B. LA FILIÈRE OVINE FRANÇAISE : UN DÉVELOPPEMENT INSUFFISANT

1. Une production qui ne progresse pas malgré l'importance de la demande

a) Une production en déclin

Composé de 9,4 millions de têtes, dont 6,6 millions de brebis (chiffres Agreste 2000), le cheptel ovin français n'est aujourd'hui qu'au quatrième rang des cheptels ovins européens, derrière ceux du Royaume-Uni, de l'Espagne et de l'Italie.

L'effectif des brebis allaitantes (5,2 millions de têtes) est très largement supérieur à celui des brebis laitières (1,4 million de têtes). Contrairement à la filière bovine, la différenciation entre la viande issue de chacune de ces filières est cependant très peu marquée.

Avec 2,3 millions d'animaux, la région Midi-Pyrénées est la première région d'élevage ovin, les autres grandes zones d'implantation étant la région Poitou-Charentes (900.000 têtes), le Limousin (886.000), l'Aquitaine (880.000), la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (796.000) et l'Auvergne (739.000).

La production indigène brute , qui mesure le volume d'ovins produits en France s'établit, pour 2001, à 133.100 de tonnes équivalent carcasses (tec).

Cette production a subi un déclin continu depuis vingt ans , comme l'a constaté le rapport 21 ( * ) de MM. Jean Launay et Michel Thomas, respectivement député du Lot et ingénieur général du Génie rural des eaux et forêts (Gref), publié en 1999. Entre 1980 et 1999, le nombre d'exploitations comportant des ovins a ainsi été divisé par deux. Sur la même période, le nombre de brebis mères a diminué de 20 %. En dix ans seulement, la France a perdu un million de brebis et 20.000 éleveurs ovins.

Ce déclin est particulièrement perceptible s'agissant des ovins élevés pour leur viande. La filière ovine laitière connaît, quant à elle, un certain dynamisme lié à la bonne valorisation de produits fromagers (roquefort, Pyrénées) dans les zones bénéficiant d'une forte identité. Le cheptel ovin laitier a ainsi progressé de 11 % en dix ans, alors que le cheptel allaitant s'est contracté de 22 % sur la même période.

b) Qui ne permet pas de satisfaire la demande nationale

De fait, la production ovine française ne suffit pas à couvrir la demande française de viande ovine, pourtant globalement stable, qui représente environ 250 millions de tonnes équivalent carcasses (chiffre 2001) et une moyenne de 5,2 kilogrammes (équivalent carcasse) par personne et par an.

La production nationale ne permettant de couvrir que 53 % de la consommation française (contre 80 % au début des années 1980), la demande n'est satisfaite que grâce à des importations provenant principalement du Royaume-Uni (48 % des importations ovines françaises en 2000), d'Irlande (24 %), mais également de Nouvelle-Zélande (17,6 %).

Il convient, à cet égard, de noter que l'Union européenne elle-même est structurellement déficitaire en viande ovine, puisqu'elle n'assure que 80 % de sa consommation, recourant pour le reste à des importations de Nouvelle-Zélande et, dans une moindre mesure, d'Australie.

* 21 La situation de la filière viande de l'élevage ovin français

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