5. LE VOTE VIRTUEL

L'utilisation des NTIC pour l'expression directe du droit de vote est-elle possible ? Le Quotidien du médecin interroge : " pourquoi, à l'heure où les médecins doivent s'informatiser, on continue à voter d'une manière aussi archaïque, alors qu'il serait si simple d'équiper les isoloirs avec des claviers à touches et des lecteurs de carte. Il suffirait d'introduire sa carte d'électeur à puce à l'endroit réservé à cet usage et de taper le code de son candidat à l'abri des regards indiscrets... Plus de " a voté " mais un petit tilt pour récompenser l'électeur. La transmission électronique des bulletins de vote permettrait en outre aux professionnels de santé déjà informatisés de télévoter. Ce serait bien le moins de les laisser partir à la pêche sans faillir à leur devoir électoral. Grâce au réseau santé social, le vote des médecins serait aussitôt connu, évitant bien des sondages coûteux... Vous n'avez eu vent d'aucun projet de cette nature ? C'est peut-être parce que la tenue des bureaux de vote et le dépouillement manuel sont l'oeuvre de citoyens bénévoles... S'il n'y a pas d'emplois à supprimer, quel intérêt ? " [137] .

Plaisanterie que cela ? Le vote électronique existe déjà : aux États-Unis, par exemple, l'électeur dans l'isoloir pousse des boutons. En revanche, en France, le déplacement jusqu'au lieu symbolique du bureau de vote reste un lien social.

Si la société de l'information crée des liens nouveaux entre les personnes, elle en supprime. Les relations virtuelles, à travers les mers, les vallées et les monts, entre inconnus aux manières de vie différentes n'empêchent pas l'ignorance du voisin de palier. Le téléachat, demain le " télévote ", pourraient supprimer bien des occasions de rencontres.