B. UN MARCHÉ EN PLEINE EXPANSION DOMINÉ PAR LA FRANCE

Si le marché des vins rosés est particulièrement difficile à décrire du fait de l'absence de définition internationale du produit et de ses méthodes de production variées, les données de cadrage établies par les principaux acteurs institutionnels 2 ( * ) permettent d'en cerner les grandes tendances.

1. Une filière non négligeable à l'échelle mondiale

Les derniers chiffres disponibles, datant de 2006, estiment la production mondiale de vin rosé à 21,5 millions d'hectolitres , soit 8 % de la production mondiale de vin. Ils représentent une part non négligeable (20 % pour les Etats-Unis, l'Algérie ou le Maroc), voire majoritaire (pour la Tunisie et l'Uruguay) de la production viticole dans certains pays.

La France, avec 5,9 millions d'hectolitres cette même année (29 % du total), est le premier pays producteur. Elle est suivie de l'Italie (respectivement 4,5 millions d'hectolitres et 21 %), de l'Espagne et des Etats-Unis (respectivement 3,85 millions d'hectolitres et 18 % chacun).

Une synthèse de diverses sources a établi la consommation mondiale de vins rosés à 9 % de la consommation mondiale de vins. La tendance serait à la hausse de cette part, avec des préférences pour les produits de style sucré.

Certains pays surconsomment du vin rosé. C'est le cas de la France (le tiers du marché mondial de rosé à la consommation, contre 14 % de celui des vins en général), de l'Espagne (respectivement 12 % et 6 %) et des Etats-Unis (respectivement 16 % et 11 %).

La faiblesse des échanges internationaux caractérise le marché des vins rosés : ainsi, environ 10 % seulement de la production seulement est commercialisée entre pays. L'absence de normalisation internationale du produit pourrait l'expliquer. Contrairement aux vins rouge ou blanc, le rosé est largement consommé dans son pays ou sa région de production. La concurrence se fait donc, pour l'instant du moins, davantage au sein des pays producteurs qu'entre ceux-ci.

2. Une position de leader pour la France

Premier producteur mondial de vin rosé, la France a fourni 6,26 millions d'hectolitres en 2007 3 ( * ) . Les données fournies cette même année à partir des agréments pour les appellations d'origine contrôlée (AOC) et les vins de pays, ainsi que les contrats d'achat vrac pour les vins de table, ont permis d'obtenir une ventilation de cette production entre les diverses régions viticoles concernées. D'une façon générale, les vins rosés en AOC représentent 45 % du total, tout comme les vins de pays, les vins de table constituant les 10 % restant. D'un point de vue géographique, c'est bien évidemment en Provence (17 %), où ce type de vin est prépondérant, que se concentre la production de vins à appellation, suivie de la Loire (10 %) et du Rhône (5 %).

S'agissant du commerce de vins rosés, la France en importe 1,5 million d'hectolitres , dont une partie est mélangée et une autre réexportée. Nos principaux pays fournisseurs sont les Etats-Unis, le Maghreb, l'Italie et l'Espagne.

Les exportations représentent 0,9 million d'hectolitres . Elles sont composées à 47 % d'AOC, à 42 % de vins de pays et à 11 % de vins de table. S'agissant de la première catégorie, les exportations de vins rosés de Loire représentent 23 % de la production, du Rhône 21 % et de Languedoc 16 %. Toutes catégories confondues, les principaux marchés d'export sont la Belgique (30 %), les Pays-Bas (13 %) et le Royaume-Uni (10 %).

Au total, le marché du vin rosé est particulièrement dynamique dans notre pays, que ce soit à la production (qui est passée de 4,5 millions d'hectolitres en 2002 à plus de 6 millions en 2007) ou à la consommation (en hausse de 2 % chaque année environ).

* 2 Office international du vin (OIV), interprofessions françaises et FranceAgriMer.

* 3 En 2006, la France était déjà en tête des pays producteurs de rosé (29 % de part de marché), devant l'Italie (21 %), l'Espagne et les Etats-Unis (à égalité avec 18 %).

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