II. LA NOUVELLE-ZÉLANDE AFFIRME PROGRESSIVEMENT SA SPÉCIFICITÉ AU SEIN DE LA ZONE PACIFIQUE

L'ensemble néo-zélandais, composé de deux îles d'une surface totale de 270 000 km 2 , et peuplé de 4 millions d'habitants, a été découvert par les Européens au XVII ème siècle. C'est le Hollandais Tasman qui, en 1642, dénomma ce territoire, qu'il croyait être un continent, « Nouvelle Zélande ». C'est le Britannique James Cook qui l'explora, au XVIII ème siècle, et en prit possession au nom de la Grande-Bretagne. Le pays a marqué sa différence avec son grand voisin australien dans les années 1980, et entretient avec la France des échanges économiques en expansion.

A. UNE PROSPÉRITÉ FONDÉE SUR UNE LARGE OUVERTURE ÉCONOMIQUE

Dominion de l'Empire britannique jusqu'à son indépendance, en 1947, la Nouvelle-Zélande a fait profondément évoluer son orientation économique à la suite de l'intégration de la Grande-Bretagne dans la Communauté économique européenne, en 1972 . Cette intégration a, en effet, rendu nécessaire la réorientation des exportations qui étaient principalement tournées vers l'ancienne puissance coloniale.

Cette « démocratie pastorale » abandonne progressivement le modèle d'Etat providence, qui en faisait l'économie libérale la plus réglementée au monde, avec l'accession au pouvoir d'un gouvernement travailliste, en 1984. Les barrières protectionnistes, qui existaient sous forme de quotas ou de licences, furent démantelées, les grandes entreprises publiques privatisées, et les investissements étrangers fortement encouragés.

Aujourd'hui, le stock d'investissements directs étrangers (IDE) représente environ 45 % du PIB , qui s'élevait en 2003 à 63 milliards d'euros, en croissance annuelle d'environ 3 %. Ces investissements sont, à 70 %, d'origine anglo-saxonne (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, Australie), et principalement concentrés dans le secteur financier (banques et assurances). Les avoirs de la France ne représentent que 2 % de ce stock.

L'économie néo-zélandaise est caractérisée par l'importance du secteur agricole, dont la production est exportée à 90 %. Le pays compte ainsi parmi les premiers producteurs mondiaux de lait, avec 14 millions de tonnes par an. La viande ovine et bovine, l'industrie du bois et l'activité de la pêche sont également très développées. Une inflation maîtrisée (2,5 % depuis 2000) et un chômage en régression (6,8 % de la population active en 1999, 5,2 % en 2002) contribuent à la solidité de la situation économique .

B. DES RELATIONS BILATÉRALES EN EXPANSION

Les échanges bilatéraux croisés, qui se stabilisaient autour de 300 millions d'euros depuis 2000, ont crû de 71 % de 2002 à 2003 avec les exportations aéronautiques françaises (ATR 72, Airbus A320), qui relayaient des équipements électriques et électroniques (Alcatel).

Les achats français de produits néo-zélandais (316 millions d'euros en 2003) sont, à 90 %, composés de produits agricoles et d'élevage.

On compte cinquante-six implantations d'entreprises françaises en Nouvelle-Zélande, ce qui situe notre pays parmi les 15 premiers investisseurs. Les secteurs d'implantation sont diversifiés : tourisme (Accor), environnement (Onyx), industrie alimentaire (Danone), assurance (Axa). Il faut souligner que ces filiales se rattachent, le plus souvent, aux bureaux régionaux de Sydney ou Singapour, ce qui explique la quasi absence de cadres français expatriés .

Cette situation spécifique ne nuit pas, comme on l'a vu, au dynamisme de nos échanges.

Enfin, sur le plan politique, il faut relever qu'à la différence de l'Australie, qui a envoyé des troupes en Irak, le gouvernement de Wellington s'est déclaré hostile à l'intervention américaine dans ce pays .

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