2. Développer une politique de santé publique

Durant la crise, les autorités publiques ont tenté de répondre aux attentes de la population en maintenant les apports financiers nécessaires à la prise en charge des programmes sanitaires jugés prioritaires.

Mais les inégalités régionales en matière de développement économique et l'hétérogénéité des états sanitaires ont rendu indispensable le déploiement de politiques de promotion de la santé.

a) Les objectifs 2004-2007 en matière de santé publique

Ces réformes, entamées dans le domaine de la santé publique, doivent agir à la fois sur l'équité et l'efficience du système afin de favoriser l'accès aux soins de l'ensemble de la population. Cela suppose un Etat central suffisamment fort pour imposer une politique sectorielle suivie par l'ensemble des provinces, coordonner les actions et aider les régions les plus en difficulté.

Pour atteindre les objectifs de santé publique, les autorités argentines tentent de développer une politique de santé publique dynamique dont les principes sont inspirés de la Charte d'Ottawa 2 ( * ) pour la promotion de la santé.

Selon les principes énoncés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), cette politique a pour but de donner à chacun davantage de maîtrise de sa propre santé et davantage de moyens de l'améliorer. La promotion de la santé ne relève donc pas seulement du secteur de la santé ; elle suppose que l'on identifie les obstacles à l'adoption de politiques de santé dans les secteurs non sanitaires. Elle passe également par la création d'environnement favorable et la participation de la communauté à la fixation des priorités, à l'élaboration et à la mise en oeuvre des stratégies de planification.

Pour associer la population à la politique sanitaire menée par les autorités publiques, il convient donc de développer des campagnes d'information centrées à la fois sur les droits des assurés mais également sur la promotion des conduites respectueuses de la santé.

Une telle politique s'accompagne d'objectifs chiffrés répartis en six catégories (santé de l'enfant, santé maternelle, éducation sexuelle et prise en charge de la grossesse, personnes handicapés, lutte contre le tabac et une rubrique « autres actions »). Il est frappant de constater que sur les quarante-quatre objectifs retenus dans ce plan triennal, vingt-cinq concernent les questions de natalité.

Le développement d'une telle politique se heurte à deux obstacles : le caractère hospitalo-centré du système de santé public, qui promeut presque exclusivement le recours aux soins curatifs, ce qui empêche un travail de proximité ; le coût de développement des centres de prise en charge de promotion de la santé que les instances régionales ne sont pas en mesure de financer.

Enfin, le plan 2004-2007 doit permettre à l'ensemble de la population d'accéder à un panier de biens et service minimum ( Nivel Basico de Prestaciones - NSP). Pour atteindre cet objectif, le Gouvernement ne pouvait ignorer l'un des problèmes majeurs rencontrés par la population : l'accès aux médicaments .

Depuis 2002, le ministère fédéral de la santé a lancé un programme d'accès aux médicaments comportant deux axes : le premier prévoit la régulation de l'activité des pharmacies, le second concerne la fourniture de médicaments aux plus démunis.

La première tâche du ministère de la santé est de faciliter l'installation de centres de promotion de la santé dans des structures sanitaires existantes et de s'assurer qu'ils sont régulièrement approvisionnés en médicaments afin de prendre en charge les populations les plus démunies dans le cadre d'un programme dénommé Remediar . Au-delà des médicaments, l'Etat doit également assurer l'approvisionnement de ces centres en lait, vaccins et contraceptifs.

Ce programme a été intégré au programme national de santé.

* 2 Charte adoptée par l'Organisation mondiale de la santé le 21 novembre 1986 aux termes de la conférence internationale pour la promotion de la santé.

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