RÉSUMÉ-CONCLUSION

En matière financière et s'agissant des ménages, les comptes nationaux de notre pays sont généralement de bonne qualité. Ils comportent toutefois un domaine faisant encore apparaître de grossières erreurs qu'il importe de corriger le plus rapidement possible : la série de portefeuilles d'actions non cotées attribués aux ménages. On gagne en outre beaucoup, en analysant ces comptes, à entrer dans un détail plus fin que celui qui caractérise la nomenclature utilisée dans les publications.

De 1995 à 2001, le patrimoine financier des ménages résidant en France a crû à un rythme annuel moyen supérieur à 7%, ce qui est nettement supérieur au rythme de progression du revenu disponible (environ 4%). Mais il faut clairement distinguer les quatre premières années de cette période (1995-1999), au cours desquelles le patrimoine financier croît à un rythme très proche de 10% l'an, et les deux dernières années (2000-2001) pour lesquelles ce rythme tombe au-dessous de 2%. En 2001, en raison de la chute des cours boursiers, c'est même à un léger reflux que l'on assiste.

Ce découpage est également valable en ce qui concerne l'évolution de la composition de ce patrimoine : entre 1995 et 2000, la part des actifs risqués dans le total passe de moins de 22% fin 1995 à plus de 35% fin 2000, pour retomber à 32% à la fin de 2001 .

Parmi les produits à risque qui ont notablement accru leur part dans le patrimoine total jusqu'à fin 2000, il faut noter le portefeuille d' actions non cotées (redressé par nos soins) dont la part fait plus que doubler, les supports en unités de compte de l'assurance vie vendus dans le cadre des produits multi-supports, les fonds actions et diversifiés , les FCPE qui constituent une partie importante de l'épargne salariale et, dans une moindre mesure, les fonds propres des sociétés autres que les S.A. . En revanche, curieusement, la part du portefeuille d'actions cotées détenues en direct, y compris dans le cadre d'un PEA, n'a guère augmenté et se retrouve pratiquement en fin de période au même niveau qu'en début (moins de 5% du total).

Ces évolutions des encours résultent à la fois de la composition des nouveaux placements et des évolutions de prix sur les marchés. Mais l'on peut s'intéresser aux seuls nouveaux placements , plus caractéristiques des choix réellement opérés par les ménages. Le montant moyen de ces nouveaux placements ressort, en moyenne annuelle, sur la période à quelque 95 milliards d'euros. S'agissant de leur composition , on observe que, si la part des supports en unités de compte de l'assurance vie dans le total a commencé de s'accroître notablement dès 1996-1997, il n'en pas été de même en ce qui concerne les achats d'actions cotées, ni les souscriptions de part d'OPCVM actions. En revanche, pour ces deux produits, l'année 2000 a été glorieuse : près de 7 milliards d'euros d'actions cotées et plus de 17 milliards d'achats de parts de fonds actions ou diversifiés. Hélas, ces souscriptions ont évidemment eu lieu au plus mauvais moment, au sommet des indices boursiers et avant le retournement que l'on sait.

En ce qui concerne enfin l'épargne salariale , on a pu isoler aisément la partie placée en FCPE et, plus difficilement, les comptes bloqués dans les entreprises correspondant à une partie de la participation. Il est, en revanche, très délicat d'estimer la partie du portefeuille d'actions des ménages correspondant à l'actionnariat salarié. Cependant, l'épargne salariale, tout compris, ne devrait pas, en fin de période dépasser 3% du patrimoine financier des ménages, une part qui, pour modeste qu'elle soit, n'est sans doute pas inférieure à celle qui est actuellement observée, en ce domaine, dans les autres grands pays de l'Union européenne.

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