III. LES SERVICES DE RECHERCHE DES INSTITUTIONS FINANCIÈRES PRIVÉES CONTRIBUENT RELATIVEMENT PEU AUX DÉBATS DE POLITIQUE ÉCONOMIQUE

A la différence des services d'études de la Fed, les services d'études des institutions financières privées contribuent relativement peu aux débats publics de politique économique.

A. LES INSTITUTIONS FINANCIÈRES PRIVÉES ESTIMENT DISPOSER D'UNE INFORMATION ÉCONOMIQUE SATISFAISANTE

1. L'accès à des sources statistiques étendues

a) Le système statistique fédéral est jugé relativement performant par les économistes de marché

Les économistes de marché rencontrés apparaissent dans l'ensemble assez satisfaits par la production du système statistique. Ils se félicitent ainsi de l'attention portée aux délais de publications. Ils soulignent également l'indépendance des administrations statistiques fédérales ainsi que leurs efforts de transparence méthodologique.

La transparence et la fragmentation du système statistique fédéral leur apparaissent d'ailleurs fécondes en matière de réflexion méthodologique . En effet, les différents services statistiques sont parfois conduits à publier séparément des données contradictoires. Il en résulte un débat entre ces services, par exemple sur la mesure de la croissance ou sur le partage prix/volume de l'évolution de l'investissement. Ce débat étant pour partie public, les économistes de marché y participent activement, et les administrations statistiques sont réceptives à leurs critiques : le système financier est en effet perçu comme l'un des principaux « clients » du système statistique fédéral.

b) Les économistes de marché regrettent toutefois les difficultés du système statistique fédéral à appréhender la « nouvelle économie »

Les administrations statistiques fédérales sont toutefois - fort logiquement - attachées à la continuité de l'information statistique publique. Le système statistique public est donc relativement inerte : les enquêtes statistiques s'adaptent lentement aux besoins exprimés par leurs utilisateurs.

Les économistes de marché consultés regrettent ainsi que le système statistique public appréhende mal le secteur des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Par exemple, les séries statistiques relatives à l'emploi privé distinguent une vingtaine de catégories différentes dans le secteur textile, contre une seule dans l'informatique.

Il en résulte un décalage croissant, qui n'est d'ailleurs pas propre aux États-Unis, entre l'information statistique produite par les administrations publiques et les données dont les économistes et les décideurs du secteur privé estiment avoir le plus besoin.

Certaines institutions privées s'efforcent de répondre à ce hiatus. Des grandes banques se sont ainsi associées pour produire leurs propres statistiques en matière de dépenses de consommation des ménages. De même, plusieurs universités diffusent des enquêtes plus ou moins régulières sur la « nouvelle  économie » de manière à accroître leur notoriété.

Ces initiatives présentent toutefois des limites .

En premier lieu, les grandes institutions financières sont réticentes à partager des informations commerciales.

En second lieu, les études statistiques privées sont le plus souvent financées par des intérêts industriels. Par exemple, l'enquête de l'université du Texas sur la diffusion d'internet est ainsi financée par Cisco, producteur d'équipements liés à internet.

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