II. UNE GESTION PEU SATISFAISANTE DES ENSEIGNANTS

Après avoir rappelé la diversité des statuts des enseignants dans le système universitaire, il conviendra d'évoquer les modalités de leur évaluation, la réforme de la procédure de recrutement des enseignants-chercheurs et les dérives observées dans l'utilisation des heures complémentaires.

A. LA DIVERSITÉ DES PERSONNELS ENSEIGNANTS

L'enseignement supérieur fait appel à des catégories de personnels très variées pour couvrir ses besoins d'enseignement. Parmi ces différentes catégories, on peut distinguer d'une part les personnels titulaires (enseignants-chercheurs et enseignants de statut second degré) et, d'autre part, les personnels non titulaires recrutés soit au titre de la " jouvence " universitaire, soit comme associés, invités ou vacataires.

1. Les personnels titulaires

Pour l'essentiel, il s'agit des maîtres de conférence et des professeurs des universités.

Dans la loi de finances pour 1997, on dénombrait 13.909 emplois de professeurs des universités et 30.211  emplois de maîtres de conférences affectés aux établissements d'enseignement supérieur.

Le nombre des emplois de maîtres de conférences a régulièrement augmenté depuis 1993.

La priorité accordée à l'emploi scientifique se traduira en 1998 par la création de 1.800 emplois d'enseignants-chercheurs.

Les assistants de l'enseignement supérieur constituent depuis 1985 des corps en voie d'extinction et leur nombre s'élève (hors médecine) à environ 1.800 : depuis 1990, un millier d'assistants ont accédé par transformation à l'emploi de maîtres de conférences.

Le budget de 1997 finançait en outre 7.250 emplois de professeurs agrégés et 420 emplois de professeurs certifiés dans l'enseignement supérieur, le décret du 26 mars 1993 fixant à 384 heures par an leurs obligations de service et le décret du 26 mars 1993 les faisant bénéficier de la prime pédagogique réservée jusque-là aux seuls enseignants-chercheurs. Une réflexion est actuellement engagée pour leur faciliter l'accès à la recherche.

Le nombre des emplois budgétaires de professeurs agrégés est passé de 2.925 en 1992 à 7.253 en 1997, les PRAG correspondant à ces emplois exerçant généralement un premier cycle universitaire.

Votre commission exprime la crainte que la création de 1.200 emplois de PRAG, moins coûteux, risque encore d'aggraver la " secondarisation " des premiers cycles universitaires.

Elle rappellera, à cet égard, que cette tendance n'est pas nouvelle : le niveau de notre système universitaire pourra-t-il être maintenu s'il compte de moins en moins d'enseignants-chercheurs et de plus en plus d'enseignants du secondaire ?

Devant l'Assemblée nationale, le ministre a annoncé son souhait de modifier le statut des agrégés enseignant dans les universités, et, plus généralement, d'aborder le problème des obligations de service des enseignants du supérieur, en dénonçant le faible nombre d'heures d'enseignement imposé à ceux qui ne se consacrent pas à des activités de recherche.

2. Les personnels non-titulaires

- Le monitorat d'initiation à l'enseignement supérieur est ouvert aux étudiants de 3e cycle, titulaires d'un DEA et admis au bénéfice d'une allocation de recherche.

Les crédits inscrits au budget de 1997 correspondaient à 2.924 monitorats à la rentrée 1997.

- Les allocataires-moniteurs-normaliens sont des élèves qui sortent des écoles normales supérieures : 670 AMN sont prévus pour l'année universitaire en cours.

- Les ATER sont en majorité des agrégés, titulaires d'un DEA qui souhaitent achever des études doctorales dans de bonnes conditions d'insertion universitaire, ou des moniteurs parvenus au terme de leur contrat.

En 1996-1997, environ 5.300 attachés temporaires d'enseignement et de recherche étaient en fonction dans l'enseignement supérieur.

- Les lecteurs et maîtres de langue étrangère : le budget de 1997 finançait 895 emplois de lecteurs et 220 emplois de maîtres de langue et de répétiteurs à l'INALCO.

- Les enseignants associés à temps plein : au titre de l'année universitaire 1996-1997, 279 personnes ont été recrutées comme maîtres de conférences ou professeurs associés à temps plein pour des durées variables.

- Les associés à mi-temps : les crédits inscrits au budget de 1997 pour rémunérer les associés à mi-temps correspondent à 1.370 emplois équivalents temps plein.

La répartition fonctionnelle des personnels enseignants selon leur statut est détaillée dans le tableau ci-après :

LES ENSEIGNANTS EN FONCTION DANS L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
SUR EMPLOIS BUDGÉTAIRES

Emplois au

Effectifs réels au 1/05/1997

Fonctions

31/12/96

Titulaires

Non fonctionnaires

TOTAL

Professeurs des universités

17 505

16 870

252 (1)

17 122

Maîtres de conférences

31 580

27 533

295 (1)

27 828

Assistants

1 912

1 785

12 149

Lecteurs et maîtres de langues

1 053

944

944

Ater

5 312 (2)

5 312

(1) Associés à temps plein

(2) 5 312 personnes physiques représentent 3 720,5 équivalents temps plein.

Les Ater sont recrutés soit sur des emplois budgétaires de maîtres de conférences gagés à cet effet, soit sur des emplois d'enseignants-chercheurs (Professeurs, maîtres de conférences, assistants) vacants.

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