II. LES RELATIONS ÉCONOMIQUES FRANCO-CHINOISES : DES DÉSÉQUILIBRES À RÉSORBER, DES CHANCES À SAISIR

La Chine et la France commémorent cette année le 50 e anniversaire de l'établissement de leurs relations officielles 13 ( * ) . La visite en France du président de la République populaire de Chine, Xi Jinping, en mars 2014, a été l'occasion de souligner la qualité des relations franco-chinoises, et d'appeler à leur approfondissement.

Toutefois, en dépit du développement économique très important de la Chine depuis deux décennies, les relations financières et commerciales franco-chinoises demeurent déséquilibrées : d'une part, la France affiche un fort déficit commercial avec la Chine, et d'autre part, les entreprises françaises n'investissent pas suffisamment en Chine au regard des opportunités offertes par ce marché. Symétriquement, les investissements chinois en France demeurent assez faibles au regard de ce qui est constaté dans d'autres pays européens.

Pour mémoire, 31 275 ressortissants français vivaient, étudiaient ou travaillaient en Chine en 2013, tandis que 450 000 ressortissants chinois étaient établis en France.

A. UN FORT DÉFICIT DE LA BALANCE COMMERCIALE FRANÇAISE

Les échanges commerciaux entre la France et la Chine, qui s'élèvent à 55,2 milliards d'euros en 2013, se caractérisent par un fort déséquilibre : alors que les exportations françaises vers la Chine atteignent 14,7 milliards d'euros en 2013, les importations de produits chinois s'élèvent à 40,5 milliards d'euros 14 ( * ) . Il en résulte, pour la France, un déficit commercial de près de 26 milliards d'euros avec la Chine , tandis qu'il n'est que de 10 milliards d'euros entre l'Allemagne et la Chine. La France est seulement le 19 e fournisseur de la Chine, mais la Chine est le 2 e fournisseur de la France.

La France est le deuxième fournisseur européen de la Chine avec 1,33 % de la part de marché , devant le Royaume-Uni (1,2 %) et l'Italie (1,0 %) mais loin derrière la part de marché de l'Allemagne estimée à 5,3 %. L'industrie aéronautique est le premier poste français d'exportation vers la Chine , soit 31 % du total des exportations - la Chine qui est ainsi le premier client d' Airbus . Viennent ensuite la vente d'équipements (24 %), le secteur agricole et agroalimentaire (11 %), notamment celui des produits laitiers, et celui de la chimie, des parfums et des cosmétiques (9,7 %), dominé par l'industrie du luxe.

Évolution de la balance commerciale entre la France et la Chine

(en millions d'euros)

Source : DGDDI, 2014.

Les « grands contrats » continuent d'occuper une place structurante dans la stratégie exportatrice française . En témoigne par exemple la construction de deux réacteurs nucléaires EPR ( European Pressurized Reactor ) par Areva sur le site de Taishan, ce contrat signé en 2007 étant le plus important de l'histoire du nucléaire civil ; les centrales, dont la première devrait être achevée en 2015, seront exploitées par la China General Nuclear Power Corporation (CGNPC), en partenariat avec le français EDF . Toutefois, une partie du déficit commercial français est précisément imputable à cette structure exportatrice, qui laisse peu de place à un tissu de PME et d'ETI dynamiques et tournées vers l'étranger comme il en existe en Allemagne .

Par contraste, les importations françaises en provenance de Chine sont essentiellement composées de produits destinés au consommateur final , notamment dans le secteur de l'électronique, de l'électroménager, du textile ou encore des jouets. La Chine demeure le deuxième fournisseur de la France, derrière l'Allemagne, avec une part de marché estimée à 8,1 % en 2013, en légère baisse de 2 %.


* 13 Depuis la reconnaissance de la République populaire de Chine par le général de Gaulle, le 27 janvier 1964, faisant de la France le premier pays d'Europe occidentale à normaliser ses relations diplomatiques avec la Chine communiste.

* 14 Source : direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI), 2014.

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