B. LA RELANCE DE LA LUTTE CONTRE LE DOPAGE

L'évolution préoccupante des " indicateurs " du dopage a suscité la mobilisation du mouvement sportif et une relance de l'action de l'Etat, à travers notamment l'augmentation des moyens budgétaires -qui restent encore bien modestes - et l'intensification de la coopération interministérielle, en particulier dans le domaine de la répression du trafic de produits dopants, qui tend à s'organiser comme le trafic de la drogue.

1. La mobilisation du mouvement sportif

Le Comité national olympique et sportif français prend très au sérieux la recrudescence des phénomènes de dopage. Le CNOSF entend notamment mettre l'accent sur la politique de prévention du dopage et sur l'information des pratiquants et de l'encadrement sportif. Il a récemment créé à cette fin une Agence de lutte contre le dopage, destinée à développer, sur le terrain, un effort important de sensibilisation et d'éducation des sportifs, notamment les jeunes.

Dès cette année, 12.000 formateurs doivent mener des actions d'information dans chaque département au niveau des clubs sportifs. Cette action devrait être relayée l'année prochaine par 24.000 personnes à la disposition desquelles sera mis un matériel pédagogique adapté aux différents publics -jeunes, adultes, éducateurs et responsables sportifs- auxquels s'adresseront ces actions de prévention.

Entendu par votre commission des affaires culturelles le 25 mars 1998, M. Henri Serandour , président du CNOSF, a également souligné que le mouvement sportif devait se préoccuper de remédier à certaines des causes du dopage, notamment à la surcharge des calendriers des épreuves sportives, qui impose aux athlètes des rythmes insoutenables et peut les inciter à recourir à des moyens artificiels pour compenser l'insuffisance des temps de récupération et maintenir leur niveau de performance : il faudrait en particulier parvenir, en concertation avec les instances sportives internationales, à une meilleure coordination des compétitions aux niveaux national, européen et international.

De nombreuses fédérations sportives, au niveau international comme au niveau national, ont également intensifié, dans la période récente, la lutte contre le dopage : dans le domaine de la natation, les efforts consentis pour lutter contre le dopage pratiqué à grande échelle dans certains pays ont donné, comme l'a souligné devant votre commission le président du CNOSF, de très bons résultats, qui se traduisent notamment par le caractère plus ouvert des compétitions, qui permet l'émergence de nouveaux champions, notamment français.

Au niveau national, de nombreuses fédérations et clubs sportifs ont également mis en place ou renforcé des actions de prévention -notamment au niveau des centres de formation- et développé les contrôles. La Fédération Française de Rugby (FFR) a ainsi fait passer, de 1997 à 1998, de 60 à 100 le nombre des propositions de contrôle qu'elle adresse annuellement au ministère de la jeunesse et des sports, ces propositions comprenant tous les matchs internationaux et de coupes d'Europe, tous les stages et rassemblements nationaux. La FFR a en outre prévu de mettre en place un système de contrôles périodiques dans tous les clubs de groupe A.

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