B. L'ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE : LA MISE EN oeUVRE PRUDENTE DES RÉFORMES STRUCTURELLES

La politique de rénovation entreprise par les autorités vietnamiennes reposait sur des réformes structurelles qui ont été engagées de manière prudente.

Le droit à la propriété privée et l'existence d'un secteur économique non étatique ont été reconnus par la Constitution de 1992. Pour autant le secteur public , prépondérant dans l'industrie lourde, l'énergie, le transport, les banques ou les assurances, représente toujours environ le tiers du PIB. Les privatisations ont été amorcées mais l'adaptation de ces entreprises à l'économie de marché et le changement de leur mode de gestion s'effectuent lentement.

La loi du 12 novembre 1996 relative aux investissements étrangers est venue compléter le cadre juridique qui a présidé à l'ouverture du Vietnam aux sociétés étrangères. Celles-ci ont investi près de 40 milliards de dollars, dont les deux tiers au sein de sociétés conjointes et environ un cinquième au sein de sociétés purement étrangères. On observera que la procédure de délivrance des licences d'investissement a été décentralisée au niveau des provinces.

La réforme bancaire a été elle aussi engagée avec l'adoption d'une loi bancaire permettant de favoriser les rapprochements ou fusions entre établissements.

Sur le plan macro-économique, après dix années de forte croissance annuelle de l'ordre de 8 à 10 % (9,5 % en 1995, 9,3 % en 1996, 8,7 % en 1997), la crise asiatique a provoqué un ralentissement de l'expansion, la croissance s'étant limitée à 5,8 % en 1998 et, selon les premières estimations, à 4,8 % en 1999.

Si l'on peut estimer que le Vietnam a, dans un premier temps, été largement épargné par les effets de la crise régionale, son retard de développement offrant moins de prise à la propagation de la tourmente financière, il en a néanmoins subi dans un second temps plusieurs conséquences : un tarissement des investissements des pays de la zone, un ralentissement de ses exportations, une perte d'avantage compétitif qui l'a forcé à dévaluer sa monnaie, le dong, devenue trop forte au regard des monnaies de la région.

Après avoir été multipliés par cinq entre 1992 et 1998, les échanges commerciaux connaissent depuis deux ans une certaine stagnation sous l'effet de la crise économique régionale. Le commerce extérieur vietnamien, insuffisamment diversifié, demeure dépendant des ventes de pétrole et de produits agricoles et alimentaires de base, en particulier du riz, dont il est le deuxième exportateur mondial.

Les investissements étrangers , qui avaient atteint le niveau record de 4,1 milliards de dollars en 1998, se sont fortement contractés, se limitant à 1,2 milliard de dollars en 1999.

Le Vietnam bénéficie d'une aide très importante de la communauté internationale et a obtenu en 1993 un traitement de sa dette en Club de Paris. Au mois de décembre dernier, le groupe consultatif de la Banque mondiale a permis de réunir de la part des différents donateurs 2,1 milliards de dollars d'aide au développement au profit du Vietnam, auxquels s'ajoute une aide conditionnelle supplémentaire de 700 millions de dollars, liée à la poursuite des réformes économiques, notamment en ce qui concerne les entreprises publiques et le secteur bancaire.

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