MERCREDI 7 JUIN 2000

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I. Audition de M. Georges Lefebvre,
Directeur des ressources humaines et des relations sociales à La Poste

M. Georges Lefebvre a tout d'abord rappelé les termes de l'accord-cadre conclu en 1997 entre La Poste et l'Etat et notamment son article 6 par lequel La Poste s'engageait à tout mettre en oeuvre pour que soient maintenues les activités qui seront créées ainsi que les postes de travail correspondants, au-delà de la période de soixante mois durant laquelle sont versées les aides forfaitaires de l'Etat. La Poste s'est également engagée à proposer à chaque jeune, à l'issue de la période de cinq ans, un emploi définitif à La Poste.

La définition des activités non commerciales et non liées à la production a été difficile ; les postes créés ont en définitive recouvert trois types d'activités :

- contact et aide au public notamment dans le domaine du multimédia,

- agent facilitateur de la distribution dans les zones difficiles,

- animateur " euro " et animateur philatélie.

3.986 " emplois-jeunes " ont été embauchés au 1 er janvier 2000 pour un objectif initial de 5.000. L'écart s'explique par le fait que certaines activités envisagées n'ont pas abouti. Le taux de " turnover " depuis la mise en place du programme s'établit à 20 %.

20 % des emplois -jeunes recrutés ont déjà pu intégrer La Poste en CDI, 400 à 500 intégrations supplémentaires devraient être réalisées d'ici la fin de l'année 2000. Le nombre de jeunes dont La Poste a dû se séparer prématurément ne sort pas des ratios habituels.

Un tutorat a été mis en place selon les mêmes modalités que celles appliquées à l'apprentissage qui concerne 800 à 1.000 jeunes par an pour des contrats de un à deux ans.

La rémunération des emplois-jeunes est calculée sur la base du premier niveau de qualification des personnels de La Poste, soit environ 6.800 francs bruts par mois (81.330 francs en 1997).

Les emplois-jeunes bénéficient de l'ensemble des avantages accordés aux membres du personnel (supplément familial, prêt consommation, hébergement en foyer, logement social, carte bancaire gratuite...).

La formation représente un budget annuel de 16 millions de francs et intervient à trois moments :

- à l'embauche, à travers une formation générale et une présentation de La Poste (3 à 5 jours),

- après quelques mois, à des fins de perfectionnement, à travers une formation générale ou au contraire plus spécifique,

- et ultérieurement afin de développer des compétences permettant la future intégration à La Poste.

Passées les difficultés initiales rencontrées pour définir des activités qui ne se substituent pas aux emplois existants, il apparaît que les trois catégories d'emplois définies répondent à une demande et seront donc pérennisées (médiation avec le public, accompagnement des facteurs, animateur " euro " et philatélie).

La pérennisation de ces activités sera réalisée à travers leur intégration dans les emplois permanents de La Poste au terme de la durée de cinq ans des contrats " emplois-jeunes ", alors même que ces emplois ne sont " ni commerciaux, ni productifs ". La Poste se prépare donc à financer seule ces emplois sans bénéficier à l'avenir de l'aide de l'Etat.

Mais le programme " emplois-jeunes " tel qu'il a été mis en place à La Poste est un dispositif conjoncturel qui n'a pas lui-même vocation à être pérennisé.

Ce dispositif a bien répondu à une situation de forte dégradation du marché de l'emploi mais la situation du marché de l'emploi a aujourd'hui évolué. Ainsi, en 1999, 80.000 candidats avaient concouru pour obtenir l'un des 3.000 postes de facteur à pourvoir. Ils n'ont été que 20.000 en 2000 pour un même nombre de postes offerts.

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