b) Est-il souhaitable d'intégrer les CPGE aux universités ?

Parmi les interlocuteurs rencontrés par votre mission, certains ont estimé que les classes préparatoires, afin de devenir des formations d'enseignement supérieur à part entière, devaient désormais être intégrées dans les universités.

Le principal défenseur de cette thèse est, bien entendu, la Conférence des présidents d'université (CPU). Elle demande 65 ( * ) que les CPGE soient intégrées à terme dans les universités en tant que composantes ; leurs moyens actuels, en personnels et en dotation, leur seraient alors totalement transférés. La CPU avance que : « L'existence de classes préparatoires intégrées dans des écoles d'ingénieurs ou de parcours aménagés dans les universités qui ressemblent fortement à des classes préparatoires, sans oublier le recrutement important par de nombreuses écoles de diplômés d'IUT, montre bien que des systèmes autres que les CPGE internes aux lycées fonctionnent déjà à la satisfaction de tous » .

Par conséquent, elle propose que, dans le cadre de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF), la mission interministérielle « recherche et enseignement supérieur » intègre formellement les CPGE et les sections de techniciens supérieurs (STS). Elle estime que, ne serait-ce que dans un souci, de lisibilité vis-à-vis de la société et des élus, les moyens affichés dans ces formations doivent être comptabilisés dans l'enseignement supérieur.

D'autres défendent ce point de vue. Tel est le cas, par exemple, de Mme Marie Duru-Bellat 66 ( * ) , qui va même beaucoup plus loin en avançant qu' « il y aurait nombre d'avantages à casser cette dichotomie entre secteur ouvert et secteur fermé en accueillant tous les bacheliers dans de grands ensembles de formations de niveaux diversifiés (regroupant l'actuelle filière des classes préparatoires-grandes écoles et les diverses formations universitaires, DUT inclus), menant à des grandes familles d'emplois et conjuguant formation scolaire et premiers contacts professionnels ».

Cette question dépassant l'objet de son étude, votre mission ne souhaite pas prendre position sur ce point.

En revanche, elle insiste sur la nécessité de renforcer les synergies entre la filière « classes préparatoires-grandes écoles » et les autres formations du premier cycle de l'enseignement supérieur . Il s'agit tout à la fois de développer les passerelles entre ces différentes voies de formation, en s'appuyant sur les possibilités d'équivalence ou de reconnaissance de diplômes ou années d'études ouvertes par l'intégration des classes préparatoires dans l'architecture européenne des cursus d'enseignement supérieur, et de favoriser, ainsi, un recrutement plus diversifié dans les grandes écoles, en faveur des titulaires d'une licence, d'un BTS ou d'un DUT notamment.

Cette approche plus globale du premier cycle d'études devrait être au coeur du chantier « Réussir en Licence » ouvert par le Gouvernement et destiné, notamment, à lutter contre l'échec en premier cycle universitaire. En effet, comme l'a confirmé Mme Valérie Pécresse, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, à l'occasion de la présentation du projet de loi relatif aux libertés et responsabilités des universités, adopté par le Parlement cet été, ce chantier, qui renvoie à des enjeux majeurs, devrait être abordé en considérant l'ensemble des filières du premier cycle d'études supérieures de façon plus cohérente et intégrée.

* 65 Voir « Texte d'orientation », Actes du colloque des présidents d'université. « L'université : acteur majeur dans l'Europe des formations supérieures », Lyon, 17-18 mars 2005.

* 66 Dans son ouvrage : « L'inflation scolaire. Les désillusions de la méritocratie. » - Mars 2006.

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