B. UN DESEQUILIBRE STRUCTUREL

1. La progression du chômage

La population active, avec l'entrée assez tardive des femmes sur le marché du travail, s'est accrue de 11.000 unités entre 1982 et 1990, alors que seuls 5.000 emplois étaient créés au cours de la période, essentiellement dans les régions d'Ajaccio et de Bastia.

Le taux de chômage est passé de 10,6 % en 1989 à 11,5 % en 1993, dépassant le taux national...

... le chômage progressant essentiellement dans le secteur tertiaire :

Évolution du nombre de demandeurs d'emplois par qualification

1989

1990

1991

1992

1993

Par qualification

Manoeuvres

Ouvriers spécialisés

Ouvriers qualifiés

Employés non qualifiés

Employés qualifiés

Agents de maîtrise, techniciens, cadres

Autres

257

1.497

2.474

1.713

5.300

528

14

281

1.387

2.432

1.703

5.642

563

8

242

1.286

2.640

1.996

6.149

600

6

212

1.130

2.588

2.122

6.004

367

83

207

977

2.671

2.465

6.437

679

60

Source : Table au de l'économie corse - INSEE 1994.

2. La prédominance du secteur tertiaire

La géographie a déterminé le développement des activités : la part de l'agriculture est restée faible, même si, à côté de l'agriculture traditionnelle de montagne, se sont développées de grandes exploitations viticoles et fruitières sur le littoral oriental.

Le relief tourmenté des quelque 1.000 kilomètres de littoral justifie le faible développement de la pêche, restée artisanale et côtière, qui regroupe 250 travailleurs indépendants et 150 salariés, seule la côte orientale comptant 13 chalutiers.

L'éloignement des routes commerciales, l'absence de ressources en matières premières, l'étroitesse du marché intérieur expliquent aussi la faiblesse de l'industrie locale : celle-ci se limite aux centrales électriques, au bâtiment, à l'agro-alimentaire.

C'est, en définitive, le secteur tertiaire qui domine l'économie, avec plus de trois quarts des effectifs et de la valeur ajoutée, sous l'influence du secteur public et du commerce.

C. DES HANDICAPS PARTICULIERS

1. L'étroitesse du marché

Le marché intérieur de la Corse est par nature isolé et étroit. Outre la limitation de la demande ainsi imposée aux entreprises locales, cet état de fait empêche également la concurrence déjouer normalement son rôle.

L'observatoire régional des prix créé en Corse en mai 1995 a ainsi constaté un prix de l'alimentation à Ajaccio et Bastia sensiblement supérieur à celui du continent : 8,5 % de plus qu'à Paris, 11,9 % de plus qu'à Marseille, et ce bien que la TVA appliquée en Corse soit plus favorable (2,1 %) que celle du continent (5,5 %).

L'inégalité de prix entre des produits corses dont les coûts de production restent élevés et des produits du continent bénéficiant d'économies d'échelle peut être encore aggravée par la subvention à l'importation que représente l'abaissement des coûts de transport par l'enveloppe de continuité territoriale.

2. La dépendance par rapport à l'extérieur

Le commerce extérieur de la Corse fait apparaître un déficit structurel, qui illustre la dépendance de la Corse en énergie (plus d'1/3 des importations), et en produits manufacturés.

Parallèlement, le rôle des liaisons maritimes est déterminant pour l'économie corse (le fret aérien étant très limité) qui doit écouler des produits périssables tels que les agrumes sur des périodes très limitées : les conséquences des interruptions de service périodiques sont donc déterminantes pour l'économie corse, comme l'a révélé la grève de 1992 pour la récolte de clémentines de l'île.

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