III. QUELQUES PROGRES INDENIABLES

A. L'INSULARITÉ MIEUX MAÎTRISÉE

La Corse compte sept ports et quatre aéroports internationaux développés en grande partie pour pallier la difficulté des transports intérieurs.

Comme l'a souligné notre collègue Jacques Oudin dans son rapport, présenté le 29 décembre 1994, sur "la continuité territoriale et le développement économique de la Corse", des progrès sensibles en matière de transports aériens et maritimes ont été effectués dans le cadre du transfert de l'enveloppe de continuité territoriale à la collectivité de Corse prévu par le statut de 1991.

1. La modernisation des liaisons maritimes

Le réseau des lignes maritimes du service public dessert régulièrement six ports de l'île et trois ports sur le continent (Marseille, Toulon, Nice).

Malgré l'enveloppe de continuité territoriale, les tarifs appliqués restent supérieurs à ceux de la concurrence privée, en raison de surcoûts divers. En contrepartie, la flotte du service public est la plus moderne de la Méditerranée, avec cinq paquebots transbordeurs et sept cargos routiers, et maintenant un navire à grande vitesse. Selon le rapport précité, " il est possible d'affirmer que l'institution du système de continuité territoriale a permis d'atteindre largement le but fixé, à savoir une desserte moderne et efficace des ports corses, répondant aux attentes de la clientèle tant insulaire qu'extérieure à l'île" .

2. La réussite de la continuité territoriale aérienne

La compagnie Corse Méditerranée a été créée en 1989, avec la Région comme actionnaire majoritaire, et s'est progressivement substituée aux compagnies nationales pour le "bord à bord".

La part du transport aérien est passée de 13,5 % à 22,6 % de la dotation de continuité territoriale entre 1989 et 1994, au profit exclusif de la CCM à cette date.

La compagnie régionale Corse Méditerranée a fortement contribué à l'essor du trafic aérien avec la Corse qui a progressé de plus de 25 % entre 1982 et 1993 : elle permet aujourd'hui d'assurer, en toute période de l'année, plusieurs liaisons bord à bord chaque jour de la semaine (pour un prix de 1.045 francs aller-retour). Deux vols au moins pour Ajaccio et Bastia sont également proposés par les compagnies nationales au départ de Paris (1.925 francs aller-retour).

B. DES ATOUTS PROGRESSIVEMENT VALORISES

1. Le développement des capacités d'accueil touristiques

La Corse a su réaliser l'importance du tourisme pour son économie (plus d'un million de touristes y viennent chaque année) : même si la saison reste très concentrée sur le mois d'août où la population de l'île fait plus que doubler, la filière du tourisme génère au total 15 % du produit intérieur brut marchand corse.

La capacité d'accueil de la Corse, est devenue significative, avec 380.000 places, soit plus d'1,5 fois la population permanente de l'île. Les socio-professionnels corses misent de plus en plus sur les congrès et les croisières pour attirer une clientèle encore plus nombreuse, et surtout mieux répartie dans l'année.

2. L'orientation vers des créneaux de production

La production agricole corse représente annuellement 1 milliard de francs, dont près de 700 millions pour les productions végétales. La Corse est devenue premier producteur français d'agrumes, de kiwis, d'amandes, grâce à l'essor de l'agriculture très spécialisées de la plaine orientale.

Parallèlement, la viticulture des régions de coteaux et du littoral s'est progressivement orientée, avec succès, vers la production d'appellation d'origine.

On peut citer également l'essor remarquable de l'aquaculture, pour laquelle la Corse a pu devenir en 1992 le premier producteur français, avec 90 % de ventes à l'exportation.

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Ces progrès remarquables sont restés, hélas, insuffisants pour prévenir une nouvelle dégradation de la situation.

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