II. DES RELATIONS ÉCONOMIQUES BILATÉRALES NÉCESSITANT UN SOUTIEN PARTICULIER

Les relations économiques franco-géorgiennes n'ont malheureusement pas suivi le même développement que le partenariat politique entre les deux Etats. Jusqu'en 2003, les entreprises françaises ne semblent pas avoir pu tirer les profits d'une économie en pleine transition.


Situation économique de la Géorgie

Les réformes importantes qui ont été engagées depuis l'indépendance ont permis de redresser le pays grâce à un important dynamisme économique. Les opportunités liées à la reconstruction et au développement de la Géorgie après la longue période communiste et les derniers conflits sont nombreuses. L'économie géorgienne a connu une croissance moyenne annuelle supérieure à 9 % sur la période 2004-2008.

En outre, ce pays a fortement abaissé ses barrières protectionnistes pour se tourner vers le libre-échange. Un afflux massif des investissements directs étrangers (IDE) a constitué un des moteurs principaux de l'activité. Ces IDE se sont en fait concentrés dans la finance, l'immobilier, le transport, les infrastructures portuaires et la finance. Dix-sept banques sur vingt sont contrôlées par des banques étrangères.

Second pilier de cette croissance, la forte progression des crédits a été alimentée par les transferts des migrants et, surtout, par une politique volontariste des deux premières banques du pays, Bank of Georgia et TBC Bank, financées elles-mêmes sur les marchés internationaux.

Le conflit avec la Russie et la crise financière internationale ont eu néanmoins un fort impact sur la confiance des investisseurs. Les flux d'IDE ont chuté de 80 % au premier semestre 2009, à 226 millions de dollars US, contre 1,2 milliard en 2008 et 1,7 milliard d'euros en 2007, soit respectivement 9,5 % et 17 % du produit intérieur brut (PIB).

La récession a été toutefois contenue grâce à l'aide internationale massive obtenue lors de la conférence des bailleurs de fonds de Bruxelles en octobre 2008, soit 4,5 milliards de dollars US d'aide promis pour la période 2008-2010, dont 750 millions de dollars octroyés par le Fonds monétaire international (FMI) sous la forme d'un accord de confirmation. Le montant global, qui représente plus du tiers du PIB géorgien, est a priori très largement suffisant pour compenser la réduction des IDE.

L'inflation a connu une baisse rapide, passant de 5,5 % en 2008 à moins de 1 % pour 2009. Le déficit budgétaire s'est creusé avec le ralentissement de la croissance et a atteint, en 2008, 6,2 % du PIB. Pour 2009, les services du FMI et les autorités géorgiennes sont convenus initialement d'une hausse modérée de ce déficit, avec comme objectif d'en financer une large part par l'aide internationale. De son coté, le Gouvernement à entrepris de contenir fortement les dépenses budgétaires pour 2010 (réduction de moitié du budget de la défense, notamment). Le budget national 2010 est présenté avec un déficit limité à 3 %.

Source : Ministère des affaires étrangères et européennes

Le présent accord, visant à éviter les doubles impositions et à prévenir l'évasion fiscale en matière d'impôts sur le revenu et sur la fortune, devrait faciliter les échanges entre les deux pays. Par ailleurs, le mécanisme de l'assurance-crédit Coface a été ouvert en 2009.

La relation commerciale avec la Géorgie reste très modeste sur le volume global des échanges commerciaux de la Géorgie estimé à 2 milliards d'euros. Les échanges franco-géorgiens ont atteint, en 2007, 120 millions d'euros et 112 millions d'euros en 2008, en baisse de 7 %. Ils se situent ainsi loin derrière la Turquie et la Russie, voire l'Allemagne.

En 2008, les exportations françaises vers la Géorgie , après avoir connu un niveau record en 2007, ont diminué de 18 % avec un montant total de 55 millions d'euros. Elles s'articulent autour de trois grands secteurs d'activités. Contrairement au profil constaté dans nos relations avec les autres pays de la région, les biens de consommation constituent le premier poste d'exportations françaises, soit 35 % du total des exportations. Il s'agit essentiellement de produits pharmaceutiques, mais aussi d'articles de parfumerie-cosmétique. Les produits minéraux et chimiques (23 %), notamment les exportations de bauxite et les biens d'équipement (20 %), en diminution de 70 % en 2008 par rapport à 2007 en l'absence de grands contrats, sont les deux autres principaux postes.

Bien que modestes, les investissements français en Géorgie se maintiennent. En septembre 2006, la Société générale a pris le contrôle de Bank Republic, actuellement troisième banque du pays. Pernod Ricard a pris le contrôle de Georgian Wine and Spirit qui assure 10 % de la production de vin. Thalès a signé avec la société géorgienne Sakaeronavigatsia un contrat pour le remplacement des radars de l'aéroport international de Tbilissi, le 11 décembre 2008. L'inauguration de la mise en oeuvre de ce nouveau matériel a eu lieu le 21 juillet 2009. Un hôtel Novotel ouvrira à Tbilissi en 2010. Le voyagiste dispose également d'une agence en Géorgie depuis 2000. Près d'une demi-douzaine de sociétés ont des bureaux de représentation sur le territoire géorgien (Alstom, Servier, Altadis, etc..). Enfin, divers projets d'investissement, notamment dans le secteur énergétique, sont suivis par les entreprises françaises (Alstom et Schneider Electric) .

Les importations françaises en provenance de Géorgie sont, en revanche, en hausse de 8,3 %. Elles atteignent 57 millions d'euros, accusant un solde défavorable à l'économie française de 1,2 million d'euros, contre 15 millions d'euros d'excédent en 2007. Elles sont marquées, en 2008, par la forte progression des exportations de produits chimiques issus de la transformation des hydrocarbures vers la France. Ce secteur représente plus des deux tiers des importations françaises, pour un montant total de 40 millions d'euros.

La France est actuellement le douzième partenaire commercial de la Géorgie, avec une part de marché de 1,9 % d'après les autorités géorgiennes (2,5 % d'après le FMI).

Page mise à jour le

Partager cette page