suivante, d'un déficit de 1,8 milliards de F. Après des débuts hasardeux, qui avaient entraîné la mise en oeuvre d'un plan de restructuration drastique, le groupe a entièrement repensé sa structure de coûts, modifié son organisation, revu ses prix et déployé des efforts marketing considérables. Depuis 1995, les comptes s'améliorent chaque année.

Grâce à son activité hôtelière - le parc est le huitième groupe hôtelier en France et le dixième groupe de restauration en France -, à la hausse des dépenses des visiteurs et à la maîtrise de ses coûts, le parc a pu limiter la baisse de son résultat net, ramené à 155 millions de F en 1999 en dépit de la remontée des charges financières et des loyers de crédit-bail - 951 millions d francs en 1999 contre 895 millions de F en 1998 -, à laquelle s'est ajoutée cette année la reprise de versement des redevances et royalties (201 millions de F) à la maison mère, la Walt Disney Company, versement qui était gelé depuis la restructuration financière de 1994.

De plus, le groupe n' pas bénéficié comme l'an dernier, d'une contribution non récurrente (100 millions de F au titre des activités de développement liées au projet de Val d'Europe). Il n'empêche que pour la cinquième année consécutive le groupe a connu en 1999 une croissance à deux chiffres de son résultat opérationnel + 12 % à 1,293 milliards de F. Quant au chiffre d'affaires, il a franchi la barre des 6 milliards de F (6,36 milliards exactement) en progressant de 2,5 %.

En ce qui concerne l'augmentation du chiffre d'affaires stricto sensu, elle est due à deux facteur principaux. D'abord, la hausse de 1,7 points du taux d'occupation des hôtels qui atteint le niveau record de 82,6 %, soit 10 à 15 points de plus que la moyenne du secteur dans la région, alors que le dépenses totales par chambre progressent de 2 % (à 1. 140 francs). L'autre facteur de croissance de l'activité est une nouvelle hausse des dépenses par visiteur du parc, de 3,5 % à 267 francs.

La fréquentation, en revanche, stagne pour la troisième année consécutive : 12,5 millions de visiteurs.

Cette stagnation justifie d'autant plus la décision de lancer un second parc (4 milliards de F d'investissement), qui permettra de drainer 16,5 millions à 17 millions de visiteurs sur le site dès 2003, et de rentabiliser davantage les installations existantes. Le deuxième parc sera financé en partie par une augmentation de capital de 1,5 milliards de F.

L'implantation d'Euro Disney en Seine et Marne a induit un certain élan économique au département. Le parc est devenu le plus gros employeur privé en créant près de 9 500 emplois permanents, 14 000 en saison et généré quelque 37.000 emplois indirects. Dans le secteur de l'hôtellerie et des loisirs, Disneyland Paris pèse 44,5 % des emplois en Seine et Marne.

Ainsi, en 1996, l'implantation de Disneyland Paris a été à l'origine de la création ou du maintien de 9 455 emplois induits et 17 843 emplois indirects. Au total, la venue de Disney a engendré 36 525 emplois. 90 % des postes sont occupés par des résidents d'Ile de France. On dénombre 800 métiers représentés, et 50 nationalités (67 % de Français, 13 % d'Européens et 20 % d'autres nationalités), pour une moyenne d'âge de 28 ans. A chaque emploi direct chez Disney correspondent 2,83 emplois à l'extérieur de Disney.

Si l'effectif moyen annuel du parc a connu un recul en 1995, le nombre des employés en contrat à durée indéterminée était en hausse de 10,7 % et représentait 88,5 % de l'effectif global. Il est actuellement composé d'environ 8 000 permanents et jusqu'à 4 000 saisonniers, à temps plein ou temps partiel.

Quant aux emplois à temps partiel ou durée déterminée (CDD), ils s'adressent essentiellement à une population européenne mais aussi à diverses catégories de la population locale (étudiants, mères de famille, etc. . . ).

La multinationale a aussi entraîné l'essor des infrastructures de transport. Le RER a été prolongé jusqu'à Marne-la-Vallée, et la ville nouvelle dispose également d'une gare TGV, qui a vu le jour, dans le cadre du 10' contrat de plan Etat / Région. La prolongation du RER coûte 750 millions de F, financés à hauteur de 40 % par l'État 40 % par la région et 20 % par la RATP, ainsi qu'un regain d'activité des secteurs du tourisme et du commerce.

Mise en service en mai 1994, soit un peu plus de deux ans après l'ouverture du parc de loisirs Euro Disney, la gare TGV de Marne-la-Vallée n'accueille en moyenne que 4. 000 voyageurs/jour. Mais à ce chiffre s'ajoutent les 3,5 millions de voyageurs qui fréquentent annuellement la gare RER Marne-laVallée-Chessy-parc Disneyland, terminus de la ligne A4, les deux gares étant d'ailleurs étroitement imbriquées. L'Eurostar et le Thalys représentent actuellement 25 % du trafic de la gare.

La gare est également reliée, depuis le 28 mai 2000, à Genève le tout aidant dans la venue de la clientèle étrangère qui a représenté l'année dernière 59 % des 12,5 millions de visiteurs qui ont fréquenté le parc. La filiale française du groupe américain a d'ailleurs participé au financement de cette opération, qui a coûté 830 millions de F, à hauteur de 250 millions de F. Les responsables d'Euro Disney comptent d'ailleurs beaucoup sur la nouvelle liaison avec Genève et le futur doublement du trafic avec Amsterdam (deux trains spéciaux hebdomadaires l'hiver prochain, au lieu d'un à l'heure actuelle) pour espérer voir le nombre de visiteurs helvétiques et néerlandais progresser.

A la SNCF, on reconnaît volontiers que la fréquentation actuelle de la gare est pour le moins modeste, bien qu'une cinquantaine de TGV s'y arrêtent tous les jours et que Marne-la-Vallée soit directement reliée à quelque 90 villes françaises et européennes. La mise en service du TGV Méditerranée, le 10 juin 2001, devrait dynamiser l'activité de la gare ferroviaire de Seine-et-Marne, une gare qui progresse d'ailleurs régulièrement, le trafic étant passé de 3. 500 à 4. 000 voyageurs/jour entre 1998 et 1999 précise la société nationale.

On note que la Direction de Disneyland Paris a signé avec les syndicats, un accord de passage aux 35 heures qui, entré en vigueur le 6 juin 1999, prévoit de créer 600 emplois d'ici en mai 2000.

c) Les autres parcs

Le parc du Futuroscope de Poitiers a réalisé en 1999 un chiffre d'affaires de 670 millions de F contre 700 millions de F en 1998. Légèrement bénéficiaire depuis 1993, le Futuroscope a commencé à rembourser sa dette au département (35 millions de Fde francs). Le Futuroscope de Poitiers est une réussite en termes de création d'emplois pour la région. Aujourd'hui, il est le premier employeur privé du département avec 1350 salariés mais surtout pas moins de 15 000 emplois indirects.

Le Conseil général de la Vienne a cédé en février 2000 pour 277 millions de F les 69,6 % du capital qu'il possédait de la société d'économie mixte en charge de l'exploitation au groupe privé français Amaury (éditeurs de quotidiens - Le Parisien, L'Equipe - et organisateurs d'évènements sportifs d'envergure internationale - le Tour de France, le Dakar). Le reste des parts est entre les mains notamment de grands groupes comme Vivendi, Suez (10 % chacun), le groupe de travaux publics Eiffage (5 %) ainsi que le personnel du parc (5 %).

Le Conseil général reste propriétaire des murs et du foncier (sur lequel il a déjà investi 1,7 milliards de F) et recevra à ce titre une redevance annuelle de 36 millions de F. Celle-ci sera vraisemblablement réévaluée puisque le département a déjà prévu d'investir d'ici à trois ans près de 150 millions de F sur le site. Amaury s'est de son côté engagé à dépenser une somme similaire sur la même période.

Ces investissements seront les bienvenus, le parc ayant connu l'an dernier un premier essoufflement de la fréquentation qui est passée de 2,7 millions de visiteurs en 1998 à 2,3 millions en 1999. Pour se relancer en 2000, le Futuroscope qui a représenté l'an passé un chiffre d'affaires de 670 millions de F, compte sur le lancement d'une attraction, Atlantis, et surtout sur l'ouverture ce printemps de la gare TGV qui place le parc à 1 h 20 de Paris. Des trains directs seront également mis en place de Lille, Lyon. Cette gare devrait générer 400. 000 entrées supplémentaires en année pleine. Enfin, le parc a été le point de départ du Tour de France, un événement organisé par le groupe Amaury.

L'intervention du groupe Amaury se justifie par le développement de ses activités de loisirs et sportives. La gestion du Futuroscope devrait passer sous le contrôle direct de la filiale ASO (Amaury Sport Organisation) qui souhaite donner un contenu plus homogène au parc. Premier changement décidé dans la vie du parc : la fermeture en janvier, un mois où la fréquentation était jugée trop faible.

Le parc Astérix a réalisé sur l'exercice clos le 31 décembre 1999, un chiffre d'affaires de 460 millions de F, en progression de 39 % par rapport à l'exercice précédent qui s'accompagne d'une progression supérieure du résultat consolidé. La saison 1999 a été excellente aux dires du Président du groupe, tant au niveau de la fréquentation que de la moyenne des dépenses par visiteur : 2 millions de personnes (contre 1,7 millions en 1998) sont venues se divertir au parc, et la moyenne des dépenses par visiteur a atteint 207 francs contre 200 francs un an plus tôt. Les entrées ont totalisé 248,8 millions de F et les consommations sur sites 156,4 millions de F.

d) Les perspectives de développement

Les investissements des grands parcs de loisirs ont été considérables dans les années 80, en moyenne 700 à 800 millions de F par établissement, auxquels s'ajoutent les 23 milliards de F de Disneyland Paris.

Il faut compter en moyenne 1000 francs d'investissement initial par visiteur annuel pour un grand parc de dimension nationale, et de 150 à 400 francs pour un parc local ou régional.

Toutefois, en 1998-1999, les investissements ont repris dans les grands parcs existants pour un montant de l'ordre de 5,5 milliards de F (sur un total de 56 milliards estimé pour l'ensemble a tourisme).

Parc Astérix, Oise : entre 1993 et 1997, 252 millions de F (entièrement autofinancés) ont été investis dans développement d'infrastructure et dans six nouvelles attractions. Les investissements de maintenant représentent environ 4,5 % du chiffre d'affaires; le parc a investi en 1999, 60 millions de F pour construire l'hôtel " les 3 hiboux " et 30 millions de F pour une nouvelle attraction, Oxygénarium. La première année, parc compte sur un taux d'occupation d'environ 70 %. Ce nouvel équipement permet au parc de créer 45 emplois (ouverture début juillet 1999).

Un deuxième parc à Euro Disney et un méga centre commercial, Val d'Europe : il sera construit dans le prolongement d'Euro Disney, le parc actuel, et sera consacré au thème du dessin animé, cinéma et de la télévision. Baptisé provisoirement " Les Studios Disney ", ces installations coûtera au moins 4 milliards de F et permettront la création de 5 000 emplois dont 1 500 indirects L'ouverture de ce nouveau parc est programmée pour le printemps 2002.

Le financement de l'opération se fera par un appel au marché en lançant une augmentation de capital de 1,5 milliards de F. L'actionnaire principal, Disney, souscrira à hauteur de sa participation (39 %) soit 600 millions de F, quant au Prince Al Waleed qui détient actuellement 24 % du capital, il n'a pas encore exprimé sa position. Le reste du financement sera assuré par un emprunt à long terme de 2,5 milliards de F contracté auprès de la Caisse des Dépôts Consignations.

Au-delà, en septembre 2000 émergera à deux pas d'Euro Disney, dans un secteur encore très rural la Seine-et-Marne, un méga centre commercial international de 90. 000 m2. Un investissement de 1 milliards de F comprenant un hypermarché Auchan, 10 moyennes surfaces, 120 boutiques, restaurants et 70 pavillons de la mode, sorte de Faubourg Saint-Honoré reconstitué à 40 kilomètres Paris : être au commerce ce qu'Euro Disney est aux loisirs. Cet équipement doit devenir le coeur futur centre urbain du Val d'Europe qui devrait compter à l'horizon 2015 environ 40 000 habitants contre 19 000 aujourd'hui, accueillir 4. 000 logements, 1 000 chambres d'hôtel, 500 000 M2 bureaux. Cela correspond à la phase 2 du programme de développement des 2. 000 hectares a constituent le Val d'Europe au sein de Marne-la-Vallée, signé par l'État et Disney en mars 1987. Cette ville sera en permanence ouverte aux touristes du monde entier, avec 14 à 16 millions visiteurs par an attendus au centre commercial international.

Quant au Futuroscope , il a ouvert fin 1999 un nouveau pavillon ATLANTIS. C'est un voyage dans l'espace qui est proposé aux passagers, au moyen de casques de vision spécialement conçus pour le spectacle composé d'images de synthèse. L'investissement pour le bâtiment est de 86 millions de F.

Marineland , Antibes : fondé en 1970, le parc européen de la mer investit 120 millions de F pour édifier l'un des plus grands bassins d'orques du monde, présenté au public depuis le mois de juin 2000. Ce nouvel ensemble devrait permettre selon les estimations, faire passer la fréquentation de 1,2 millions de visiteurs actuellement à plus de 1,4 millions . Ce parc familial reçoit autant de français que d'étrangers.

En 2001, sera mis en service Antartica, le pavillon du monde polaire, où les visiteurs découvriront une véritable banquise de 1 000 m2, un cinéma en 3D et la reconstitution d'expériences scientifiques dans un laboratoire de recherche avec des chercheurs CNRS.

Nausicaa , Boulogne-sur-Mer : avec l'extension du centre en mai 1998, Nausicaa a doublé sa superficie totale. Cette extension a nécessité un investissement de 245 millions de F (construction et agrandissement). Porté par le succès, le conseil d'administration de la SAEM vient d'autoriser l'étude d'une nouvelle extension, programmée en 2004.

Océanopolis 2000, Brest : fort de son succès, Océanopolis veut désormais développer un nouveau concept, celui de parc de loisirs des sciences de la mer consacré à tous les océans du monde : coût global 220 millions de F HT (ouverture en avril 2000). Cet agrandissement devrait doubler la fréquentation d'Océanopolis pour passer à 600 000 visiteurs par an contre 310 000 précédemment.

Les Portes du Ciel (Toulouse) : parc aéronautique à Toulouse/Blagnac ou à Montaudran (sur une quarantaine d'hectares) devant compléter la Cité de l'Espace qui a ouvert en juin 1997 (150 000 visiteurs supplémentaires escomptés). Ce nouvel équipement public devrait voir le jour d'ici l'an 2002 pour un coût de 150 millions de F.

Le Puy-du-Fou, Les Herbiers en Vendée : le Puy-du-Fou fête son dixième anniversaire et marque en 1999, son entrée officielle dans le monde des parcs de loisirs avec un changement de nom : il s'appelle désormais " Grand Parc du Puy-du-Fou " au lieu de " Grand Parcours du Puy du Fou ". 30 millions de Fsupplémentaires vont être investis pour 2001 sur un stadium gallo-romain de 6 000 places. Le Grand Parc du Puy-du-Fou envisage des réinvestissements réguliers à la fois sur le contenu et sur la communication, et mise sur l'amélioration des accès autoroutiers d'ici 2002 vers la région parisienne et vers le littoral. Il espère atteindre 1,5 millions d'entrées dans dix ans.

L'Aquarium de la Rochelle : trouvera place dans un an au pied des tours du port. Cette nouvelle implantation qui nécessite plus de 100 millions de F de travaux, devrait permettre de doper la fréquentation stabilisée à 540 000 visiteurs par an.

Micropolis : implanté à Saint-Léons, à 20 kilomètres de Millau, ce nouvel équipement de loisirs à ouvert ses portes le 1 er juin 2000. Cet équipement trouve sa genèse dans le tournage il y a quelques années dans l'Aveyron de " Microcosmos, le peuple de l'herbe " qui a finalement réalisé plus de 5 millions d'entrées. Le Conseil général a voulu rendre hommage à Jean-Henri Fabre, entomologiste de renommée mondiale, natif de la commune en créant Micropolis la cité insectes.

Ce nouveau parc à thème a mobilisé un investissement de 70,2 millions de F dont 85 % pris en charge par le département de l'Aveyron.

Avec plus de 30 millions de visiteurs l'an dernier, les parcs d'attractions connaissent depuis quelques années un grand succès. De nouveaux projets d'équipements ludiques ou à thème (privés comme publics) émergent dans l'hexagone. Quant aux sites existants, ils font l'objet de rénovations et d'extensions régulières.

Malgré l'existence de dizaines de parcs, de nouveaux équipements sont d'ores et déjà programmés :

Bioscope (en Alsace) ouverture prévue en 2003 : parc d'attractions centré sur les sciences de la vie avec pour objectif 1,5 millions de visiteurs par an) et un investissement prévu de 1,6 milliards de F sur dix ans. ;

• Cathédraloscope (Dol-de-Bretagne, Ille et Vilaine) : centre d'explication des cathédrales avec 50 000 visiteurs escomptés et un investissement de 11 millions de F pour la 1ère tranche ;

• Cité de la Mer (Cherbourg) : présentation du Patrimoine et de l'histoire maritime de la cité de la Manche : réhabilitation de la gare maritime, présentation d'un sous-marin nucléaire (le Redoutable, dans sa cale de radoub, aquarium géant pour un investissement de 138 millions de F).

• Jardin Virtuel : (Calais) : équipement ludico-pédagogique axé sur l'environnement et le traitement des espaces naturels avec un objectif de visiteurs compris entre 750 000 et 1,3 millions pour un investissement de 500 Millions de F.

• Le parc à thème aéronautique de Mérignac (Bordeaux) : parc à thème aéronautique et spatial comprenant un espace ludico-pédagogique d'environ 20 000 M2, articulé autour de plusieurs éléments essentiels à savoir la collection du Conservatoire de l'air et de l'espace (34 avions), un planétarium et un ensemble d'attractions (simulation de vol). L'ensemble de l'opération représente une mise de fonds de 500 à 600 millions.

• Le Parc du végétal : ouverture prévue en avril 2004 sur le site de l'ancien aérodrome d'Avrillé banlieue nord d'Angers, d'un parc à thème entièrement dédié à la plante et qui se veut aussi être une vitrine de l'importante filière horticole d'Anjou. Pour attirer 700 000 visiteurs la première année et 900 000 au bout de cinq ans autour du thème de l'histoire commune de l'homme et de la plante, une réserve foncière de 150 hectares est encours de constitution, même si à terme, l'emprise du parc ne sera que de 42 hectares dont 18 accueilleront l'essentiel du projet : une cinquantaine de zones d'intérêt différentes, allant du jardin suspendu à la palmeraie.

L'investissement est évalué à 522 millions de F, et au total 700 millions dans les cinq à sept ans en incluant les 40 millions de F pour les parkings et les aménagements routiers, et 132 millions pour de futures extensions. Les collectivités ne veulent pas s'engager au delà de 260 millions, reste donc à trouver des partenaires privés. Le projet est porté par le Conseil général du Maine-et-Loire, et sera supporté par l'Europe, l'État et le Conseil régional des Pays de Loire. Le Conseil général a choisi la formule de la délégation de service public assortie d'une mise à disposition du terrain au moyen d'un bail de longue durée.

L'ouverture du parc devrait entraîner la création de 120 à 200 emplois et contribuer au renouveau touristique de l'Anjou, souvent délaissé au profit de la côte Atlantique.

Parc des Ours (Haute-Garonne) : Parc public initié par le Conseil Général de la Haute-Garonne, mais conçu et géré par le Vicomte de la Panouse, le fondateur du Parc animalier de Thoiry (Yvelines). Son ouverture doit intervenir en l'an 2000. Il devrait accueillir plus de 150 000 visiteurs escomptés) et représente 23 millions de F.

• Valorisation du site de la " Grande découverte " (Carmaux, Tarn) : La reconversion de ce site minier tarnais a fait l'objet d'un concours d'idées, idées qui vont de la création d'un mémorial à celle d'un centre de ressources renouvelables, en passant par l'aménagement d'une piste de ski ou la création d'une cité de l'image pour des investissements compris entre 500 millions et un milliard de francs.

Vulcania (Saint-Ours-les-Roches, Puy-de-Dôme). L'ouverture est prévue pour Pâques 2001 : Ce projet qui veut créer le centre européen du volcanisme sur les 57 hectares d'un ancien camp militaire escompte 500 000 visiteurs dès 2001 pour un l'investissement global évalué à 600 millions de F. Vulcania devrait employer 120 personnes et générer entre 400 et 500 emplois induits dans l'hôtellerie les services, les transports.

La multiplicité de ces projets ne peut cependant que laisser perplexe. Même dans une civilisation qu'on dit de loisirs, la demande n'est pas infinie et il se pourrait que certaines de ces initiatives puissent se révéler non rentables et donc avoir constitué non seulement un gaspillage d'argent public au niveau de l'investissement mais encore une lourde charge en gestion, comme ce fut le cas de Mirapolis dans la ville nouvelle de Gergy Pontoise malgré les importantes aides financières des collectivités territoriales.

Il ne faudrait pas non plus que le développement de Paris se fasse au détriment des régions déshéritées mais à potentiel touristique reconnu.

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